Un plan d’action pour la crise du logement à Granby

La Ville de Granby a décidé de prendre le taureau par les cornes pour réagir à la crise du logement qui sévit sur son territoire. Une série d’initiatives a été annoncée mardi, dont le dépôt d’une offre d’achat pour un terrain de 1,3 million $ où l’on vise la construction d’un projet de logements abordables et sociaux, rue Simonds Sud.

La Ville de Granby a décidé de prendre le taureau par les cornes pour réagir à la crise du logement qui sévit sur son territoire. Une série d’initiatives a été annoncée mardi, dont l’achat d’un terrain de 1,3 million de dollars où l’on vise la construction d’un projet de logements abordables et sociaux.


Mais si certaines actions sont appelées à voir le jour à moyen et long terme, l’administration municipale sera toutefois prête pour le 1er juillet, a affirmé la mairesse Julie Bourdon, à l’occasion d’un point de presse tenu à l’hôtel de ville.

Un comité d’urgence, composé d’élus et d’employés municipaux, a ainsi été formé, dit-elle. Et des solutions pour aider les citoyens à se trouver un toit, dans un contexte de pénurie de logements, ont déjà commencé à être identifiées.



Un comité d’urgence a été mis en place à la Ville de Granby pour réagir à la crise du logement qui sévit sur le territoire. Il réunit le DG de l’OHHYR, Guy Mongeau, le conseiller au développement social de la Ville, Éric Goudreau, le président de l’OHHYR et conseiller municipal, Robert Riel, la mairesse Julie Bourdon, la conseillère municipale responsable du développement social et qualité de vie, Geneviève Rheault, et le directeur général de la Ville, Michel Pinault.

Parmi ces solutions, explique Julie Bourdon: l’embauche prochaine par l’Office d’habitation Haute-Yamaska-Rouville (OHHYR) d’une personne-ressource qui agira comme agent de liaison entre les citoyens, les promoteurs et les propriétaires d’immeubles.

«La Ville va aider à financer cette ressource-là, mais on a des attentes au niveau du gouvernement, relève la mairesse. Il y a un programme en place [Service d’aide à la recherche de logement (SARL)] et on souhaite y avoir accès. Il permet de payer la ressource.»

Selon le président de l’OHHYR et conseiller municipal, Robert Riel, le service de soutien sera offert gratuitement. Les ménages à risque d’éviction, évincés ou sans logis ou encore les ménages sans ressources qui éprouvent de la difficulté à se loger figurent parmi la clientèle visée par le SARL, dit-il.

Plus de logements abordables

Afin de profiter du nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) annoncé en février dernier, la Ville de Granby a par ailleurs déposé une offre d’achat pour faire l’acquisition d’un terrain de 10 346 mètres carrés (111 365 pieds carrés) situé au 80 rue Simonds Sud. Celui-ci est situé en face du poste de police et à proximité de la piste cyclable.



«C’est quasiment un copier-coller de ce qu’on a fait sur la rue Saint-Jacques, l’an dernier», dit-il.

La date limite pour déposer un projet dans le cadre du PHAQ est le 5 mai. En plus de céder le terrain, d’une valeur de 1,3 million $, à l’OHHRY, la Ville de Granby s’est engagée à offrir un soutien financier pouvant aller jusqu’à 1,8 million $ (en argent, en crédit de taxes ou une combinaison des deux), lors de la récente séance du conseil municipal.

La Ville a également donné le feu vert à une participation financière, estimée à 1,3 millions $ — également en argent, en crédit de taxes ou une combinaison des deux —, pour un autre projet déposé au PHAQ, soit celui de la coopérative Holocie. La construction de 28 logements abordables pour les familles est visée. Le projet est appelé à voir le jour sur le terrain situé à l’arrière de l’église Saint-George, au centre-ville.

«En espérant que les projets soient acceptés (au PHAQ)», a soulevé la mairesse Bourdon.

Sortir du cadre, c’est un peu ce que l’administration a fait, estime la mairesse, en permettant la construction d’une mini-maison (unité d’habitation accessoire) dans la cour arrière d’une habitation principale, dans certains secteurs ciblés de la ville. La réglementation municipale a été modifiée en ce sens l’an dernier.

Si certaines actions sont appelées à voir le jour à moyen et long terme, l’administration municipale sera toutefois prête pour le 1er juillet, a affirmé la mairesse Julie Bourdon, à l’occasion d’un point de presse tenu à l’hôtel de ville.

Le but est de permettre l’ajout de logements abordables, mais également une meilleure densification du territoire, souligne Julie Bourdon.



«Le 1er juillet, on essaie d’avoir le moins de personnes possible à la rue, dit-elle. Mais on veut aussi avoir des solutions à moyen et long terme.»

L’objectif du PHAQ est de construire rapidement des logements locatifs abordables pour ceux qui ont un revenu modeste ou faible, ou encore qui ont des besoins particuliers en habitation. Des solutions adaptées aux réalités des Québécois pourront ainsi être présentées plus rapidement.

Les coopératives d’habitation, les organismes à but non lucratif, les offices d’habitation et les entreprises du secteur privé ont jusqu’au 5 mai 2022 pour soumettre leur projet à la Société d’habitation du Québec (SHQ). Ceux-ci devront convenir aux besoins perçus sur le terrain par la SHQ et être soutenus par la municipalité où ils seront développés. Dès l’été 2022, les premiers projets seront dévoilés et les travaux s’amorceront.

Aux yeux de la ministre Laforest, il s’agit d’une annonce majeure pour le secteur de l’habitation. Elle invite les organismes et les entreprises à contribuer au PHAQ, qui aidera bon nombre de citoyens.

« C’est une journée importante en habitation aujourd’hui ! […] L’objectif est d’accélérer le rythme de construction pour répondre aux besoins des municipalités et faire lever de terre, jusqu’à quatre fois plus rapidement, de nouveaux logements abordables dans les régions où les besoins se font sentir. Pour notre gouvernement, c’est une priorité, et les municipalités seront des partenaires clés dans cette démarche. Ça prend encore plus de logements qui répondent aux besoins des Québécois et Québécoises, non seulement en termes de taille et de qualité, mais aussi en termes de coûts. »

Pour connaître les besoins régionaux, les subventions possibles ou encore les critères de sélection, rendez-vous sur le site Web de la SHQ.

Le dossier doit notamment être approuvé par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Les démarches progressent toutefois suffisamment bien, selon le président du conseil d’administration de la coop, Jean-François Arsenault, pour que la réalisation des plans ait été lancée.

En principe, la construction est prévue pour 2022.



La Voix de l’Est avait rapporté en juillet dernier les détails de ce projet, dont les coûts sont évalués à 12 millions $, qui souhaite offrir une nouvelle alternative en matière d’habitation. Il est projeté d’offrir 30 logements, dont deux bigénérationnels, aux familles.

Le coût moyen des appartements, des cinq pièces et demie en majorité, pourrait avoisiner 800 $ par mois, comparativement aux 1300 $ mensuels exigés généralement par le marché actuel.

Cinq des 10 membres fondateurs de la coopérative de solidarité Holocie qui planche sur un projet d’immeuble qui offrira des logements abordables: Pascal De Ladurantaye, Mylène Blais, Jean-François Arsenault, Martine Parenteau-Santerre et Michel Jr Lamarre. Absents sur la photo: Marie-Ève Lefebvre, Sandra Chouinard, Maxime Thomas, Laurence Lamarre et Frédéric Lamarre.

Une ferme urbaine au sous-sol de l’immeuble de six étages et l’implantation d’un centre de la petite enfance (CPE) au rez-de-chaussée font également partie du projet.

Emplacement stratégique

Deux sites étaient à l’étude lorsque le projet a été évoqué l’été dernier. L’un se trouvait sur la rue Centre, tandis que l’emplacement de l’autre n’avait pas été précisé. Il s’agit de l’espace actuellement occupé par le stationnement situé à l’arrière de l’église St-George et accessible par la rue St-Georges.

« Le terrain n’était pas à vendre au départ. Mais on a cogné à la porte parce qu’on trouvait l’emplacement intéressant. Et on a eu un bel accueil », dit Jean-François Arsenault.

Le responsable de l’église et de ses terrains, John Tétreault, confirme qu’une offre d’achat a été acceptée pour le terrain qui a une superficie de 16 000 pieds carrés. Mais il réserve ses commentaires, le temps que l’ensemble des conditions inhérentes à l’entente soit rempli. « Le projet est très beau », lance-t-il néanmoins.

Pour les 10 membres fondateurs de la coop Holocie, le site est idéal.

« On trouvait que ça fait un beau tout au centre-ville avec la garderie, incluse dans le projet, et la piste cyclable à proximité, relève M. Arsenault. Le positionnement est très intéressant. Et comme il n’y a pas de démolition à faire sur le site, c’est encore mieux. C’est très porteur comme projet. »

La Ville de Granby a accepté d’accorder à la coop Holocie un crédit de taxes durant cinq ans. Celui-ci sera cependant confirmé au terme de l’analyse finale du dossier par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). La Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) permet aux municipalités ce type d’initiative pour la revitalisation de certains secteurs, selon les informations qui avaient été transmises en juillet dernier par l’administration municipale.