La porte-parole du comité de citoyens Protection mont Gale, Stéphanie Latour, était sur le bout de sa chaise lors de la récente séance du conseil à Bromont. La résolution autorisant l’engagement financier de la Ville à la hauteur de 550 000$ dans le projet de conservation de la rue des Frênes a sonné comme de la musique à ses oreilles. La principale intéressée a d’ailleurs versé quelques larmes en entendant les élus donner leur feu vert officiellement. «C’est un très grand soulagement, a-t-elle confié en marge de la rencontre. On y croit depuis le jour un. On n’a jamais baissé les bras. C’est un moment décisif pour le projet.»
Le maire de Bromont, Louis Villeneuve, aborde également avec enthousiasme cette importante étape. «Ce qui m’a allumé et convaincu de faire tout ce que je peux pour que ça fonctionne, c’est l’attitude des citoyens. Ils sont arrivés à l’hôtel de ville de façon civilisée, avec de très bons arguments. On a donc tout mis en œuvre pour trouver une voie de passage. Et j’en suis très fier. Notre DG, Éric Sévigny a mis d’innombrables heures sur le dossier. Le greffe aussi. Tout le monde a mis la main à la pâte», a-t-il imagé.
«On veut préserver le plus d’espaces verts à haute valeur écologique possible sur notre territoire, a ajouté Louis Villeneuve. Aujourd’hui, la population est favorable à ce qu’une ville investisse en environnement. Et c’est exactement ce que l’on fait avec le projet de la rue des Frênes.»
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Montage financier
Le projet d’acquisition, d’une valeur globale de 2,5 millions $, est dans le giron de Corridor appalachien. Cette somme inclut notamment un fonds de gestion pour l’aire protégée. Outre le montant accordé conditionnellement par la Ville, Protection mont Gale doit amasser 370 000$. Le comité de citoyens a recueilli en janvier dernier 125 000$ auprès de dizaines de donateurs, principalement des proches et des voisins du site à conserver. Cette somme, placée en fidéicommis, sert de mise de fonds pour l’achat du terrain de 40 acres (13,3 hectares). Une campagne de financement sera lancée sous peu par les citoyens, a mentionné Stéphanie Latour.
L’entente prévoit également que le propriétaire, Denis Laframboise, fasse un don écologique d’une partie du site. Corridor appalachien doit de son côté aller chercher l’argent manquant, via des programmes gouvernementaux, pour compléter le montage financier, a indiqué la directrice générale de l’organisme, Mélanie Lelièvre. La date butoir du 7 décembre a été fixée pour boucler 100% du financement.
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Rappelons que M. Laframboise peut construire jusqu’à 12 maisons sur le terrain lui appartenant. L’accord prévoit que l’homme d’affaires, propriétaire du Balnéa, pourra finalement ériger quatre résidences. Les élus ont adopté une résolution en ce sens lors de la récente séance du conseil.
Pour Mélanie Lelièvre et son équipe, cette étape marque l’aboutissement de plusieurs mois de négociations. «On est super contents. Au niveau écologique, ça s’en allait dans un mur avec le projet résidentiel [initial]. On a vraiment le sentiment du devoir accompli d’avoir amené le projet dans la bonne voie sur le plan de la conservation.»
Par ailleurs, tant le maire que la DG de Corridor appalachien ont souligné «l’ouverture» dont a fait preuve Denis Laframboise jusqu’ici.
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En parallèle
Même si la quasi-totalité du projet est ficelée, plusieurs revendications du propriétaire du site à la Ville, notamment concernant Balnéa, laissent planer une ombre au tableau. «Il y a une entente entre le propriétaire et Corridor appalachien. Mais en parallèle, Denis Laframboise a des demandes à la Ville, a dit Louis Villeneuve, préférant ne pas en dévoiler la teneur. On va donc continuer de négocier avec lui. Si on juge qu’on ne peut pas acquiescer à certaines de ses demandes, il peut laisser tomber le projet de conservation. Ce n’est évidemment pas ce que l’on souhaite.»
Denis Laframboise n’a pas rappelé La Voix de l’Est.