Chronique|

Le restaurant: le client a toujours raison

Hélène Bourgeois Leclerc et Vincent Dion Lavallée forment un solide duo d'animateurs.

CHRONIQUE / Même s'il peut avoir tort, le client finit toujours par avoir raison. Ce qui donnera des situations parfois étonnantes, voire même un peu injustes dans la nouvelle compétition culinaire Le restaurant sur la chaîne Zeste, diffusée dès le jeudi 18 août à 21h.


Ce concept original québécois produit chez Sphère Média met au défi 12 futurs restaurateurs d'impressionner une quarantaine de clients chaque semaine, comme dans un vrai resto.

Hélène Bourgeois Leclerc anime la série de 10 émissions en compagnie du chef Vincent Dion Lavallée, bien connu des habitués d'Un chef à la cabane, diffusée pour une 11e saison à Télé-Québec.

Les 12 candidats, qui proviennent en majorité de la région de Montréal, ont tous le projet d'ouvrir un restaurant. Une victoire permettra au gagnant de remporter la somme de 50 000$, contribution partielle d'une mise de fonds pour sa future entreprise.

Chaque semaine, dans le «défi de création», les chefs doivent d'abord séduire les papilles de Vincent Dion Lavallée, qui soumettra les trois moins bons à ce qu'on appelle «le grand service».

À la première, ils doivent proposer leur plat signature, qu'ils maîtrisent généralement à merveille. Pour la seconde, on leur réclame un plat pour clients pressés; arrivés à 18h, ceux-ci devront repartir au plus tard à 19h. Petits budgets et cocktail dînatoire seront au menu des émissions suivantes.

Il n'y a pas de grand drame au Restaurant – on n'est pas chez Gordon Ramsay –, si ce n'est de décisions qui laissent parfois un goût amer à certains candidats. Ceux-ci n'ont pas le choix de travailler en équipe pour offrir une expérience agréable à la clientèle.

Les candidats ont tous leur personnalité; entre autres Rémi, le rebelle, qui a été viré de l'ITHQ après deux mois parce qu'il refusait d'entrer dans le moule.

Plus que dans n'importe quelle compétition culinaire, on soumet les candidats au test de la réalité. L'espace de cuisine est restreint et les clients ne doivent pas attendre.

De plus, ceux-ci ont le droit de commander ce qu'ils veulent, de sorte que très peu peuvent opter pour le plat végé. Les candidats doivent savoir s'ajuster, et vite.

Même s'ils sont moins spectaculaires que ceux d'Élyse Marquis aux Chefs!, Hélène Bourgeois Leclerc réserve quelques «twists» aux candidats. Par exemple, à la deuxième émission, une fois que les trois chefs en danger ont rangé tout leur équipement et leurs ingrédients, elle leur annonce qu'un groupe de six vient de s'ajouter. Il faudra tout ressortir pour sustenter les retardataires.

J'ai vu les deux premiers épisodes. Pas encore assez pour s'attacher réellement aux candidats, même si on commence à les connaître. Ils ont tous leur personnalité; entre autres Rémi, le rebelle, qui a été viré de l'ITHQ après deux mois parce qu'il refusait d'entrer dans le moule; Ophélie, qui excelle dans la cuisine végé, est plutôt réfractaire aux commentaires du juge; Alexandre est un battant qui a vécu de l'intimidation et eu des problèmes de consommation.

Comme sur bien des plateaux, la Covid s'en est mêlée en privant un candidat de se présenter à la deuxième émission. Automatiquement, le chef a été envoyé au «grand service» de la semaine suivante, par souci d'équité pour les autres.

Un peu comme pour les choix du public à Star Académie, Vincent Dion Lavallée admet que les choix de la clientèle du restaurant, lors du sauvetage final des candidats, l'ont dérouté plus d'une fois.

J'avoue que de confier le choix final aux clients ne m'enchante pas particulièrement, mais crée un réel suspense en fin d'émission. Et après tout, c'est ça le concept de l'émission.

Je préfère tout de même qu'on confie ces choix cruciaux à de véritables experts comme aux Chefs!, surtout quand il y a de telles sommes d'argent en jeu.

À l'animation, Hélène Bourgeois Leclerc adopte le bon ton, à la fois complice avec les candidats mais aussi critique au moment de goûter aux plats.

Solide dans le rôle de juge coanimateur, Vincent Dion Lavallée se montre sévère sans jamais afficher d'arrogance. Il ne laisse rien au hasard, de la cuisson d'un plat à la trace de doigt dans l'assiette.

Le plat est tiède? Il le mentionne au candidat, qui retourne faire ses devoirs.

Non seulement on exige des candidats qu'ils présentent un bon plat, on leur demande de lui mettre un prix le plus juste possible.

«On a toujours l'impression de que c'est très tabou de parler d'argent, mais c'est la base en restauration. Si c'est très bon mais très cher, est-ce que le client va revenir? Manger du poulet à 42$, ça devient peut-être exagéré. Vous avez des coûts de revient, vous devez les respecter», explique Vincent Dion Lavallée, copropriétaire du groupe Au Pied de cochon.

Ailleurs dans la grille de Zeste cet automne, on annonce Le mur des pâtissiers, version française d'une compétition canadienne anglaise de Food Network, à laquelle prennent part notamment nos Québécois Ricardo et Patrice Demers.

Juste à temps pour Noël, on prévoit une spéciale du temps des Fêtes de Coups de food, avant de nouveaux épisodes de la série de Sébastien Benoit l'hiver prochain.

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