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À la chute du mur de Berlin, il perd son poste d’agent du KGB en Allemagne de l’Est. Il revient au KGB à Moscou. En 1991, il rejoint Anatoly Sobchak, maire de Saint-Pétersbourg. Ils participent à un système de corruption dont ils sont bénéficiaires.

En 1996, Sobchak, accusé de corruption, perd les élections. Poutine retourne à Moscou. En 1998, il est nommé chef du FSB, l’ancien KGB. Il limoge Alexandre Litvinenko pour avoir dénoncé les liens entre la mafia russe et le FSB. Litvinenko décède à Londres quelques années plus tard, empoisonné au Polonium-210. En 1999, Boris Yeltsine qui avait été réélu en 1996 grâce aux oligarques et à des fraudes électorales, nomme Vladimir Poutine premier ministre.

À la chute du mur de Berlin en 1989, la Russie fait la transition vers une économie de marché en privatisant tout ce qui pouvait l’être. Des hommes d’affaires ont fait main basse sur les richesses de la Russie. Ce sont les oligarques et ils contrôlent près de 50% de l’économie des affaires du pays (PIB).

Devenu président, Vladimir Poutine s’est attaqué aux oligarques, ces nouveaux apparatchiks qui jusqu’alors dirigeaient l’État. À l’été 2003, il a dépossédé le plus puissant et plus riche d’entre eux en l’accusant de fraude fiscale. Mikhail Khodorkovsky (15 milliards selon Forbes) contrôlait Yukos (pétrole), il fut arrêté, emprisonné (de 2005 à 2013) et dessaisi de ses possessions. Les oligarques comprirent la leçon et acceptèrent de se soumettre aux conditions de Poutine : il s’agissait tout bonnement de céder la moitié de leur portefeuille à Poutine, qui obtient ipso facto un portefeuille de près de 25% des richesses de la Russie et des investissements à l’extérieur du pays.

Le système économico-politique sous Poutine est simple : on nationalise les dépenses et on privatise les gains. Il a placé ses hommes de confiance, principalement issus comme lui du KGB (FSB), aux postes-clefs. Il apparaît de plus en plus que la Russie est entrée dans une nouvelle phase d’autoritarisme, qualifiée par Poutine de «renforcement de la verticale du pouvoir». Poutine baigne dans la corruption depuis plus de vingt ans.

L’Ukraine a beaucoup de richesses naturelles. Le Donbass fournit 25 % des rentrées en devises du pays et est excédentaire de 6 milliards d’euros selon Iouri Makogon, chef du département d’économie de l’Université de Donetsk. On comprend mieux alors l’entêtement de Poutine à garder l’Ukraine dans le giron du Kremlin. À tout prix, il veut empêcher que l’Occident prenne part aux bénéfices. Il lui faut donc s’en assurer en remplaçant le gouvernement autonome actuel qui penche vers l’Union européenne. À tout le moins s'emparer du Donbass.

Vladimir Poutine n’a pas peur de l’OTAN, il ne cherche pas à dénazifier l’État ukrainien, il craint plutôt que la richesse de l’Ukraine lui échappe au profit de l’Ouest.

Michel Gagné,
Waterloo

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