L’alignement final, présenté lors du tournoi de golf de l’équipe, lundi, a été confirmé samedi, quand l’entraîneur et directeur général Yanick Jean a dévoilé le nom des quatre derniers retranchés. D’ailleurs, si c’est lui qui parle aux journalistes et qui donne les détails entourant les décisions, il n’est pas seul là-dedans. Il a passé les dernières semaines flanqué de ses hommes de hockey, et c’est en comité qu’on décide qui reste et qui part, même si on se doute que le DG doit avoir le dernier mot.
La parenthèse étant fermée, revenons à nos moutons. Des joueurs coupés samedi, trois avaient de l’expérience dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), dont le gardien Sergei Litvinov, à Chicoutimi depuis deux ans, et l’attaquant Xavier Roy, qui était à son année recrue la saison dernière. L’autre étant Julien Paillé, acquis des Huskies de Rouyn-Noranda en juillet, mais à 18 ans, il n’a pas encore été en mesure de se trouver un siège régulier dans la LHJMQ.
Il y a des joueurs qui étaient avec nous la saison dernière qui vont perdre leur poste, avait annoncé Yanick Jean, à quelques mots près, à la mi-août. Ce n’était pas une menace ; c’était un fait. Avec six choix dans les 23 premiers au dernier repêchage, les joueurs talentueux étaient attendus et ils n’ont pas déçu. Les deux seules déceptions, en fait, sont les absences de l’attaquant Sacha Boisvert et du défenseur Xavier Veilleux, qui visent les grandes universités américaines. Veilleux a passé quelques jours au camp de développement et ce fut suffisant pour confirmer qu’il était au-dessus des autres. Il a toutefois plié bagage et disputera une autre saison dans le M18 AAA, à deux heures de route de Chicoutimi, avec le Blizzard du Séminaire Saint-François.
À mon avis, il va tout simplement brûler la ligue et il est pertinent de se demander si c’est la meilleure chose pour son développement. À 16 ans, il doit jouer contre les meilleurs, s’entraîner avec les meilleurs. Le circuit M18 AAA en est un de développement de qualité, certes, mais Xavier Veilleux est rendu à la prochaine étape. On verra bien, d’autant plus que les Sags pourront le voir à l’oeuvre sur une base régulière avec le Blizzard. Dès vendredi soir, au Foyer des loisirs, d’ailleurs, lors du lancement de la saison régulière des Élites de Jonquière.
Pour Sacha Boisvert, c’est différent. Il va jouer dans la USHL, qui est le tremplin américain logique vers la NCAA, circuit universitaire convoité par plusieurs, Québécois inclus. Je me promets de surveiller les statistiques des deux jeunes hommes au cours des prochains mois.
Malgré ces deux absents de marque, force est d’admettre que les Sags ont visiblement bien fait les choses lors du dernier repêchage. Le premier choix, Maxim Massé, a déjà l’air d’un homme sur la glace. Il a été ralenti par la COVID-19, qui lui a fait rater le camp de développement avec les autres recrues, mais ce petit retard est déjà chose du passé.
L’autre choix de première ronde, Jérémy Leroux, a tous les atouts pour devenir un des joueurs les plus appréciés par les partisans. Il n’a pas peur de se faire mal, de se frotter à plus grand et plus fort que lui. En plus, il a du talent. Finalement, à l’attaque, Marek Beaudoin a démontré qu’il avait déjà un bon coffre à outils. Il reste maintenant à polir le diamant, et ce rôle appartient aux entraîneurs des Saguenéens.
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Mais celui qui a le plus impressionné s’appelle Luciano Ruggiero. Le gardien de but a montré la porte de sortie à Sergei Litvinov, ni plus ni moins, avec ses performances dans les parties préparatoires, mais c’est surtout son attitude qui a marqué les esprits. À 16 ans, le premier choix de la deuxième ronde n’a absolument pas l’air intimidé ni gêné. Qui plus est, il arrive du M17 Espoir, donc il n’a pas suivi le parcours « normal » avec une saison dans le M18 AAA.
Il faut dire que le timing est excellent. Avec l’acquisition de Charles-Antoine Lavallée, un portier de 20 ans, Ruggiero pourra s’appuyer sur un vétéran, qui sera l’homme de confiance des Bleus. Cette présence a beaucoup pesé dans la balance lorsqu’est venu le temps de prendre les dernières décisions. Une belle histoire que celle du gardien aux origines italiennes.
Et la belle affaire, c’est que Sergei Litvinov, le joueur sacrifié dans cette opération jeunesse, aura la chance de se faire valoir avec le Titan d’Acadie-Bathurst, échangé sur la péninsule contre un choix de 10e ronde.
À la défense, Colby Train a été « la surprise du camp », a avoué Yanick Jean. Le choix de cinquième ronde a été impressionnant. Physique, mobile, en confiance, gros bonhomme, il a été l’un des derniers joueurs retranchés. Bref, il a fait ouvrir bien des yeux, à commencer par l’état-major chicoutimien. Mais considérant qu’il doit jouer de grosses minutes, on souhaite le voir évoluer à un niveau inférieur, avec des joueurs quand même plus vieux. C’est pour cette raison que le plan est de lui trouver une place dans le junior A des Maritimes.
En termes clairs, l’alignement 2022-23 des Saguenéens a de quoi piquer la curiosité. Particulièrement à l’attaque, avec les nouveaux nombrils verts. J’ai cependant hâte de voir des gars comme Jacob Newcombe, Alex Blais, Emmanuel Vermette, Andrei Loshko et Thomas Bégin, qui forment le noyau dur.
La défensive est relativement expérimentée, stimulée par l’ajout de Marc-André Gaudet, mais les autres défenseurs présents, même s’ils ont de l’expérience junior majeur, ont l’obligation d’avoir « pris une coche » sur la dernière saison.
Ça commence pour vrai le 23 septembre et des montagnes russes sont à prévoir en raison de la présence de ces jeunes qui vont occuper un rôle important dès le départ.
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Le locataire principal oublié
Ma chronique d’il y a deux semaines, Les infrastructures sportives, encore et toujours, dans laquelle je parlais du problème de Saguenay face à la vétusté de plusieurs de ses actifs, dont le Stade Richard-Desmeules et le Centre Georges-Vézina, a suscité bon nombre de réactions – en toute modestie. Dans ce dernier exemple, j’ai omis de soulever la problématique entourant le patinage de vitesse courte piste, si jamais Saguenay décide de délaisser la patinoire olympique.
Bien sûr, c’était bien involontaire, et le but n’était pas de délaisser ce sport qui a développé plusieurs grands talents dans la région. Le Centre Georges-Vézina abrite le Centre d’excellence Marc Gagnon et la présence d’une glace olympique est primordiale pour continuer à développer nos champions de demain. Il ne faut pas oublier que les locataires principaux de l’aréna de la rue Bégin sont ceux qui pratiquent le patin à longues lames, et non les Saguenéens de Chicoutimi.
Si la patinoire aux dimensions olympiques disparaît du Centre Georges-Vézina, il est évident qu’elle devra prendre place à un autre endroit.