Messieurs,
Les producteurs de lait du Québec produisent chaque jour un lait de grande qualité pour répondre aux besoins du marché. Cette production est le fruit d’un travail quotidien qui débute plus de 24 mois avant de voir les premiers litres de lait être produits par une vache.
Notre production provinciale doit être planifiée plusieurs mois à l’avance pour nous assurer que les usines pourront être approvisionnées afin de répondre aux besoins. Le 29 juin dernier, la grève déclenchée à l’usine d’Agropur de Granby, dans le contexte de renégociation de la convention collective, a créé un choc qui a malheureusement mené à du gaspillage alimentaire.
Les Producteurs de lait du Québec ont pris immédiatement les mesures requises pour limiter les impacts. D’abord en sollicitant les autres usines du Québec, mais aussi de tout l’est du Canada, soit des Maritimes à l’Ontario.
Des dons aux banques alimentaires ont aussi été effectués en fonction des capacités à recevoir des banques alimentaires et des transformateurs prêts à transformer le lait gratuitement. Les volumes associés à l’arrêt de l’usine étant trop importants pour être pleinement utilisés par les capacités existantes, nous devons donc nous tourner vers la disposition de sous-produits de la transformation de produits laitiers pour assurer le maximum de transformation des besoins pour le gras sur le marché.
Dans les premiers jours du conflit, ces outils n’ont pas été suffisants et du lait entier a dû être disposé. Depuis le 4 juillet, le travail de nos équipes a permis d’éviter la disposition de lait entier, mais la situation demeure très précaire et à risque.
Ce sont les producteurs qui supportent collectivement ces pertes de revenus de lait entier ou de composants avec les sous-produits. Il n’existe aucun programme pour couvrir ces pertes qui se chiffrent à plusieurs millions de dollars.
Dès le début du conflit, nous avons exprimé clairement la nécessité d’avoir une capacité minimale de transformation à l’usine pour limiter les risques de gaspillage alimentaire. Nous en sommes maintenant à 24 jours de conflit, il est temps d’agir.
Notre demande demeure plus que justifiée alors que nous apprenons que les négociations d’un retour rapide au travail ont échoué cette semaine et que vous débuterez la négociation de la convention collective le lundi 25 juillet. Sachant que la situation de l’approvisionnement demeure précaire, la situation est inquiétante pour nos membres et pour les consommateurs de voir perdurer le conflit.
Les Producteurs de lait du Québec vous demandent de négocier avec diligence et engagement pour éviter le gaspillage alimentaire et pour mettre fin aux pertes économiques que subissent actuellement les producteurs en raison du conflit.
Je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de mes sincères salutations.
Daniel Gobeil
Président
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