Barrages Bull: des risques pour l’approvisionnement futur en eau

Avec ses 481 000 mètres cubes d’eau, l’étang Bull contient l’équivalent de deux mois d’eau potable pour alimenter Cowansville en cas d’urgence.

En plus de constituer à ses yeux un «manque de vision», le démantèlement des barrages de l’étang Bull pourrait être nuisible à long terme à la municipalité de Cowansville, estime un expert.


Aujourd’hui retraité, Guy Coderre cumule 33 ans d’expérience dans le domaine de l’eau. Il est notamment retraité du Centre national de formation en traitement de l’eau et spécialiste dans le déversement des hydrocarbures. De surcroît, il demeure dans le secteur de l’étang Bull, à Brigham, bien qu’il ne fasse pas partie de l’Association des propriétaires riverains de l’étang Bull (APREB).

M. Coderre estime qu’en démantelant les barrages du plan d’eau, Cowansville se tirera dans le pied. « Ça va carrément fragiliser son plan de mesures d’urgence », avance-t-il, voyant dans la mesure un enjeu de sécurité publique.

Actuellement, le plan de mesures d’urgence de la municipalité indique les ruisseaux Alder et Gear comme sources d’approvisionnement secondaire, fait valoir M. Coderre. Or, ces ruisseaux « anémiques sont presque à sec » en été et les changements climatiques risquent de faire disparaître ces cours d’eau dans quelques décennies, craint-il.

Guy Coderre cumule 33 ans d’expérience dans le domaine de l’eau. Il est notamment retraité du Centre national de formation en traitement de l’eau et spécialiste dans le déversement des hydrocarbures. De surcroît, il demeure dans le secteur de l’étang Bull, à Brigham, bien qu’il ne fasse pas partie de l’Association des propriétaires riverains de l’étang Bull (APREB).

« La mise à niveau des barrages garantit de l’eau pour encore au moins 100 ans, note ensuite M. Coderre. De surcroît, cette réserve située en altitude et à proximité ( 6 km) de la station de filtration pourrait rapidement, et par gravité seulement, être canalisée vers ses installations de traitement si une situation d’urgence devait l’exiger. »

« L’étang Bull est donc un majestueux plan B », illustre le citoyen, qui avait fait parvenir des rapports d’analyse en ce sens à Cowansville, en 2018, alors que la municipalité soupesait ses options quant à l’avenir des barrages. Il avait présenté le document « au nom des résidents du secteur de l’étang Bull ».

Coûts supérieurs

De plus, indique Guy Coderre, le coût du démantèlement risque d’être égal, sinon supérieur à celui de la mise à niveau des barrages qui faisait l’objet d’une entente avec l’APREB. « L’étude de coût des travaux commandée en 2020 à la firme de génie civil Gradian Expert Conseil par la Ville de Cowansville démontre que la restauration des digues (444 649 $) coûterait moins cher que leur démantèlement (486 422 $) », s’étonne-t-il, ajoutant que la mise aux normes de barrages municipaux est éligible à des subventions de la part du gouvernement provincial.

« Le processus de démantèlement va exiger de nouvelles études, nouvelles autorisations, nouveaux plans d’ingénierie, sans compter les risques de poursuite judiciaire auxquels s’expose la Ville suite à la rupture du contrat avec l’APREB ; tout cela aux frais des contribuables de Cowansville », souligne le spécialiste.

« Cowansville devrait considérer l’étang Bull et ses barrages comme une richesse plutôt que comme un problème, ajoute Guy Coderre. Construire une telle ressource d’eau aujourd’hui coûterait une petite fortune. »