Église Saint-Luke : un rêve plus grand que nature

Les trois hommes derrière le projet waterlois : Christophe Leclerc, Louis Lespérance et Pierre-Philippe Côté, alias Pilou.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les trois associés derrière le projet de conversion de l’église Saint-Luke de Waterloo ont une foi inébranlable. Il faut les entendre échanger avec conviction leurs idées et les voir déambuler fièrement dans l’ancien édifice plus que centenaire pour saisir l’ampleur du rêve qui les habite.


Certains les qualifieront d’utopistes, d’autres de visionnaires. Qu’importe, Christophe Leclerc, Louis Lespérance et Pierre-Philippe Côté (alias Pilou) ont bien l’intention de combiner leurs forces pour faire du 420 de la Cour un lieu hors du commun.

Le premier est un professionnel en urbanisme, le second est en affaires dans le monde du tourisme et de l’immobilier, tandis que Pilou est à la fois réalisateur, producteur, auteur-compositeur-interprète, chanteur, musicien et aussi le promoteur derrière le Bureau estrien de l’audiovisuel et du multimédia (BEAM) à Saint-Adrien.



Tournages, enregistrements, événements, coworking, formation... Après des travaux majeurs de restauration, l’église Saint-Luke et son sous-sol grouilleront d’activités d’ici deux ans.

Ensemble, le trio souhaite faire de l’église Saint-Luke un nouveau pôle du BEAM, où pourront notamment se dérouler des tournages de films, de séries et d’émissions, mais aussi des séances d’enregistrement et de postproduction dans des studios à la fine pointe de la technologie. Bref, les possibilités sont énormes tant à l’échelle locale qu’internationale, prévoient les trois entrepreneurs qui, via l’organisme Projet 420, comptent conclure l’achat le mois prochain avec le diocèse anglican de Montréal.

Tombé sous le charme

C’est Louis qui, le premier, a craqué pour le charme de cette ancienne église blottie sous les arbres. Lui et sa famille venaient de se porter acquéreurs du Manoir Maplewood, l’automne dernier, lorsqu’une simple promenade à pied dans le quartier avec Christophe — son cousin — l’a fait s’arrêter devant l’édifice qui, par le plus heureux des hasards, était à vendre depuis des années.

Il n’en fallait pas plus pour allumer (encore) sa flamme entrepreneuriale. «Christophe connaissait Pilou, alors on l’a rencontré pour savoir comment faire pour acheter une église. En parlant avec lui, on a décidé ensemble d’établir un BEAM à Waterloo», raconte celui qui y voit là une occasion en or d’inclure le Manoir Maplewood dans l’équation, en offrant l’hébergement aux équipes de partout qui viendront tourner ou enregistrer dans la région.

Vaste chantier 

L’ampleur du chantier — la subvention de 2,1 millions $ couvrira environ la moitié de ce projet estimé à 4,5 millions $ — devrait mener à une ouverture d’ici deux ans. Les travaux seront donc lancés dès 2023. Ils comprendront la restauration du bâtiment et sa mise aux normes, mais également des aménagements pour l’adapter au nouveau projet. Une partie des bancs sera notamment retirée pour permettre du coworking, de la formation ou la tenue de petits événements, explique Christophe Leclerc. «Mais il n’y aura pas de spectacles pour ne pas nuire à la Maison de la culture, juste en face.»



Vu son caractère patrimonial, l’église conservera la majorité de ses éléments architecturaux intérieurs et extérieurs. Le sous-sol, cependant, subira un remodelage complet pour accueillir des bureaux professionnels et des studios.

Débordant d’enthousiasme, Pilou voit déjà le sous-sol ouvert sur une future serre adjacente et un grand jardin. «Il y a tellement de choses à faire ici!» lance-t-il.

«Ça prend des rêveurs pour faire avancer la société. Ça prend des artistes, des gens d’affaires qui se mettent ensemble, qui ont les valeurs à la bonne place et qui ont envie de créer de la valeur pour toute la communauté», affirme Pilou, qui a déjà fait ses preuves avec le BEAM de Saint-Adrien. «En alliant nos expertises en immobilier et en tourisme à un projet structurant comme ça, on sait que c’est une formule gagnante. On se donne les moyens de nos ambitions.»

Une fois inauguré, assure Louis Lespérance, le BEAM de Waterloo sera autosuffisant et pérenne.

L’équipe vise même une association avec le Cégep de Granby pour développer des programmes de formation de main-d’œuvre spécialisée en production, postproduction et nouvelles technologies dans le domaine du cinéma.