Le campement d’itinérants dérange à Granby

Le campement d’itinérants toléré par la Ville de Granby au parc municipal Saint-Antoine-de-Padoue n’a pas sa place dans le secteur, estiment des résidants du voisinage. La situation a assez duré, ont témoigné deux d’entre eux, lors de la récente séance du conseil municipal.

Le campement d’itinérants toléré par la Ville de Granby au parc municipal Saint-Antoine-de-Padoue n’a pas sa place dans le secteur, estiment des résidants du voisinage. La situation a assez duré, ont témoigné deux d’entre eux, lors de la récente séance du conseil municipal.


«On s’en va où avec ça, a questionné Jean Dubé. C’est bien beau être tolérant, mais vous ne savez pas ce qu’il se passe dans le parc. Il y a des crises la nuit. Il y en a qui pètent des coches et qui brisent des choses. Je reste à 30 secondes du parc. Je suis vraiment inquiet.»

M. Dubé affirme n’être pas le seul à voir les choses de cette façon. Ce sentiment de crainte habite également des personnes âgées qui habitent le secteur et pour lesquelles il «fait des commissions». Elles «ont peur de sortir, peur d’aller au parc et même peur d’aller faire leur épicerie», dit-il.

Selon ce dernier, cela fait déjà quatre mois que des personnes en situation d’itinérance ont adopté le petit parc, à deux pas de l’intersection des rues Saint-Jacques et Saint-Antoine. Et leur nombre est en augmentation, déplore-t-il.

«C’est une situation aberrante et inquiétante pour les gens du quartier, dit-il. J’espère que ça ne durera pas encore quelques mois.»

«On s’en va où avec ça, a questionné Jean Dubé. C’est bien beau être tolérant, mais vous ne savez pas ce qu’il se passe dans le parc. Il y a des crises la nuit. Il y en a qui pètent des coches et qui brisent des choses. Je reste à 30 secondes du parc. Je suis vraiment inquiet.»

Propriétaire d’un commerce dans le secteur, Donald Lacharité a dit voir les choses du même oeil. «Je ne vois pas pourquoi on étire ça, a laissé tomber M. Lacharité. (...) On ne peut pas laisser ça comme ça. Esthétiquement et civilement, ce n’est pas correct.»

Bilan

«On continue à suivre la situation de près, a assuré la mairesse Julie Bourdon. Ce n’est pas vrai qu’on a placé des gens-là et qu’on ne fait rien.»

Selon elle, les travailleurs de rue de l’organisme Impact de rue, de même que la travailleuse sociale et les policiers communautaires du service de police sont présents auprès des itinérants qui ont adopté le parc.

«Je ne vois pas pourquoi on étire ça, a laissé tomber Donald Lacharité. (...) On ne peut pas laisser ça comme ça. Esthétiquement et civilement, ce n’est pas correct.»

La mairesse assure être sensible aux doléances des voisins. «On entend très bien les commentaires des citoyens, déclare-t-elle. Le service de police est très au fait de la situation et s’assure de la sécurité. Il reste à l’affût de ce qu’il se passe.»

«L’objectif, au final, n’est pas qu’ils [les itinérants] restent dans la rue et que ça se poursuive, ajoute Julie Bourdon. On veut leur trouver des endroits et qu’ils puissent être réintégrés à la société.»

La proximité du parc Saint-Antoine-de-Padoue avec certains organismes, dont Partage Notre-Dame et sa soupe populaire, représente en outre un avantage, soutient Julie Bourdon.

Selon la mairesse Julie Bourdon, les travailleurs de rue de l’organisme Impact de rue, de même que la travailleuse sociale et les policiers communautaires du service de police sont présents auprès des itinérants qui ont adopté le parc.

Cette tolérance exercée par l’administration municipale à l’endroit de ce campement fait en quelque sorte office de «projet-pilote». «Il faudra faire un post mortem très prochainement et voir ce qu’on fait pour la suite avec la saison fraîche qui arrive», dit la mairesse.

Cette dernière dit compter sur l’expertise des membres du Comité itinérance de la Ville afin que des recommandations puissent être formulées.

Au cours de l’été 2021, plusieurs personnes sans domicile fixe avaient établi leurs quartiers à la place Johnson. Mais leur présence à cet endroit public, au cœur du centre-ville, n’a pas été tolérée. Les policiers leur ont demandé à quelques reprises de quitter les lieux.