Waterloo a en fait récolté le prix Reconnaissance en verdissement, pour les municipalités de 5000 habitants et moins, a-t-il été souligné vendredi par voie de communiqué.
«Le projet de création de jardins intelligents nous tient à coeur, bien sûr pour son impact sur l’environnement, mais aussi pour la démonstration évidente qu’en travaillant en collaboration, des projets porteurs et structurants voient le jour, a fait valoir le maire de Waterloo, Jean-Marie Lachapelle. Le rayonnement au-delà de notre territoire est une plus-value et une autre reconnaissance encourageante à poursuivre notre travail.»
Les jardins intelligents, ou jardins de pluie, visent notamment à réduire le ruissellement urbain et le traitement des eaux de pluie qui contribuent aux apports externes de phosphore dans le bassin versant du lac Waterloo. «L’objectif principal est donc de multiplier le nombre de jardins intelligents privés [résidentiels et commerciaux] sur le territoire en faisant appel à l’engagement et au pouvoir d’action citoyen», est-il expliqué.
Cette initiative est réalisée en collaboration avec Action Lac Waterloo et l’OBV Yamaska.
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Pointage en hausse
La Ville de Granby a pour sa part réussi à demeurer dans le club sélect des municipalités québécoises les plus fleuries. Seules une poignée de municipalités peuvent se targuer d’avoir cinq fleurons.
Granby a même réussi à augmenter son pointage, se réjouit le directeur du service des travaux publics, François Méthot-Borduas. Celui-ci souligne qu’il faut y voir là le résultat des efforts concertés de tous. «Ce n’est pas juste le travail des travaux publics, mais de tous ceux qui participent, que ce soit dans les secteurs commercial, industriel ou résidentiel», dit-il.
Les efforts déployés par la population pour embellir son environnement ont été relevés. Le programme de plantation d’arbres « Granby fière de ses enfants », qui contribue à la qualité de la canopée urbaine et à la présence d’îlots de fraîcheur, a également été salué, a laissé savoir la Ville par voie de communiqué.
François Méthot-Borduas note pour sa part que l’équipe des travaux publics est «très créative» et ne craint pas de tester de nouvelles choses. La mosaïculture en forme de coeur, aménagée à l’intersection des rues Denison et de la Gare, était par exemple 100% comestible, étant composée de choux.
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«On essaie aussi de travailler en 3D, de jouer avec le volume des végétaux, explique le directeur des travaux publics. C’est quelque chose qu’on a ajouté depuis trois ans. On travaille aussi avec des matériaux inertes, comme des pierres, dans les aménagements paysagers. (...) On revoit aussi nos techniques pour maximiser l’environnement. On plante plus de vivaces et on tend à diminuer les [plantes] annuelles. Ça nécessite moins d’eau et moins d’entretien.»
« Notre ville est belle, elle est vivante, colorée et fleurie! C’est le résultat des efforts de chacune et chacun, et c’est ce qui fait notre force! Et je m’en voudrais de passer sous silence la vision et le savoir-faire du personnel des travaux publics», a souligné la mairesse de Granby, Julie Bourdon.
La classification des fleurons (d’un à cinq) est décernée pour une période de trois ans. Le dévoilement du nouveau classement, organisé par la Corporation des Fleurons du Québec, s’est déroulé à Saint-Hyacinthe.
Initié il y a environ deux ans, le programme des jardins intelligents est accompagné, rappelons-le, d’une subvention afin d’encourager les Waterlois à se lancer dans l’aventure. Le programme d’aide municipal prévoit un remboursement de 50 % des coûts d’aménagement, jusqu’à un maximum de 750 $.
Sept jardins de pluie ont été aménagés jusqu’ici, et sept autres le seront sous peu. Comparativement aux cinq jardins recensés en avril dernier, tout indique que la réponse citoyenne est au rendez-vous.
Même l’épicerie Metro y va de son projet. Dans le cadre de l’agrandissement du commerce, ayant nécessité entre autres la démolition du bâtiment de l’église évangélique baptiste de la Haute-Yamaska, un jardin de pluie sortira de terre, cet automne ou ce printemps.
« Je trouve extraordinaire que le Metro de Waterloo emboîte le pas, qu’il ait pensé à introduire un jardin intelligent dans son plan de paysagement », s’enthousiasme Bianca Duceppe, responsable des jardins intelligents à l’organisme Action lac Waterloo (ALW).
Impliquer les citoyens
Chaque citoyen peut aménager un jardin de pluie de façon autonome, assure Mme Duceppe, soulignant que le site internet jardinsintelligents.org détaille toutes les démarches à suivre (onglet « Créer un jardin intelligent étape par étape »). « On veut rendre le projet de plus en plus clé en main pour que le citoyen passe à l’action. »
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Le technicien de l’OBV Yamaska Sébastien Fortin Demers accompagne les personnes intéressées tout au long de la réalisation du projet, l’OBV Yamaska étant partenaire du programme. Ses coordonnées sont également sur le site, à « Contact ». « Sébastien se déplace pour aller directement à la rencontre des gens, il est très proactif », soutient Esther Déom, présidente de ALW, qui souhaite voir se multiplier les liens de proximité entre les personnes ayant déjà créé des jardins intelligents et leurs voisins de quartier.
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La quarantaine d’arbustes, de fleurs vivaces et de graminées répertoriés et présentés en détail sur le site internet sont indigènes. « Ces végétaux résistent bien aux maladies, ils sont dans leur milieu naturel, ici au Québec, et ne nécessitent que très peu d’intervention humaine, indique Mme Duceppe. Cela fait des jardins qui vivent bien d’eux-mêmes et qui vont embellir l’endroit où ils seront aménagés. »
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Parmi les différentes espèces recensées sur le site internet, nommons pêle-mêle l’amélanchier à feuilles d’aulne, la symphorine blanche, l’agastache fenouil, la lobélie du cardinal ou le barbon de Gérard. « Parmi ces plantes indigènes, plusieurs attirent les oiseaux, je pense notamment à la lobélie du cardinal, qui est très belle et que les oiseaux mouches aiment beaucoup. »
On veut rendre le projet de plus en plus clé en main pour que le citoyen passe à l’action.
Et c’est sans compter l’ajout à la biodiversité : « Ces aménagements permettent aussi de créer des îlots de nature dans des endroits auxquels on n’aurait pas pensé au départ. »
Mauvaise santé du lac
Les jardins de pluie sont un baume pour le lac Waterloo, qui vieillit prématurément. Les nutriments qui s’y jettent, comme le phosphore, sont la cause principale de son eutrophisation.
Les jardins de pluie retiennent les eaux de ruissellement et filtrent le phosphore, dont raffolent les algues bleues du lac. « Avec le jardin intelligent, tout le monde est heureux, image Mme Duceppe. Les plantes du jardin ont leur phosphore pour croître, l’eau se retrouve dans la nappe phréatique, le lac est en meilleure santé, et on diminue la quantité d’eau qui se retrouve dans les égouts pluviaux de la ville. Tout s’emboîte bien, comme des poupées russes. »
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Shefford également
Le bassin versant du lac Waterloo est à cheval sur les territoires des municipalités de Waterloo (36 %, selon l’OBV Yamaska) et de Shefford (64 %). À Shefford, les citoyens ont commencé à être sensibilisés aux jardins de pluie, indique Mme Déom.
Le lac Waterloo est à la tête de la rivière Yamaska Nord qui sert de source d’approvisionnement en eau potable pour les 69 000 résidents de la ville de Granby. L’eau de la rivière Yamaska est également la source d’eau potable de 260 000 autres citoyens qui habitent sur le territoire du bassin versant », peut-on lire sur le site internet du projet.
Le projet Jardins intelligents et son programme d’octrois fonctionnent grâce à une aide financière de 60 000 $ du Fonds de développement des communautés offert par la MRC de la Haute-Yamaska.