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Indéfendable: un départ très accrocheur

On ne peut qu'aimer Léo MacDonald, qu'incarne à merveille Sébastien Delorme.

CHRONIQUE / Si STAT est aussi accrocheuse que les quatre premiers épisodes d'Indéfendable, que les journalistes ont eu le privilège de visionner en primeur mardi, ça risque d'occuper beaucoup de notre temps cet automne.


D'ailleurs, attachez vos tuques lundi prochain à 19h à TVA pour le premier épisode, qui démarre avec une scène choc, assez violente. Rassurez-vous, ça ne résume pas le ton de la série, qu'on parsème aussi de moments plus légers.

Je dis souvent qu'il faut pouvoir s'attacher aux personnages pour aimer une série. C'est bien parti avec ceux de cette quotidienne judiciaire, qui s'intéresse aux avocats de la défense, bien souvent dépeints comme les méchants dans les séries du genre.

Pas ici, du moins sauf un. Les avocats du cabinet Lapointe-MacDonald sont motivés par des intentions louables, même s'ils ont souvent à défendre des clients qui ne disent pas toujours la vérité et qui devraient être reconnus coupables.

«Faut toujours croire son client, même quand ça ne nous tente pas», dira d'ailleurs un des avocats.

La série est née dans l'esprit de Me Richard Dubé, éminent criminaliste, qui l'a élaborée avec sa conjointe, la productrice Izabel Chevier, puis avec l'autrice Nadine Bismuth, qui dirige une équipe de sept auteurs.

Stéphane Simard, qui a œuvré sur District 31, en est le réalisateur-coordonnateur.

Inès (Nour Belkhiria), stagiaire douée du cabinet, soutiendra Me Marie-Anne Desjardins (Anne-Élisabeth Bossé).

Trois avocats en droit criminel constituent le noyau dur de la série: Me Léo MacDonald (Sébastien Delorme), star montante du cabinet, qui suscite l'admiration, Me Marie-Anne Desjardins (Anne-Élisabeth Bossé), qui n'a pas plaidé depuis deux ans à la suite d'un traumatisme, et Me André Lapointe (Michel Laperrière), qui fuit la pression et prépare sa retraite, seul personnage qui m'apparaît un peu plus beige pour l'instant.

On ne peut qu'aimer Léo MacDonald, qu'incarne à merveille Sébastien Delorme, très impliqué dans son rôle. Appuyé par Me Dubé, l'acteur a su trouver le ton de cet avocat doué, dénué de condescendance mais néanmoins sûr de lui.

Incarner une certaine prestance, prendre son temps en plaidoirie, se montrer le plus convaincant possible, parler avec le cœur, voilà tous des conseils qu'il a su appliquer sur le plateau.

L'acteur s'amuse à charmer le jury, composé de figurants, qui se laissent prendre au jeu durant le tournage, nous a-t-il raconté.

«C'est exactement comme ça que ça se passe», confirme Me Dubé, qui ne voulait ni enflure, ni exagération durant les plaidoiries.

Drôlement, comme Poupou dans District 31, Léo fréquentera aussi le crime organisé, qu'il aura cette fois à défendre.

Après Toute la vérité, réjouissant de voir Anne-Élisabeth Bossé à nouveau dans le rôle d'une avocate, cette fois de la défense. Sa Marie-Anne est un peu froide au départ, mais on comprendra pourquoi. Elle devra reprendre confiance après avoir été longtemps loin des salles de cour.

À travers de noms connus, on fait entrer des visages moins familiers. C'est frappant dès le générique d'ouverture de la série, où figure le personnage d'Inès Saïd (Nour Belkhiria), stagiaire en droit criminel, embauchée par le cabinet au premier épisode.

«Elle sera nos yeux», affirme Izabel Chevrier, pour décrire ce personnage majeur de la série, qui apprivoise encore cet univers.

Quoique débutante, elle n'en a pas moins de talent, au point qu'on lui confie assez rapidement des tâches plus importantes. C'est elle qui voit ce que les grands avocats n'ont pas vu, souvent absorbés par leurs causes.

La première grande cause concerne Pierre Poirier, un sociopathe incarné avec brio par Hubert Proulx.

Comme dans District 31, certaines histoires s'échelonnent sur trois ou quatre semaines, alors que d'autres se règlent en l'espace de quelques jours.

La première grande cause concerne Pierre Poirier, un être extrêmement tourmenté, incarné brillamment par Hubert Proulx, qui n'a aucune scène facile à jouer. En proie à des réactions explosives, Poirier semble avoir tout oublié du crime qu'il a commis.

Cette cause implique son psychiatre, joué par Christian Bégin, qui semble avoir beaucoup de choses à cacher.

Dans ce dossier, la procureure de la Couronne est Me Sonia Cadet (excellente Marilyse Bourke), ennemie jurée de Léo. Les joutes oratoires entre ces deux-là sont savoureuses.

Mathieu Baron entre la deuxième semaine dans le rôle de l'enquêteur Maxime Dupuis, meilleur ami de Léo depuis l'enfance, même si celui-ci finit bien souvent par faire innocenter des clients qu'il avait fait mettre en prison.

On verra aussi la famille de Léo, dont son père (Jean Maheux), qui aboutit chez lui après avoir passé 25 ans derrière les barreaux, très mal défendu à l'époque. Catherine Renaud joue la femme de Léo, Sara, et le couple a une fille, la petite Romy.

À travers tous ces avocats bien intentionnés, il fallait bien un salaud, qui a pour nom Me Frédéric Legrand (Martin-David Peters). Un être exécrable, qui fera connaître sa médecine à Inès, tombant carrément dans l'intimidation.

J'ai d'ailleurs trouvé que cet avocat véreux et sexiste l'avait un peu facile auprès de ses collègues. En espérant qu'ils le remettent à sa place comme il le mérite.

D'autres personnages réguliers gravitent autour des avocats, dont Tatiana (Tatiana Zinga Botao), la réceptionniste, de même que le journaliste vedette Joachim Dufour (Mikhaïl Ahooja), Josh pour les intimes.

Au fil des semaines, on verra Jacques L'Heureux, Sylvie Legault et Carl Béchard incarner des juges. Geneviève Rochette, Jacynthe René, Emi Chicoine et Marie Charlebois apparaîtront dans les différentes causes.

TVA voit très loin en avant pour Indéfendable. Le vice-président contenus originaux chez Québecor Contenu, Denis Dubois, semble parti «pour de longues années», alors que la productrice Izabel Chevrier a développé la série pour cinq saisons.

Quand Mme Chevrier lui a présenté cette idée de série hebdomadaire au départ, Charles Lafortune, producteur exécutif et vice-président au développement chez Pixcom, y a tout de suite vu une quotidienne, mis au parfum que TVA envisageait de s'attaquer à ce format.

Prenant de l'avance sur la quotidienne d'ICI Télé, on a déjà tourné 80 des 120 épisodes de la première saison. Petit inconfort quand vous serez plongé directement en hiver au premier épisode, tourné en février dernier. On nous dit qu'on sera heureux de voir l'été en plein hiver.

Et puisqu'il y aura des morts, j'ai demandé à la blague à Sébastien Delorme s'il avait fait inscrire dans son contrat que son personnage ne mourrait pas avant la fin. Je suis d'avis que bien des téléspectateurs voudront à nouveau lui faire une place au quotidien.

Et ce, même s'il défend les pires criminels.

Je vois demain les quatre premiers épisodes de STAT, qui affrontera Indéfendable sur ICI Télé à 19h, et vous reviens avec mon verdict.

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