L’auteur et réalisateur de Saint-Alphonse-de-Granby a fait équipe avec une trentaine de jeunes de 8 à 12 ans fréquentant une école de Terrebonne pour mettre en images La légende d’Owfieldius, une fable qui apparaît dans le troisième tome de la trilogie.
Alessandro Cassa a pu concrétiser ce projet grâce à une aide financière du gouvernement du Québec. C’était l’occasion pour lui de faire découvrir aux enfants sa série — qui célébrera l’an prochain les dix ans de sa sortie —, tout en leur offrant l’expérience d’un tournage professionnel.
«On travaille avec les enfants depuis des mois. On est à l’école avec eux chaque semaine pour toutes les facettes du tournage. Je suis en montage en ce moment. La version finale leur sera bientôt présentée», explique Alessandro Cassa, manifestement heureux de voir une partie de son œuvre littéraire prendre une nouvelle forme animée.
Voir des jeunes personnifier mes personnages, c’est spécial!
Dans l’univers de Dumdell, l’auteur raconte les tribulations de deux vieux jumeaux londoniens — un apothicaire de bonbons et un alchimiste — au début du 20e siècle. L’extrait choisi se déroule toutefois en 1018 en Angleterre et relate une légende confrontant quatre archers à quatre druides. Une histoire riche et propice à une adaptation cinématographique.
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«On a dit aux jeunes qu’on faisait ce projet pour le plaisir, pas pour la reconnaissance. Ils ont lu l’histoire et se la sont complètement appropriée. On a repris intégralement le chapitre de La légende d’Owfieldius, mais les jeunes ont voulu ajouter une morale, qu’ils ont composée eux-mêmes. Dans leurs mots, ils disent : quand quelqu’un te lance un défi, tu dois te respecter et t’écouter pour ne pas faire ce que tu n’es pas prêt à faire.»
Long de 17 minutes, le court-métrage a mis à contribution les enfants — et plusieurs parents! — dans toutes les fonctions qu’exige un vrai plateau de tournage. Scénaristes, directeurs artistiques, accessoiristes, assistants à la production, éclairagistes, habilleuses, comédiens... tout le monde a mis son grain de sel au fil de nombreuses rencontres virtuelles et en personne.
Rotoscopie
Proposé sous forme narrative, le récit est raconté par sept jeunes qui ont superposé leur voix, alors que les acteurs jouent sans paroles. Ceux-ci ont tourné sur fond vert, pour être ensuite transposés dans des décors fantastiques.
Grâce à la rotoscopie, les séquences ont été animées de façon numérique. «J’ai tourné les scènes et on a modulé à 24 images par seconde sur ordinateur, avec des filtres que j’ai inventés. J’ai fait le calcul, si je les avais faits à la main, il y aurait 25 000 croquis dans le film!» ajoute le réalisateur, en précisant que le traitement de ces images de synthèse a quand même demandé des semaines de travail.
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Une fois lancé, La légende d’Owfieldius aura deux vies, se réjouit Alessandro Cassa. Comme ses autres courts-métrages, il sera inscrit dans des festivals de films à travers le monde. De par son statut non commercial, il sera également distribué gratuitement dans les écoles et les télés communautaires du Québec. «C’est assez merveilleux de savoir que d’autres jeunes pourront voir ce court-métrage.»
Maintenant qu’il a tenté l’expérience de l’animation numérique, le jeune homme sait que le résultat est heureux et qu’il peut se permettre de rêver plus grand. «Il serait impossible de tourner toute la trilogie de façon conventionnelle, mais il y a maintenant une possibilité de le faire grâce à cette technique. Je ne suis pas sans y penser. Est-ce qu’un jour l’univers de Dumdell pourrait devenir un long métrage? Peut-être!»