Le projet représente un investissement en conservation de près de 1,1 M$, ce qui inclut des frais comme les droits de mutation.
Le terrain, qui compte un important milieu humide, est situé sur la rive nord-ouest du lac Brompton.
La toute nouvelle « Aire protégée du ruisseau Ély » est limitrophe au projet d’agrandissement du parc national du Mont-Orford (PNMO). Le ruisseau Ely prend sa source au cœur des futures limites du PNMO.
« Ce terrain-là, c’est quand même 20 hectares en bordure du lac, au bord du ruisseau Ély. On savait déjà qu’il y a une grande biodiversité. Ce ruisseau est l’un des principaux tributaires qui alimentent le lac. Pour avoir un lac en santé, ça prend des tributaires en santé », commente le président de l’Association pour la protection du lac Brompton (APLB), Denis Mercier.
L’APLB a été un des acteurs importants dans le dossier afin de susciter la mobilisation citoyenne.
En raison de son zonage blanc (permettant plusieurs usages) et comptant parmi les derniers terrains vierges en bordure du lac, la propriété était « fortement convoitée pour des fins de développement immobilier ».
« M. (Alain) Rodrigue, le représentant de la communauté religieuse, nous a dit qu’elle se faisait très régulièrement sollicitée, même avant qu’elle ait fait passer le message qu’elle était désireuse de vendre la propriété », note la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre.
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Intervenir rapidement
La congrégation a exprimé le souhait de s’en départir l’année dernière.
Corridor appalachien a dû travailler rapidement afin de boucler le montage financier. Du financement a été obtenu auprès des gouvernements fédéral et provincial, en plus de l’aide de l’organisme Canards Illimités Canada et la municipalité de Racine.
Il manquait encore quelque 250 000 $.
« Ce ne sont pas des peanuts, lance M. Mercier. On a sauté sur le téléphone, les courriels, pour parler aux riverains. »
Il y a plusieurs années, la congrégation s’était déjà départie d’une terre dans le cadre du développement de l’autoroute 410. Il s’agit d’une première vente destinée à un organisme de conservation, selon le trésorier de la communauté, Alain Rodrigue.
« Ça fait partie de nos valeurs. On a toujours privilégié quelque chose dans l’ordre du service public », fait-il valoir.
D’autres ventes ne sont pas exclues en raison de la situation de la communauté, qui compte aujourd’hui une douzaine de membres à Sherbrooke.
Cette acquisition permettra également d’améliorer la connectivité entre le projet d’agrandissement du PNMO et le lac.
« On était un peu intimidé par la valeur du projet et le fait qu’il fallait réagir très rapidement, parce que la menace était que la propriété se retrouve sur le marché immobilier et qu’on la perde », observe Mme Lelièvre.
Sans les citoyens et les partenaires financiers, Corridor appalachien n’aurait pas eu l’élan « pour protéger cette richesse écologique ». L’organisme se réjouit de cette acquisition, tout particulièrement dans le contexte du marché immobilier en hausse. Les organismes de conservation se retrouvent dans une course contre la montre afin de protéger la nature et face à la nécessité de s’adapter aux changements climatiques, souligne Mme Lelièvre, qui se dit reconnaissante envers la congrégation et les partenaires financiers.
« Ce qui est intéressant, c’est de réaliser comment collectivement on a réussi à changer la trajectoire. Le scénario classique est un changement de main en faveur d’un projet immobilier. On a réussi, avec la mobilisation de tout le monde, à donner une vocation à ce terrain-là, qui est tellement important pour la qualité de l’eau du lac, la préservation des milieux humides... »
Rappelons qu’à Sherbrooke, le cœur du Boisé Ascot-Lennox, un lot de 35 hectares qui appartenait aux Frères franciscains, a été vendu à une entreprise privée. Il n’y aurait toutefois pas de possibilité de développement pour plusieurs années, selon la présidente de la commission de l’aménagement du territoire, Geneviève La Roche.
L’organisme Nature Cantons-de-l’Est souhaitait faire une approche de conservation.
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