L’annonce a été rendue publique vendredi, dans le cadre d’un entretien préparatoire en prévision d’une rencontre des premiers ministres québécois et français.
La nouvelle chaire bénéficie d’un investissement de l’ordre de 1,7 M$, provenant des gouvernements du Québec, via quatre de ses ministères, et de la France, des FRQ et l’UQAC, qui injecte une contribution de 250 000 $.
En entrevue, Geneviève Nootens, professeure au département des sciences humaines et sociales, souligne que le projet était dans les cartons de l’UQAC depuis au moins deux ans. « La création de cette chaire fait suite aux préoccupations communes du Québec et de la France au sujet de certains phénomènes qui interpellent la liberté d’expression », affirme-t-elle.
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Les médias sociaux, l’autocensure dans les arts et les médias, la liberté académique en milieux universitaires, la culture de l’annulation, la présence de groupes qui s’arrogent le droit de décider ce dont il faut parler, les fausses nouvelles et les attaques à la liberté d’expression sont tous des phénomènes auxquels les chercheurs doivent s’intéresser.
L’objectif est d’ouvrir et de maintenir un dialogue constructif et éclairé entre chercheurs, experts, acteurs de la société civile et décideurs, de même qu’avec la population, au sujet de la liberté d’expression, en plus de contribuer à faire évoluer le cadre juridique et d’alimenter les politiques publiques par la production et la diffusion de connaissances.
Contrairement à d’autres chaires, la nouveau-née n’aura pas à sa tête un professeur titulaire. Elle misera plutôt sur le développement de tout un réseau de chercheurs provenant de différentes disciplines des sciences humaines afin de travailler sur les axes identifiés.
L’UQAC assurera le suivi des affaires administratives de la chaire. Elle mettra également sur pied un observatoire de la liberté d’expression.
La création de cette chaire fait suite aux préoccupations communes du Québec et de la France au sujet de certains phénomènes qui interpellent la liberté d’expression.
Selon les explications de la professeure Nootens, l’observatoire assurera un rôle de vigie, de mobilisation et d’appui à la communauté scientifique au Québec et ailleurs, par l’établissement de collaborations et de partenariats de recherche.
De plus, l’entité aura la charge d’animer le dialogue science-société, ainsi que d’identifier les enjeux et débats sociétaux, actuels comme émergents, relatifs à la liberté d’expression dans différents secteurs d’activité. Elle favorisera également le rayonnement des initiatives et des résultats.
« Il nous reste tout un travail à accomplir pour monter la chaire et définir la formule de fonctionnement de l’observatoire », admet Mme Nootens.
Par voie de communiqué, le recteur de l’UQAC, Ghislain Samson, a fait savoir que son institution compte déjà un groupe de professeurs impliqués et intéressés par la thématique.