Bien que les divers services policiers ne disposent pas d’un budget similaire, un accord financier a été passé entre les gouvernements provinciaux et celui du Canada lors de la légalisation du cannabis. Une entente qui vise particulièrement la formation des corps policiers pour détecter et combattre la présence des drogues sur les routes, notamment cette plante verte qui sent le printemps.
«Cet accord a permis de soutenir financièrement le développement, par l’École nationale de police du Québec (ENPQ), d’un important programme de formation permettant, notamment, d’améliorer la détection de la conduite avec les capacités affaiblies par les drogues et l’application des nouvelles dispositions en cette matière», explique le ministère de la Sécurité publique (MSP).
En 2025, le Québec devrait ainsi disposer d’environ 200 agents évaluateurs — ou experts en reconnaissance de drogues — supplémentaires, pour un total de 350. Et d’après les informations du MSP, presque l’entièreté des patrouilleurs aura droit à une formation de base.
«À l’échéance du programme de formation, plus de 90 % des patrouilleurs seront formés pour effectuer les épreuves de coordination de mouvement (ECM) en bordure de route, soit environ 13 500 policiers», détaille le MSP.
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L'alcool chute, la drogue en hausse
À l’arrivée de la COVID-19, beaucoup moins de cas de conduite en facultés affaiblies par l’alcool ont été enregistrés. Pour l’ensemble de la province, un écart significatif s’est fait entre 2019 et 2020, faisant chuter les cas de 11 412 à 7 837.
Et puisque les chiffres ne mentent pas, il est possible de remarquer qu’en ce qui concerne la conduite en facultés affaiblies par la drogue, les automobilistes ont maintenu leurs mauvaises habitudes.
En effet, c’est plutôt une légère hausse qui a marqué la première année de pandémie, faisant passer le nombre d’infractions pour conduite avec facultés affaiblies par la drogue de 1 374 en 2019, à 1 670 en 2020. Et en ce qui concerne 2021, les choses sont retournées à la «normale» ; un peu plus de 1 350 cas ont été enregistrés.
Mais puisque les patrouilleurs municipaux et ceux de la SQ seront formés en plus grand nombre au fil du temps, il peut même être possible de voir le nombre de situations de conduites avec facultés affaiblies continuer d’augmenter.
Toutefois, il est à noter que selon les données de Santé Canada, il est également possible d'observer une baisse du nombre de cas de cannabis au volant.
La lutte se poursuit
Certes, le nombre d’automobilistes qui prennent la route sous l’influence de drogues n’est pas en diminution, mais dans un portrait d’ensemble, le taux total d’infractions commises où il est question de conduite avec facultés affaiblies a légèrement diminué. Que ce soit en Estrie, ou dans l’ensemble de la province.
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«Le taux des infractions de conduite avec les facultés affaiblies par une substance comme l’alcool et/ou les drogues a diminué depuis 2020 en Estrie, passant de 107,6 infractions par 100 000 habitants en 2019 à 64,5 infractions en 2021. Ces tendances sont observées à l’échelle provinciale également», précise le MSP.
Mais encore, le combat à la conduite avec capacités affaiblies continuera d’être mis de l’avant par les autorités, et ce, tout en profitant d’efforts parallèles faits pour contrer ce phénomène, que ce soit des barrages routiers, des épreuves de coordination de mouvements, des campagnes de publicité ou des programmes de formation.
À travers ces divers efforts, il ne faut pas minimiser la présence de la prévention. À ce sujet, c’est l’animateur radio Louis-Chopin Laurent qui résume, chaque semaine sur les ondes du 89,3 FM, le gros bon sens que les automobilistes récalcitrants devraient écouter. Un conseil qu’il donne lors de l’émission qu’il anime depuis 1998 et qui s’appelle Voix tropicale.
«Si vous prenez le volant, ne fumez pas de pot. Et si vous fumez du pot, ne prenez pas le volant», répète-t-il hebdomadairement depuis 2018, conscient du danger de la drogue sur les routes.