Chronique|

Comment partir une entreprise agricole?

Julie peu de temps après le semis. Derrière, on peut voir la ferme Brin de Soleil dont elle et son conjoint, Marc-Olivier, sont propriétaires.

CHRONIQUE / À tout bout de champ, on entend des gens indiquer leur envie de devenir producteur, d’avoir leurs terres et de nourrir le monde. 


Lorsqu’on est issu du monde agricole, notre entourage est là pour nous aider à réaliser ce projet, mais qu’en est-il lorsqu’on ne vient pas de la campagne? C’est le défi qu’ont relevé Marc-Olivier Saint-Amant et Julie Prudhommeaux il y a quelques années déjà. Julie a fait ses études en nutrition à l’Université de Sherbrooke et Marc-Olivier a étudié 3 ans en génie chimique à la même université. C’est une décision commune de lancer leur entreprise laitière qui les a poussés à retourner aux études à La Pocatière. Ils ont aussi visité une centaine d’entreprises agricoles et leur ont demandé conseils afin de mieux cerner les particularités de la production laitière.

Des ressources pour vous aider



Si Marc-Olivier et Julie ont fait leurs démarches seuls, certains trouveront plus difficile d’aller cogner à la porte de personnes que l’on ne connait pas pour demander des conseils. Des ressources sont disponibles pour vous aider dans ce projet. Entre autres, L’ARTERRE est un service de jumelage entre aspirants agriculteurs et propriétaires de ferme. Ils font le lien entre des producteurs qui n’ont pas de relève et qui souhaitent transférer ou louer leur ferme. C’est aussi un moyen pour les futurs agriculteurs d’avoir accès à de l’information sur le milieu. En effet, tout dépendant du type d’entente entre le propriétaire et la relève, certains deviennent les mentors de la relève et accompagnent pendant un certain temps les nouveaux producteurs.

Les conseillers en relève et établissement sont présents pour apporter un soutien lors de la planification de projets de démarrage d’une entreprise agricole et facilitent la création d’un réseau de contacts. En Montérégie, deux de ces conseillers sont présent à Saint-Hyacinthe (voir contacts ci-bas).

Marc-Olivier devant son champ en blé d’automne.

Formation agricole

Que l’on vienne du milieu ou non, avoir une formation dans le domaine de l’agriculture augmente les chances de réussite du projet. Bien sûr, avoir suivi des cours donne un avantage au niveau des connaissances, mais pas seulement. En effet, pour avoir accès à l’aide financière réservée pour la relève agricole, les aspirants producteurs et productrices doivent faire la preuve qu’ils ont suivi des cours dans le domaine agricole. Certains cours se spécialisent sur le démarrage d’une entreprise. Ainsi, lorsque Julie et Marc-Olivier ont suivi des cours à l’ITA de la Pocatière, un de leur travail était de réaliser un plan d’affaires pour une nouvelle entreprise fictive. Lorsqu’il a été temps de faire des demandes auprès des institutions financières, ils ont pu reprendre ce devoir comme base pour leur plan d’affaire.



Finalement, il faut beaucoup de motivation, de temps et de patience pour réussir à démarrer son entreprise. Entre la prise de décision de démarrer leur entreprise et la première vanne de lait qui a passé à la ferme Brin de Soleil, 3 ans se sont écoulés. Après 12 ans en production, et bien que les propriétaires soient rendus à une bonne stabilité dans leur entreprise, ils continuent d’en apprendre à tous les jours.

Au petit matin avant la traite.

Sandra Dagenais: Téléphone : 450 778-6530, poste 6122; Courriel : sandra.dagenais@mapaq.gouv.qc.ca

Yves Simard, agronome : Téléphone : 450 778-6530, poste 6157; Courriel : yves.simard@mapaq.gouv.qc.ca

Marie Bourgault est biologiste au Club-conseil Gestrie-sol. Cette chronique est rendue possible grâce au soutien financier de l’UPA, celui du Réseau Agriconseils Montérégie et d’une aide financière du programme Prime-vert du MAPAQ.