Cette heureuse séquence a débuté quand l’équipe est rentrée de son voyage sur la côte ouest.
Assoyez-vous. Le bout vraiment intéressant s’en vient.
Le dernier match du voyage dans l’ouest a été disputé à Los Angeles. On se souvient tous de l’incident disgracieux qui est survenu, dans le match à Los Angeles.
L’altercation dans le coin de la patinoire. La bagarre qui éclate avec Brendan Lemieux. La «tête de briques» qui choisit, pour une curieuse raison, de le mordre jusqu’au sang.
«- Se pourrait-il que...
- Non, ça ne se peut pas.
- Mais les films de Marvel nous apprennent que...
- Arrêtez tout de suite! C’est de la science fiction. Les pouvoirs surnaturels, ça n’existe pas.
- Dude! Dix points en six matches!
- Ça suffit. Brady Tkachuk n’est pas Spider-Man.»
Tkachuk a peut-être un petit quelque chose de Capitaine America, par contre.
Restez à l’écoute, je vous en supplie. On va se mettre à parler de hockey très bientôt, je vous le promets.
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Capitaine America, disais-je.
Tkachuk aimera sans doute la comparaison. D’abord, il est lui-même, depuis quelques semaines, un capitaine. Et il est Américain.
Dans la très divertissante saga de films de super héros qui sont produits par les studios Disney, Capitaine America est un leader né. Ses discours, inspirés, permettent parfois aux Avengers de triompher alors que tous les espoirs étaient éteints.
Je suis convaincu que nous avons déjà perdu des tas de lecteurs.
On se concentre sur le hockey, maintenant.
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Samedi après-midi, Tkachuk a réussi son premier tour du chapeau en carrière. Après la rencontre, il avait encore l’air très sérieux, quand il s’est installé au podium, dans la salle des conférences de presse.
Il ne s’intéresse pas tant à sa récente séquence de points. Il se préoccupe bien davantage des succès de son équipe.
L’équipe vient de remporter quatre de ses cinq derniers matches. Selon le capitaine, les Sénateurs ont peut-être renversé la tendance à leur retour à domicile.
Les choses ont commencé à changer le mercredi 1er décembre, en fin de soirée, quand les joueurs se sont retrouvés dans le vestiaire, après avoir encaissé une taloche de 6-2 contre les Canucks de Vancouver.
Les Canucks sont pourtant loin d’être aussi menaçants que les Enfants de Thanos...
C’est beau, c’est beau, c’est beau, j’ai compris!
Ce sera ma dernière référence du jour aux bandes dessinées de super héros.
Pas besoin de me crier - ou de m’écrire - des bêtises!
Bref, les Sénateurs ont été démolis par les Canucks et Tkachuk a décidé qu’il en avait assez de perdre.
«Dans le match contre Vancouver, nous avons livré une performance inacceptable. Nous avons conclu, ensemble, que ça ne pouvait plus jamais se produire», a résumé le capitaine.
Tkachuk a l’air convaincu. Il dit ça avec l’assurance du vétéran qui a vu neiger.
J’étais curieux de savoir si ça pouvait être aussi simple. Un bon leader peut-il changer le cours d’une saison dans une seule rencontre d’équipe.
Faut-il qu’il s’agisse d’un très, très grand leader?
Ça tombait bien. J’ai écrit les premières lignes de cette chronique en début de matinée, lundi. Je travaillais en sachant que je devais prendre une pause, en début d’après-midi, pour participer au Wally & Methot Show.
J’ai parfois des éclairs de génie, comme le grand Stan Lee. J’en ai profité pour pauser la question, en direct, à Marc Méthot.
«C’est la première fois que j’entends parler de tout ceci. Et c’est immense», a spontanément réagi celui qui a passé une quinzaine d’années dans les vestiaires de la Ligue nationale et de la Ligue américaine.
Brady a fait cette déclaration après un match, dans le contexte d’une conférence de presse? Il a immédiatement cherché à rediriger l’attention positive qu’il recevait vers ses coéquipiers? Ça, pour moi, c’est un vrai leader.
Méthot n’avait pas fini. Il s’échauffait à peine les cordes vocales.
«Il n’y a pas si longtemps, on se demandait qui devait hériter du titre de capitaine, chez les Sénateurs. Je continue de croire qu’on aurait pu confier cette responsabilité à Thomas Chabot. Il n’y avait pas de mauvais choix. Cela dit, cette déclaration de Tkachuk est majeure. Cette défaite, contre Vancouver, je m’en souviens. C’était une mauvaise défaite. L’équipe avait très mal joué. J’ai l’impression qu’on était sur le point de franchir une étape cruciale de la saison. L’intérêt des partisans aurait pu chuter de façon dramatique si l’équipe avait continuer de s’enliser.»
«Brady a décidé de prendre les taureaux par les cornes. Il est jeune. Il serait facile, pour un jeune joueur, de faire comme si les problèmes n’existaient pas.»
Malgré son jeune âge, Tkachuk se sent prêt à devenir le héros dont toute une ville a besoin.
Il ressemble peut-être - un peu - à Spider-Man, finalement.