Des candidats exposent leur vision aux élus de Brome-Missisquoi

Le conseil des maires était réuni mardi dans la salle Arthur-Fauteux pour rencontrer cinq des 10 candidats aux prochaines élections dans la circonscription de Brome-Missisquoi.

Cinq candidats aux prochaines élections dans la circonscription de Brome-Missisquoi ont pu dévoiler mardi leur vision, ainsi que certains engagements concernant plusieurs enjeux pour la région, dans le cadre d’une rencontre avec le conseil des maires de la MRC.


À tour de rôle, les aspirants députés ont eu 10 minutes pour présenter leurs propositions aux élus, rassemblés dans la salle Arthur-Fauteux. Une liste de sujets d’intérêt pour les maires avait préalablement été fournie aux candidats, notamment l’approvisionnement en eau potable, la pénurie de main-d'œuvre et l’avenir des services de santé.

Guillaume Paquet, qui souhaite se faire élire pour le Parti québécois, fut le premier à prendre la parole. L’environnement, la santé et l’éducation font partie de ses priorités. Il a toutefois choisi la pénurie de logements comme premier thème. «Toutes les villes, les grandes comme les petites, doivent jouer un rôle important dans l’intégration des logements sociaux sur tout le territoire. On veut faire une loi péremptoire pour permettre d’acquérir plus facilement des bâtiments, des lots pour développer des logements sociaux. (...) On doit aussi limiter l’embourgeoisement de certains quartiers», a-t-il dit, soulignant que la «mixité» populationnelle est à préconiser. À ce chapitre, le programme Accès-Logis devra être bonifié.



En ce qui concerne la pénurie de main-d'œuvre, M. Paquet est d’avis que l’ajout d’incitatifs pour ramener des retraités sur le marché du travail est une piste de solution. «On veut [pourvoir] des milliers de postes vacants au Québec en améliorant la qualité de vie des travailleurs expérimentés.» Parmi les mesures que propose le PQ, les gens de plus de 60 ans sur le marché du travail auraient droit d’un rabais d’imposition de 15 % sur les derniers 35 000 $ de leurs revenus, jusqu’au plafond de 80 000 $.

Le candidat du PQ, Guillaune Paquet.

Pour améliorer la mobilité de la main-d'œuvre, le candidat estime que la voie de passage réside notamment dans l’essor du transport en commun. Et en environnement, M. Paquet évoque que le PQ a une «variété de mesures» pour diminuer les émissions de gaz à effets de serre.

En santé, une plus grande «décentralisation» des décisions est à envisager, selon M. Paquet. «Avoir un seul conseil d’administration à Sherbrooke [CIUSSS], on voit que ça a des limites. Ce ne sont pas toujours les meilleures priorités qui sont mises de l’avant. (...) On veut vraiment redonner priorité aux CLSC pour donner beaucoup de services. (...) Et il faut investir massivement dans les soins à domicile.»

Stéphanie Prévost, PCQ



La candidate du Parti conservateur du Québec, Stéphanie Prévost, fut la seconde à se présenter aux élus. Elle a notamment spécifié qu’elle réside dans la circonscription depuis seulement un an et demi, ce qui fait en sorte qu’elle maîtrise moins les enjeux locaux.

En santé, elle évoque la nécessité de «faire un virage complet.» «On va conserver un système universel. Mais, on s’inspire des systèmes de santé de l’Union européenne où on joint le public et le privé, a-t-elle dit, faisant entre autres référence aux médecins qui pourraient travailler dans les deux réseaux sans être pénalisés. On veut décentraliser le système pour avoir un rôle plus accru dans les régions.»

Comme le candidat du PQ, elle dit préconiser les soins à domicile. «On veut bonifier les subventions aux organismes communautaires qui s’occupent des soins aux aînés. (...) On veut aussi financer les proches aidants à la hauteur de la prise en charge de l’État», a-t-elle ajouté.

Et «dans les 100 premiers jours» de son élection, un gouvernement conservateur tiendrait un sommet sur la santé mentale, a souligné Mme Prévost. La formation de plus d’infirmières spécialisées en santé mentale est aussi une des priorités du parti, a-t-elle mentionné.

La candidate du PCQ, Stéphanie Prévost.

Du côté de la pénurie de logements abordables, le parti veut entre autres «revoir la réglementation» pour accélérer la construction» de ce type d’immeuble, a spécifié la candidate.

Comme c’est le cas au PQ, Mme Prévost est d’avis que des crédits d’impôt pour les retraités qui souhaitent retourner sur le marché du travail sont souhaitables.



L’aspirante députée croit également que le «retrait du monopole» de la Société des alcools du Québec (SAQ) aurait des répercussions positives dans la région. «Et on veut libéraliser la vente de vins et spiritueux. Ce sera très bon pour les vignobles.»

Alexandre Legault, QS

D’entrée de jeu lors de son allocution, Alexandre Legault, candidat solidaire, a décoché une flèche à sa prédecesseure. «Je suis vigneron à Dunham et je ne suis pas pour la fin du monopole de la SAQ.»

L’environnement prend une place prépondérante dans sa campagne. «Je suis écologiste. On ne priorise pas l’économie ou l’environnement. On comprend que les deux sont liés.»

«Notre modèle économique n’est pas viable à long terme, a-t-il poursuivi. Trop longtemps, on a fait abstraction des limites de notre environnement. L’idée de croissance infinie ne tient pas la route sur une planète, ou dans une région où les ressources sont limitées.»

Le candidat de QS, Alexandre Legault.

Il préconise la protection et la valorisation de «toutes les richesses» de la circonscription: les paysages, les forêts, les plans d’eau et les montagnes, les «sols fertiles», les entreprises et organismes, puis les entrepreneurs et les artistes.

En ce qui concerne l’aménagement du territoire, Québec solidaire «s’engage à définir un nouveau pacte fiscal municipal pour les émanciper de la taxe foncière», a fait valoir M. Legault. À cela s’ajouterait un fonds d’urgence climatique de 500 M$ pour faire face aux événements climatiques de plus en plus fréquents.

Pour contrer la «crise du logement», QS veut créer 50 000 logements sociaux à travers la province «sur deux mandats», a indiqué le candidat. La mise en place de fiducies communautaires pour réduire le coût d’achat d’une résidence pour les premiers acheteurs est aussi dans les cartons. Le parti veut également «serrer la vis» aux Airbnb (location de maisons et de condos).



Des investissements importants en transport en commun seront aussi nécessaires, a fait valoir Alexandre Legault. Une sérieuse prise de conscience sur la gestion et la consommation de l’eau est aussi nécessaire, a-t-il souligné. «Il faut planifier, agir, mais pas avancer à l’aveuglette.»

En santé, l’aspirant député croit également que la décentralisation des décisions vers le réseau local de services est souhaitable.

Claude Vadeboncoeur, PLQ

En environnement, Claude Vadeboncoeur a mis en relief l’engagement du Parti libéral du Québec «d’augmenter jusqu’à six fois les redevances pour l’eau.» «Ces fonds vont servir à soutenir la mise à niveau des réseaux de traitement des eaux usées, en collaboration avec les municipalités», a-t-il fait valoir. Une enveloppe serait également consentie pour la lutte aux espèces de plantes aquatiques envahissantes, notamment dans les lacs, véritable fléau dans la région.

L’installation de compteurs d’eau dans «tous les édifices non résidentiels» pour réduire la consommation est aussi au programme. Cette mesure dans le secteur agricole permettrait une meilleure évaluation des besoins et de la consommation de l’or bleu, a spécifié le candidat libéral.

Du côté de la pénurie de logements, le PLQ s’engage notamment à éliminer la taxe de bienvenue lors de l’achat d’une première propriété, a mentionné M. Vadeboncoeur. Des incitatifs pour la construction de logements et de maisons abordables sont aussi au programme, a-t-il ajouté.

La candidat du PLQ, Claude Vadeboncoeur.

En ce qui a trait à la fiscalité municipale, «on veut décentraliser, être plus près des gens, s’assurer d’apporter un meilleur soutien, une plus grande autonomie» aux localités, a dit le candidat.

Pour contrer la pénurie de main-d'œuvre, M. Vadeboncoeur croit également que des incitatifs sont nécessaires pour favoriser le retour au travail de retraités. Un meilleur accompagnement des immigrants est aussi souhaitable, a-t-il indiqué.

En santé, l’agrandissement de l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins (BMP) est une priorité, a dit celui qui brigue les suffrages pour le PLQ. «On veut soutenir ça. On va s’assurer que BMP, l’urgence arrête de travailler à 160%, 180%, et s’assurer que des médecins soient en place.»

De plus, l’accès de tous à un médecin de famille est aussi un des engagements phares du parti, a rappelé le candidat.



Isabelle Charest, CAQ

La députée sortante dans Brome-Missisquoi, Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation et responsable de la Condition féminine, a dû faire sa présentation en virtuel. Plus tôt durant la journée, elle a participé au dévoilement d’un engagement national de la Coalition avenir Québec d’investir 1,5 milliard de dollars dans les infrastructures sportives et récréatives. «Je tenais à faire partie de cet engagement. Pas besoin de vous expliquer comment c’est porteur pour nos municipalités, pour la vitalité de nos milieux», a-t-elle dit aux élus réunis.

La députée sortante et candidate de la CAQ, Isabelle Charest.

La majeure partie de son allocution a porté sur le bilan des réalisations du présent mandat, de concert avec les maires et membres des équipes des localités. «Je perçois mon rôle de députée comme en étant un de collaboration. (...) C’est important d’être capable de communiquer comme on le fait. (...) Je suis convaincue qu’on va continuer de travailler ensemble.»

Outre le fait de reconduire des programmes pour contrer la pénurie de logements, Isabelle Charest n’a pas vraiment abordé sa vision d’avenir ou ses engagements à propos des enjeux proposés par le conseil des maires.