Émile, un garçon différent

Chantal, Laurence, Émile, Juliette et Charles ont vécu des événements qui auraient pu tourner en tragédie samedi dernier.

Chantal, Laurence, Émile, Juliette et Charles ont vécu des événements qui auraient pu tourner en tragédie samedi dernier. (La Voix de l'Est, Alain Dion/La Voix de l'Est, Alain Dion)

LA VOIX DES LECTEURS / Émile est un garçon différent des autres, nous le savons depuis longtemps, bien avant cet évènement. Émile à ce qu'on appelle un TSA aussi appelé autisme. D'autres vont plutôt dire être neuroatypiques. Les personnes qui sont ainsi sont souvent vues comme différentes et même bizarres.

Elles n'ont pas les mêmes genres d'intérêts, elles ont une façon de penser qui est bien différente de la majorité et elles ont de multiples défis de différents types à surmonter.

En revanche, le fait d'avoir un TSA n'apporte pas que des difficultés et peut aussi apporter des traits de personnalité qui peuvent être bien utiles dans certaines circonstances.

D'ailleurs, plusieurs personnalités connues, qui ont ou avaient un TSA, ont accompli de grandes choses: Albert Einstein, Bill Gates, Greta Thunberg pour ne nommer que celles-là. Pour sa part, Émile a sûrement pu accomplir ce qu'il a fait parce qu'il a un TSA justement.

Je m'explique, au lieu de faire ce que la majorité de nous aurait fait en regardant l'ensemble de la scène devant lui et se perdre dans l'émotion, Émile est pragmatique. Il est allé dans le concret : papa ne peut plus conduire le camion, alors je dois le conduire.

Évidemment, ça ne veut pas dire que parce qu'on a un TSA, on va devenir un héros ou un inventeur célèbre, mais au lieu de voir les gens avec un TSA sous l'angle de leur faiblesse et de leurs difficultés, peut-être devrions-nous tenter de mettre un peu plus de l'avant les qualités propres qu’ont ces personnes.

«Je m'explique, au lieu de faire ce que la majorité de nous aurait fait en regardant l'ensemble de la scène devant lui et se perdre dans l'émotion, Émile est pragmatique. Il est allé dans le concret : papa ne peut plus conduire le camion, alors je dois le conduire», raconte sa maman, Dre Chantal Ouellette.

«Je m'explique, au lieu de faire ce que la majorité de nous aurait fait en regardant l'ensemble de la scène devant lui et se perdre dans l'émotion, Émile est pragmatique. Il est allé dans le concret : papa ne peut plus conduire le camion, alors je dois le conduire», raconte sa maman, Dre Chantal Ouellette. (La Voix de l'Est, Alain Dion/La Voix de l'Est, Alain Dion)

Voici un mot de l’intervenant d’Émile, Benjamin Boileau, intervenant au CLSC dans le programme de DI-TSA : «Notre société a tout avantage à travailler pour faire une place aux personnes neuroatypiques en offrant un environnement souple adapté à leurs besoins parce que, tout comme les personnes neurotypiques, elles présentent des forces parfois distinctives, dont notre société pourrait bénéficier. Avoir un TSA ce n’est pas un signe de faiblesse et il est temps qu’on travaille fort à intégrer les personnes neuroatypiques de tout âge dans les différents milieux.»

Ce n’est pas toujours facile d’entendre un tel diagnostic pour un parent, mais si l’on démystifie ce qu’est le TSA, pas seulement du point de vue des faiblesses, mais aussi leurs qualités, peut-être que ça fera moins peur. Mon Émile, je l’aime avec son TSA.

Dre Chantal Ouellette

Médecin de famille et surtout maman d’Émile

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