Au Manoir Alegria, on donne au suivant

Mylene Magrinelli, qu’on voit ici avec son conjoint Sébastien, souhaite doter son entreprise d’un volet responsable.

Voilà moins d’un an que le Manoir Alegria, niché sur la rue Church à Cowansville, a ouvert ses portes à ses premiers visiteurs. Cela n’a toutefois pas empêché la petite auberge de trois chambres de rapidement se positionner parmi les établissements favoris de la région ni de lancer un élan de solidarité qu’on espère voir s’étendre au-delà de la porte d’entrée.


Le couette et café a récemment obtenu la note de 9,4 étoiles sur 10 sur le site Booking.com, valant à l’établissement le Booking Traveller Review Award pour l’année 2022. Cette reconnaissance est d’autant plus réconfortante pour la propriétaire Mylene Magrinelli puisqu’elle est calculée en fonction des évaluations laissées par les visiteurs. « On est très contents ! » commente la principale intéressée.

Une cause qui interpelle particulièrement Mme Magrinelli, criminologue de profession. « Pour moi, c’était important d’apporter un volet responsable à notre offre touristique et la cause des femmes me tient à cœur », explique-t-elle.



Ce faisant, les invités qui séjournent au Manoir Alegria sont les bienvenus à laisser un don à l’organisme, que ce soit en argent ou sous la forme de produits hygiéniques qui pourraient être utiles à ces femmes qui quittent souvent leur domicile de façon précipitée pour se mettre en sécurité.

« Tout ce qui n’a pas été utilisé, que ce soit une bouteille de shampoing, du savon pour le corps, ou juste une petite gentillesse sera accepté », précise Mme Magrinelli, qui s’engage aussi à remettre tous les pourboires de son entreprise à l’organisme.

Pour moi, c’était important d’apporter un volet responsable à notre offre touristique et la cause des femmes me tient à cœur.

« Ils serviront à acheter des cartes-cadeaux dans des magasins grande surface, entre autres », explique Mme Magrinelli.



Les visiteurs qui le souhaiteront seront aussi bienvenus à écrire un petit mot d’encouragement pour ces femmes qui traversent une des périodes les plus sombres de leur vie.

Mme Magrinelli aimerait que son initiative fasse des petits dans la région ; elle espère donner naissance à un mouvement de solidarité qui fera boule de neige.

Avant même que son projet entrepreneurial ne prenne la forme d’un établissement hôtelier, cette Brésilienne d’origine savait qu’elle aurait un jour un projet nommé Alegria, mot qui signifie « joie » en portugais, sa langue maternelle. « Ça a toujours été mon mot préféré, confie l’entrepreneuse, débarquée au Québec il y a quinze ans avec sa famille pour y débuter un doctorat en criminologie. C’est un mot qui fait sourire à sa simple prononciation. »

Dans cette veine, les trois chambres qu’on retrouve à l’étage de la petite auberge portent les noms Gratitude, Sérénité et Espérance, trois sentiments qui vont de pair avec la joie.

Se tourner vers la lumière

Un peu partout, un œil observateur remarquera que le tournesol s’impose comme élément subtil, mais omniprésent, dans la décoration. Une fleur à laquelle la propriétaire des lieux doit son surnom que lui a donné sa défunte mère. « Le tournesol, c’est une fleur qui se tourne vers la lumière, explique Mylène Magrinelli. Ma mère m’appelait comme ça en raison de ma résilience et de ma capacité d’adaptation, du fait que je suis toujours en quête de joie. »

Un jour, s’est-elle promis, des tournesols pousseront dans le grand jardin derrière le gîte, là où règne déjà une végétation luxuriante et les fleurs colorés et au centre de laquelle on retrouve une piscine où il fait bon se rafraîchir. « La dame qui habitait ici il y a une quinzaine d’années avait une bonne connaissance des plantes, relate Mme Magrinelli. Elle avait aménagé un grand jardin et on y voit des fleurs de couleur pousser, puis être remplacées par d’autres. Sans le savoir, elle a contribué à embellir notre endroit. »



Les trois chambres qu’on retrouve à l’étage de la petite auberge portent les noms Gratitude, Sérénité et Espérance, trois sentiments qui vont de pair avec la joie.

Faire découvrir les Cantons-de-l’Est

C’est après des vacances avec son conjoint Sébastien, que Mme Magrinelli a jeté son dévolu sur les Cantons-de-l’Est. Avec la pandémie, le télétravail s’est imposé, et les astres se sont alignés pour que le couple déménage ses pénates à Cowansville, non sans y emmener leur cochon domestique, Morty, qui démontre lui aussi un fort sens de l’hospitalité envers les passants.

« Beaucoup de gens, quand ils pensent aux Cantons-de-l’Est, pensent aux montagnes de Sutton et de Bromont, ou bien à Magog, explique Sébastien, qui appuie sa compagne dans son projet. Ils n’ont pas le réflexe de penser à Cowansville, qui a beaucoup à offrir tout en étant tout près d’une multitude de lieux à explorer. On souhaite les faire découvrir aux gens qui s’arrêteront chez nous. »

Le projet de gîte touristique a finalement vu le jour en janvier quand le couple a déniché la somptueuse résidence du 311, rue Church, construite en 1941 à partir des plans d’un architecte américain qui a laissé sa trace dans le quartier.

Pour le contact humain

Depuis le déménagement, en mars, et jusqu’à la veille de l’ouverture, le 20 juin dernier, Mme Magrinelli a tout mis en œuvre pour faire de l’endroit le havre de paix qu’elle souhaitait offrir à ses visiteurs et qui a accueilli ses premiers hôtes il y a quelques semaines à peine.

« J’aime recevoir des gens, j’aime le contact humain, confie l’entrepreneuse, qui marie ce nouveau projet à son autre emploi. Quand mes enfants étaient partis de la maison, j’ai ressenti un grand vide dans le silence qu’ils ont laissé derrière eux. Le mouvement dans la maison et la présence d’autres personnes me manquaient. »

Les visiteurs du gîte pourront faire la connaissance de Morty, le cochon domestique de la maisonnée, et qui démontre lui aussi un fort sens de l’hospitalité.

Celle qui a beaucoup voyagé au cours de sa carrière a tiré le meilleur de ses propres expériences en hébergement pour offrir un séjour unique, mais surtout revigorant, à ses clients actuels et futurs. « Je veux que les gens arrivent ici et qu’ils décrochent, qu’ils rechargent leurs batteries », explique-t-elle.

« C’est d’ailleurs le plus beau compliment qu’on peut me faire, qu’on a trouvé l’endroit chaleureux et qu’on y a passé un bon moment ! »