Puis a suivi l’annonce de la mort de Guy Lafleur, qui a déclenché un tsunami d’éloges pour cette légende du hockey, un petit gars de Thurso à l’origine, qui est devenu, à la suite de Maurice Richard et Jean Béliveau un héros national pour sa simplicité, son amour des gens et son immense talent de compteur de buts dans ce sport pratiqué dès le jeune âge par nos enfants et nos adolescents. Je l’ai encore vu ce matin dans la rue en prenant une marche ce jeune maniant le bâton vivement pour rentrer la balle dans le but, contournant ses adversaires, avant que mon snoro de caniche ne s’en empare.
De cette semaine, et au-delà du moment important des funérailles nationales le 3 mai prochain qui en son honneur réunira tout notre peuple, demeureront comme un écho permanent en nos âmes nationales les mots : Guy ! Guy ! Guy !
Et les élections s’en viennent. Ce sera aussi un moment fort pour notre peuple. Peut-on espérer que Dominique Anglade se démarquera, comme femme et politicienne, à l’image de Véronique Hivon, pour essentiellement réunir et servir les Québécois ? Et à l’image de Guy Lafleur, qu'elle saura déjouer ses adversaires de façon surprenante au point où dans cette joute électorale, on commencera à entendre : «Dominique ! Dominique ! Dominique !».
Le Démon blond, lui, quand il a rejoint le Canadien en 1971, il n’a compté que 38 buts alors que son public s’attendait à une cinquantaine. Mais trois ans plus tard, une fois adapté à ce nouveau club et à ce nouveau public, et après avoir enlevé son casque, il envouta souvent le forum et s’installa à demeure dans l’imaginaire québécois comme le gagnant dont avait besoin son peuple. Dominique Anglade, la première femme devenue cheffe du Parti libéral du Québec en pleine pandémie et par acclamation, son principal opposant s’étant récusé, ne l’a pas eu facile, d’autant plus que François Legault a géré quasiment seul, et plutôt bien, le Québec au gré de la nécessité des mesures sanitaires jumelées à la quasi-fermeture du Parlement, la maison du peuple où le débat s’était tu considérablement.
Ce peuple a besoin encore d’une femme première ministre pour équilibrer en faveur des femmes sa liste de héros nationaux. Est-ce que cela pourrait être Dominique Anglade? Je dis oui, mais à un certain nombre de conditions. Et selon moi, elles seraient les suivantes :
1) Elle annonce d’entrée de jeu dans cette campagne qu’elle reconduira, si nécessaire, la clause dérogatoire pour protéger la loi 21 si elle est élue première ministre, et ce, peu importe les décisions éventuelles des tribunaux y compris celle de la Cour suprême, et tant que les Québécois tiendront à ce modèle de laïcité, et aussi, parce que trop de monde au Canada s’en mêle.
2) Qu’une fois au pouvoir, elle refusera toujours de signer la Constitution de 82, à moins que le Canada offre au Québec d’ouvrir celle-ci, pour y reconnaitre notre nation de façon explicite ; également, de nous consentir des pouvoirs souverains en matière de langue, de culture/communication, d’immigration et d’environnement avec les pouvoirs financiers conséquents; et que finalement, la signature éventuelle du Québec de cette Constitution amènera automatiquement un changement de nom pour ce pays qui deviendra le Qué-Nada, histoire de rendre justice, enfin, à sa nation fondatrice.
Et si Dominique Anglade pouvait annoncer cela, elle serait peut-être en politique ce Guy Lafleur qui, enlevant son casque libéral marqué d’un CC (Charest-Couillard) et inconfortable, deviendrait effectivement notre possible Démone noire au lendemain du 3 octobre prochain. Non mais… on peut rêver que d’autres Guy Lafleur, et dans tous les domaines, permettent encore au Québec de gagner!
Denis Forcier,
Shefford
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