La grand-mère qui offrait pas plus tard que la semaine dernière un bol de bortsch à notre journaliste lors d’une rencontre en Roumanie semblait particulièrement comblée à sa sortie de l’avion. Heureux hasard, Lidia Samylina célébrait son 78e anniversaire ce jour-là, son plus beau cadeau étant sans doute de retrouver ses proches et de mettre un terme à l’éprouvant voyage forcé par le déclenchement du conflit militaire dans son pays natal.
La première personne à l’accueillir à Montréal était sa petite-fille Sofiya, drapeau ukrainien et bouquet de fleurs à la main. La jeune femme attendait patiemment aux côtés de La Tribune lorsqu’elle a bondi d’un coup en apercevant sa grand-mère au loin. « On attend ça depuis tellement longtemps […] J’ai peur qu’il arrive un imprévu et qu’on m’enlève ça », commentait-elle quelques minutes plus tôt en avouant sa fébrilité.
Mais c’est bel et bien Lidia qui a fini par se pointer à la sortie de l’aéroport pour d’émouvantes retrouvailles. La dernière fois qu’elles s’étaient vues remonte à 2019, tout comme sa mère Nataliia, qui habite aussi au Québec avec Oleg.
L’art de se rendre utile
Après avoir surmonté de nombreux obstacles et délais, l’Ukrainien d’origine a décrit son arrivée comme un « gros soulagement ». À peine atterri, il parlait déjà des autres « missions que l’on doit continuer à faire » pour venir en aide à ses compatriotes, notamment « remplir les documents d’immigration » que peu de gens comprennent. Il souligne néanmoins la mise en place récente d’une nouvelle procédure, « beaucoup plus allégée et accessible ».
L’éducateur spécialisé souhaite également mettre sur pied un service de « soutien psychologique en ligne » pour les Ukrainiens qui demeurent sur place. « Mes parents sont toujours là-bas, mes frères sont toujours là-bas et ça me fait peur. […] Je n’aurais jamais pu imaginer que dans mon pays, des situations aussi horribles puissent se produire », évoque-t-il.
En voyant évoluer le conflit en Ukraine depuis le Québec, la jeune Sofiya avouait de son côté ne pas être en mesure de réaliser pleinement l’étendue de la situation. « Je vois les cas individuels, les familles séparées, mais c’est très difficile de s’imaginer que des millions de gens souffrent en ce moment », a-t-elle commenté. Elle a toute autant de difficulté à comprendre comment la vie en Ukraine a pu prendre un tournant si tragique. « Je n’y arrive pas, en fait », avoue-t-elle en toute sincérité.
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Une nouvelle vie
À 78 ans, Lidia compte maintenant s’installer au Canada avec ses proches qui sont déjà ici, a rapporté Oleg, qui a fini par obtenir les visas et autorisations nécessaires. « J’espère qu’ils vont aimer ça ici », lance avec le sourire le Québécois d’adoption.
Après les accolades, c’est en célébrant à coup de klaxon que la petite famille a pris le chemin de la maison, tous ayant hâte de se reposer, mais aussi de souligner l’anniversaire de la matriarche. « On a acheté du gâteau, on a acheté des fleurs. En plus de célébrer leur arrivée, on célèbre aussi sa fête », a relevé Sofiya.
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