Le grand artisan de cet ambitieux projet, Nicolas Legault, arbore un large sourire en observant la fourmilière d’ouvriers qui s’activent pour lui donner vie. Chaque jour depuis le lancement des travaux en mars dernier, une pièce du puzzle s’imbrique dans la précédente. « Les premiers mois, c’était irréel, confie le directeur général du Centre national de cyclisme de Bromont (CNCB). Quand une nouvelle étape est franchie, on voit comment on pourra évoluer dans le bâtiment. Toutes les personnes qui entrent ici ont la même réaction. Ils disent que c’est complètement fou. On a travaillé fort. On y a cru. Maintenant, c’est du concret, du pur bonheur. »
Au-delà de l’aspect financier du projet, dont le budget de construction avoisine 18 millions de dollars, ériger le vélodrome Sylvan Adams jumelé au complexe multisports Desjardins constitue également un défi technique. Les murs aux surfaces arrondies confèrent au bâtiment de 100 000 pieds carrés un effet encore plus marqué de grandeur, tandis que les abondantes surfaces vitrées laissent pénétrer la lumière naturelle... et une vue non négligeable sur la montagne.
À elle seule, la préparation du site a nécessité 2000 voyages de camions. Plus de 300 travailleurs de tous les corps de métier, dont une grande partie provient de la région, s’activent pour la construction du centre, qui a requis 45 000 pieds carrés de panneaux isolants, 200 tonnes d’armatures, 3600 mètres cubes de béton (360 bétonnières), 250 tonnes de structures d’acier et plus d’une centaine de poutres de bois.
Malgré son ampleur, le chantier n’accuse aucun retard. Le budget est également respecté, affirme Nicolas Legault. Si tout se déroule sans pépin, le seul vélodrome intérieur au Québec ouvrira comme prévu en octobre 2022.
Plus vert
On pourrait croire que l’aspect écologique a été complètement occulté du projet de vélodrome intérieur. Or, ce n’est pas le cas. « On a un immense toit au-dessus de nos têtes, fait valoir le dg du CNCB. On va s’en servir. »
Tel un entonnoir, l’immense toit canalise une partie de l’eau de ruissellement vers un énorme réservoir contenant 5000 litres, installé sous le plancher du centre. La portion d’eau récupérée sera entre autres utilisée pour nettoyer les vélos qui transitent au centre national et entretenir les pistes extérieures.
Parmi les autres initiatives plus « vertes », notons que les architectes ont opté pour une toiture blanche. Celle-ci permettra de repousser considérablement les rayons de soleil, contribuant du coup à réduire les îlots de chaleur.
Polyvalence
Les cyclistes ne seront pas les seuls à trouver leur compte dans le centre bromontois. Au coeur de l’ovale de 250 mètres, dont la surface sera remise à neuf et qui occupera tout le pourtour du vélodrome, on retrouvera notamment une piste de BMX, communément appelée « pump track ». « Ça nous permettra de donner des cours à l’année et d’assurer le développement des athlètes », indique Nicolas Legault.
Le centre Marguerite Dubois aménagera aussi ses cuisines dans le vaste bâtiment.
Deux terrains de tennis et de pickleball, une piste de course/marche, un espace dédié au trampoline puis à la gymnastique seront aussi aménagés. En fait, l’espace sera très polyvalent. « En peu de temps, on pourra retirer tous les équipements au centre [du vélodrome]. L’endroit pourra accueillir un spectacle. On peut aussi installer des tables pour un souper, a cité en exemple le dg du CNCB. Tout sera modulable aisément. C’est une grande valeur ajoutée du projet pour la communauté. »
De son côté, le maire de Bromont, Louis Villeneuve, se remémore les balbutiements du projet de longue haleine. « J’ai un plaisir crasse à me souvenir des premières fois où Nicolas Legault est venu nous voir au conseil. C’est un gros projet de 4 millions de dollars, qui a fini en projet de 20 millions. Je suis très impressionné par la vision de Nicolas, a-t-il dit. Il a fait preuve d’un grand leadership en portant à bout de bras ce projet qui fera rayonner Bromont à l’international. C’est une infrastructure qui servira à toute la population de la région, mais également à des athlètes de niveau mondial qui pourront venir s’entraîner ici à l’année. Une autre preuve que Bromont inspire l’action. »