Des communautés nourricières pour faciliter l’accès aux aliments

Une ville nourricière se définit comme étant un milieu de vie qui assure aux citoyens un accès à des aliments frais et sains.

Valoriser les aliments locaux et sécuriser la chaîne alimentaire avec des produits d’ici : voilà l’objectif de huit municipalités de la région qui ont entrepris, depuis quelques mois déjà, une démarche afin d’être reconnues comme des communautés nourricières.


Une ville nourricière se définit comme étant un milieu de vie qui assure aux citoyens un accès à des aliments frais et sains. « Ça fait partie de notre identité, comme MRC, d’être une communauté nourricière à saveur entrepreneuriale. C’est plus important que jamais de s’intéresser à nos systèmes alimentaires de proximité et à leur pérennité », souligne Leslie Carbonneau, coordonnatrice et conseillère en développement bioalimentaire.

Leslie Carbonneau est coordonnatrice et conseillère en bioalimentaire à la MRC Brome-Missisquoi.

Dans l’espoir de se rapprocher le plus de cet idéal qui, à terme, réduit l’empreinte écologique du milieu en diminuant le gaspillage et améliore la qualité de vie des citoyens, un projet impliquant pour l’instant huit municipalités de Brome-Missisquoi — Farnham, Notre-Dame-de-Stanbridge, St-Ignace-de-Stanbridge, Brigham, Cowansville, Bolton-Ouest, Lac-Brome et Frelighsburg — est en train de prendre racine. Celui-ci est au cœur du plan stratégique bioalimentaire 2021-2023 du CLD de Brome-Missisquoi, qui vise à accroître l’autonomie alimentaire des résidents de la région.



« L’idée n’est pas de tomber dans un régime d’autarcie ou de refermer Brome-Missisquoi sur elle-même, nuance toutefois Mme Carbonneau. Au contraire, la démarche vise à soutenir les entreprises afin qu’elles prospèrent et rayonnent. »

La communauté nourricière englobe de nombreux acteurs.

Le concept de ville nourricière repose sur cinq ingrédients principaux : un territoire productif, des entreprises prospères et responsables, un accès amélioré aux aliments sains, une demande de proximité accrue et un cycle de vie optimisé.

D’un bout à l’autre de la chaîne alimentaire

La communauté nourricière englobe de nombreux acteurs. « Ça inclut, bien sûr, les producteurs agricoles, mais aussi les restaurateurs, les producteurs, les transformateurs et les consommateurs, énumère Mme Carbonneau. Le but de la communauté nourricière est de rendre la chaîne alimentaire locale plus durable par différentes actions pour appuyer le développement économique alimentaire et social. »

D’un coût total de 73 543 $, le projet est subventionné à hauteur de 33 500 $ par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, a-t-il été annoncé la semaine dernière. Cowansville étant mandataire au nom du regroupement de municipalités, c’est elle qui recevra cette enveloppe.



Imaginer le futur, maintenant

Lancée cet automne, la démarche a véritablement pris son envol à la fin du mois de janvier, a indiqué Leslie Carbonneau. « Au cours des premiers mois de la démarche, on est passés par des étapes administratives. Maintenant, nous sommes en train de commencer le vrai travail, mais c’est un processus qui est somme toute plutôt lent. »

Ce travail, explique ensuite la conseillère, consiste à dresser le portrait de la communauté nourricière actuellement, puis à développer et mettre en œuvre une vision et un plan d’action visant à faire rayonner et croître les forces du milieu. En émaneront par la suite des actions propres à chaque municipalité en fonction des priorités qu’elle aura déterminées.

On ne va pas planter des tomates durant le processus. L’idée, c’est surtout de voir émerger des réseaux de collaborateurs au sein de chaque municipalité et plus largement, au sein de la MRC.


Collaborer

Pour y parvenir, chaque municipalité participante a mis sur pied un groupe de travail local composé de cinq à une quinzaine de membres, aussi bien issus de l’appareil municipal que des milieux de l’agriculture, de la transformation et de la distribution agroalimentaires.

Ces groupes sont encadrés par la firme Orokom ; un comité de pilotage formé d’un représentant de chaque municipalité se réunit par ailleurs une fois aux trois semaines pour partager leurs avancées.

Cet esprit de collaboration est d’ailleurs au cœur de la démarche, précise Mme Carbonneau. « Ce qu’on espère, c’est que les différents groupes au sein d’une même cohorte, mais aussi entre les participants de cette cohorte et d’autres à venir, travaillent ensemble et se partagent leurs bons coups, dit-elle. Les municipalités travaillent déjà ensemble par pôles pour un grand nombre d’initiatives dans la MRC ; on souhaite que ce soit la même chose avec ce projet. »