«Il y a une recrudescence des sports nautiques depuis deux ans», a indiqué la députée fédérale de Shefford, Andréanne Larouche, lors d'un point de presse tenu lundi avec son collègue de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, à la descente de bateau de Saint-Damase.
Ces loisirs peuvent provoquer l'érosion des berges et nuire à la qualité de l'eau de cette rivière qui, entre Saint-Césaire et Saint-Hyacinthe, soit le segment à l'étude, ne fait pas plus de 75 mètres de largeur.
Lors de consultations publiques tenue en mai, des citoyens des quatre municipalités concernées — ce qui inclut également Saint-Damase et Saint-Pie — ont fait part de leurs préoccupations.
«C'était très émotif, dit le maire de Saint-Damase, Alain Robert. Les gens sont inquiets. Il y en a qui voient leur terrain s'éroder à chaque année.»
D'autres ont «remisé leur kayak», fatigués d'être dérangés par les vagues des embarcations à moteur, ajoute le conseiller municipal Guy Leroux.
Avec son étroitesse, la rivière Yamaska est peu indiquée pour les sports nautiques de vitesse, estime le maire Robert.
Un avis partagé par l'Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska «mais c'est pas à nous de dire ça», précise le responsable des communications et du marketing, Michel Laliberté.
«On est une table de concertation. On n'a pas de parti pris, mais on est aussi un organisme scientifique. Si les données nous amènent là, on va le recommander.»
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Observation
Il y a loin de la coupe aux lèvres. Après les consultations publiques, l'OBV Yamaska fera de l'observation des embarcations de plaisance, cet été, afin de documenter une éventuelle demande de changement de règlementation à Transport Canada.
«Ça va être un travail de longue haleine», dit le député de Saint-Hyacinthe-Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay.
«On a le fardeau de tout démontrer et on ne sait pas encore si on va tenter de changer la règlementation. Ça pourrait prendre des années.»
M. Savard-Tremblay reconnaît qu'il y a «des gens attachés à leurs sports nautiques» et qui sont respectueux. «Les règlements, c'est souvent à cause d'une minorité malveillante.»
Deux étudiants, l'un embauché par OBV Yamaska et l'autre par l'une des municipalités concernées, recenseront ainsi le nombre, le type et la vitesse empruntée par les différentes embarcations.
«On avoir une idée de comment la rivière est utilisée et par qui», dit Michel Laliberté.
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Sensibilisation
Ils en profiteront également pour calculer la hauteur des vagues, le cas échéant, et faire de la sensibilisation tout en recueillant des avis supplémentaires par porte-à-porte.
«C'est pas tout le monde qui a pu venir aux consultations, explique Andréanne Larouche. Il pourrait y avoir des choses qu'on n'a pas vues ou pas entendues.»
La députée invite d'ailleurs les citoyens à ouvrir leur porte à ces étudiants et «au besoin, à leur offrir un verre d'eau»!
Les citoyens qui veulent donner leur avis sont aussi invités à le faire en écrivant directement à leur élu fédéral.
Des études réalisées sur des cours d'eau similaires seront également consultées. Le tout produira un rapport qui permettra aux deux élus de déterminer la suite des choses. L'idée d'une campagne de sensibilisation fait aussi son chemin.
L'enjeu ne concerne pas que les riverains, fait remarquer Michel Laliberté d'OBV Yamaska, puisque Saint-Damase et Saint-Hyacinthe puisent leur eau potable dans la rivière Yamaska.