Des travailleurs étrangers qui se font toujours attendre

Geneviève Patry et Ariane Aubertin, cogérantes du Relais, rattaché à l’Auberge Knowlton.

Après plusieurs mois d’attente, les gestionnaires du restaurant Le Relais de Lac-Brome n’ont toujours pas pu accueillir les deux travailleurs temporaires du Guatemala qu’elles ont demandés. Même si elles réussissent à garder la tête hors de l’eau, Ariane Aubertin et son associée ont plus que jamais besoin de cette aide extérieure.


Les deux cogérantes ont eu une lueur d’espoir à la suite du premier reportage de La Voix de l’Est, alors que les demandes d’ouverture des dossiers ont été approuvées par le gouvernement canadien. Une étude de conformité a été menée et le résultat a été concluant pour le restaurant.

Depuis, c’est silence radio du côté du fédéral, qui n’a toujours pas émis les visas de travail.



«On y a cru, ça a bougé pas longtemps après l’article, en mai dernier. Trois mois plus tard, on n’a toujours pas de nouvelles et les employés que l’on attendait pour l’été ne sont pas là», déplore Mme Aubertin.

Cette dernière indique même qu’un des travailleurs avait arrêté de travailler dans son pays d’origine en mars dernier puisqu’il s’attendait à partir vers le Canada prochainement.

Rappelons que les démarches de l’entreprise ont débuté en août 2021, alors que les gestionnaires ont fait appel à une firme pour les aider dans le processus. Les employés devaient arriver en mai dernier.

Au début de la semaine, la gestionnaire du restaurant rattaché à l’Auberge Knowlton a envoyé une lettre aux attachés politiques des députées Pascale Saint-Onge et Isabelle Charest.



«C’est vraiment ridicule et pathétique. La pandémie a le dos large, vraiment large. C’est à se demander ce qui se passe dans les bureaux des deux paliers gouvernementaux», mentionne-t-elle, exaspérée.

Pour le moment, les deux bureaux n’ont pas répondu à la missive.

C’est surtout l’incertitude qui pose problème à Ariane Aubertin. En plus des délais incompréhensibles selon elle, cette dernière n’a aucune idée du moment de l’arrivée des deux travailleurs, à un moment où elle en a le plus besoin.

Après plusieurs mois d’attente, les gestionnaires du restaurant Le Relais de Lac-Brome n’ont toujours pas pu accueillir les deux travailleurs étrangers temporaires qu’elles ont demandé.

La restauratrice a également communiqué avec l’ambassade du Canada au Guatemala pour effectuer un suivi. C’est l’ambassade du Canada au Mexique qui lui a répondu qu’«étant donné les priorités mondiales urgentes et les effets continus de la COVID-19 sur les bureaux de traitement, il n’est pas en mesure de fournir des estimations quant aux délais.»

Mme Aubertin indique que des amis ont fait la même demande qu’elle et ont eu leurs travailleurs en moins de deux mois, question de rajouter à l’incompréhension et à la frustration de la gestionnaire.

Des solutions à court terme



Ariane Aubertin et son associée Geneviève Patry ne s’attendaient pas à ce que leur restaurant ne survive à l’été si les deux travailleurs ne s’amenaient pas pendant la période estivale. Cependant, elles ont réussi à trouver la perle rare, un employé étudiant.

«On a été très chanceuse, mais ça ne durera pas longtemps. Notre employé va retourner à l’école bientôt, on va malheureusement le perdre», explique-t-elle.

Heureusement, pendant l’été, le restaurant a pu ouvrir de nouveau les lundis et les mardis. Par contre, les déjeuners ont été rayés du menu, faute de ressources pour les préparer.

La saison automnale amène également son lot de clients à Lac-Brome, Ariane Aubertin affirme avoir besoin des deux travailleurs le plus rapidement possible. «On les voulait au mois de mai. On est rendu à se croiser les doigts pour les avoir en septembre», regrette-t-elle.