Le projet est né l’été dernier, alors que l’on tentait d’endiguer la troisième vague de la pandémie. «On voulait trouver un moyen pour sortir de la noirceur. Mais les quatrième et cinquième vagues ont déferlé. Maintenant, le timing est bon. Le printemps pointe à l’horizon. On est tous écoeurés et on a besoin de regarder en avant. C’est ce qu’on veut faire avec notre défi. Ça va aussi permettre de resserrer les liens qui ont pu être perdus dans nos municipalités, nos quartiers, nos familles», a indiqué en entrevue le maire de Sainte-Cécile-de-Milton et préfet de la MRC de la Haute-Yamaska, Paul Sarrazin. Pas moins de 75 organismes ont emboîté le pas pour mettre le projet sur les rails.
Pour adhérer au mouvement, les citoyens n’ont qu’à s’inscrire via le site de l'initiative. Chaque semaine, une liste d’idées sera envoyée par courriel et les participants pourront réaliser les actions qui «résonnent le plus pour eux», a mentionné en point de presse M. Sarrazin. Ils pourront ensuite les partager sur les réseaux sociaux pour créer une «vague de bienveillance». «Pas de prix à gagner, pas de reconnaissance à obtenir. Juste la satisfaction de faire quelque chose de bien pour soi et pour les autres», a résumé le préfet. Notons que la MRC de la Haute-Yamaska a injecté 25 000$ dans le projet.
À l’écoute
De petits gestes tout simples peuvent avoir un impact majeur, a pour sa part souligné la mairesse de Granby, Julie Bourdon. «On sait, dans les derniers mois, comment ça a été difficile. Je pense que c’est important de penser un peu plus au positif. Comment peut-on être bienveillants envers les autres, nos collègues, nos voisins, nos proches, des parents, des amis? Être à l’écoute. Des fois, c’est seulement de passer un petit coup de fil, d’envoyer un texto, arriver avec du café au travail.»
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«On sort de la vague 5. On espère que ce sera la dernière, a à son tour affirmé le président-directeur général du CIUSSS de l’Estrie, Stéphane Tremblay. (...) Le milieu de la Haute-Yamaska s’est vraiment mobilisé pour présenter à la population un défi bien spécial, axé sur la bienveillance, la compassion et l’entraide. Passer à l’action nous permet de retrouver un certain équilibre. Force est d’admettre que tous n’ont pas les mêmes outils. Certains ont perdu leur emploi. Alors, on doit être là pour eux.»
C’est avec «conviction» que le Cégep de Granby a accepté de se joindre au mouvement, a fait valoir son directeur général, Yvan O’Connor. «Étudier dans une période charnière de notre vie durant la crise sociosanitaire est tout un défi. (...) Heureusement, le taux de persévérance n’a pas chuté drastiquement comme on aurait pu l’anticiper. J’ai donc été témoin d’une grande capacité d’adaptation. (...) Ces situations ont aussi engendré, chez plusieurs de nos étudiants et certains membres de notre personnel de l’anxiété, de l’isolement, du découragement voire de la détresse. C’est pour cette raison qu’il est extrêmement important de sensibiliser la communauté à l’importance de prendre soin de leur santé mentale, tout comme il est essentiel de se préoccuper de sa santé physique et de la santé mentale des autres. »
Effet domino
Paul Sarrazin estime que le défi «Surfe la vague» fera boule de neige, non seulement dans la région, mais partout ailleurs au Québec. Un avis que partagent plusieurs partenaires présents lors du point de presse lundi.
«Quelles que soient les croyances des gens, on a tous vécu cette période de crise. Juste le fait de faire un sourire peut faire une grande différence. C’est un geste que l’on a en quelque sorte perdu par la force des choses au cours des dernières années. On doit reprendre les conventions sociales qui existaient avant la pandémie et les moduler à la réalité d’aujourd’hui. Je crois que les gens sont prêts pour ça et que ça aura un réel effet d’entraînement», a mentionné à La Voix de l’Est le PDG du CIUSSS. Pour illustrer son propos, ce dernier a par ailleurs cité l’écrivain et conférencier français Michael Aguilar au terme de son allocution. «Le désir de bien faire est un puissant moteur. Celui de faire du bien est plus puissant encore.»
Le directeur général du Centre de services scolaire Val-des-Cerfs, Eric Racine, se dit également très enthousiaste concernant les répercussions de l’initiative. «Cette grande mobilisation parle d’elle-même, a-t-il évoqué. La santé mentale, tout comme la bienveillance, sont des enjeux qui transcendent nos différents milieux pour lesquels nous devons prêter une oreille attentive, et aussi poser des actions concrètes. (...) Même pour un daltonien, la COVID-19 nous en a fait voir de toutes les couleurs. (...) [Le projet va] nous permettre de cultiver un milieu plus harmonieux et confortable pour s’extirper collectivement de cette crise sanitaire. Les 21 jours sont donc la pierre angulaire pour apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité.»