Zeal Motor poursuit son essor [GALERIE PHOTOS]

Le maire de Bromont, Louis Villeneuve, la députée de Brome-Missisquoi, Lyne Bessette, la secrétaire parlementaire de la ministre du Développement économique Mélanie Joly, Élisabeth Brière et le vp ventes et marketing chez Zeal Motor, Amine Khimjee.

L’entreprise bromontoise Zeal Motor poursuit sa croissance tout en diversifiant les produits de sa gamme de véhicules tout-terrain. Le fédéral aidera la compagnie en ce sens par le biais d’un prêt avoisinant 900 000$ accordé par Développemet économique Canada (DEC), annoncé mercredi.


Le produit phare de Zeal Motor, le Fat Truck, un véhicule polyvalent aux roues surdimensionnées, est conçu pour sortir des sentiers battus. Tant au sens propre que figuré. C’est par ailleurs cet ADN unique qui a permis à l’entreprise de garder la tête hors de l’eau durant la pandémie. Au point où la croissance est au rendez-vous. 

L’équipe de Zeal Motor a toutefois dû s’adapter rapidement pour éviter le précipice. «Ça a été difficile. Il a fallu changer notre approche pour les ventes. Les réseaux sociaux nous ont grandement aidés. J’ai même réussi à trouver un distributeur sur Instagram un dimanche soir», a cité en exemple le vice-président des ventes et du marketing de la compagnie, Amine Khimjee. 

Le président de Zeal Motor, Maxim O’Shaughnessy

Lors du lancement du Fat Truck en 2019, les dirigeants de l’entreprise prévoyaient créer 15 nouveaux emplois, en plus de travailler avec un réseau de fournisseurs locaux, tout en pénétrant des marchés internationaux. 

Deux ans plus tard, l’entreprise a fait de grands pas. «Nous sommes très fiers d’avoir un véhicule reconnu par le marché industriel comme une solution révolutionnaire, autant dans les secteurs de distribution d’énergie que pour les minières, a indiqué en point de presse le vice-président des ventes et du marketing de la compagnie, Amine Khimjee. Nous comptons 26 emplois à ce jour et nous travaillons avec une centaine d’entreprises canadiennes, la plupart dans un rayon de 300 km. Nous comptons un réseau de concessionnaires au Canada, aux États-Unis, dans les pays scandinaves, l’Angleterre, l’Australie et les Émirats arabes unis. Et nous sommes en discussions avec plusieurs autres distributeurs», (entre autres au) Japon.»

Le soutien financier du fédéral, soit un prêt de 892 500$ de DEC, arrive donc à point. Cette somme aidera l’entreprise «dans son expansion et à consolider sa place à l’échelle internationale», a fait valoir la secrétaire parlementaire de la ministre du Développement économique Mélanie Joly, Élisabeth Brière. 

«Zeal est au cœur de la croissance économique de Bromont. [L’entreprise] se distingue grâce à la gamme unique de véhicules hors route industriels qu’elle propose, a mentionné la députée de Sherbrooke. Maintenant, Zeal a besoin d’appui pour le développement et la commercialisation au Canada et aux États-Unis d’un tout nouveau véhicule industriel.»

Une compagnie que la députée de Brome-Missisquoi, Lyne Bessette décrit comme étant une «fierté pour notre région». «C’est une nouvelle étape pour Zeal Motor, a pour sa part indiqué le maire de Bromont, Louis Villeneuve. (...) Avec des entreprises comme la vôtre, on démontre que Bromont inspire l’action.»

Projets

Les dirigeants de Zeal Motor ont enraciné l’entreprise à Bromont. Et peu importe ce que réserve l’avenir, ils comptent y rester, a fait valoir M. Khimjee. 

De nombreux projets sont en branle pour soutenir cette croissance. «On a des projets de grand frère et de petite sœur pour le Fat Truck. Également un projet de pick-up (véhicule sans cabine). Ça nécessite trois chaînes de fabrication», a indiqué le VP ventes et marketing. Zeal Motor devrait donc tripler la superficie de cette portion du quartier général d’ici 18 mois, a-t-il spécifié. «On a planifié d’agrandir l’usine ou de regarder pour de nouveaux locaux.»

La conjoncture chez nos voisins du Sud semble également très favorable à l’essor de la compagnie, qui pourrait y trouver plusieurs débouchés pour sa flotte de véhicules, qui «remplacent des VTT et des hélicoptères». À ce chapitre, Amine Khimjee voit d’un très bon œil la récente approbation par le Sénat américain du vaste plan d’investissements dans les infrastructures du président Joe Biden, s’élevant à 1200 milliards de dollars. «C’est de la musique à nos oreilles», a-t-il confié.

Parmi les autres projets, l’équipe de Zeal Motor doit mettre à jour de la motorisation des véhicules pour se conformer aux nouvelles exigences environnementales européennes. L’optimisation de la production est aussi au programme.

De plus, l’entreprise prévoit créer 10 emplois supplémentaires d’ici les deux prochaines années. Elle compte également doubler son réseau de concessionnaires et pénétrer de nouveaux marchés, notamment ceux des télécommunications et des premiers répondants. 

À ce chapitre, un des véhicules en préparation sur la chaîne de montage de l’usine bromontoise doit être envoyé en Californie, où fait rage un gigantesque brasier dévastateur. «Nos véhicules sont révolutionnaires et de calibre mondial, a dit M. Khimjee. Dès que les gens les découvrent, ils les adoptent.»



« Depuis septembre, on est en phase d’accélération. Ça devrait se poursuivre jusqu’à la fin janvier. Notre objectif est de construire un véhicule par jour », a indiqué en entrevue le président et cofondateur de la compagnie, Maxim O’Shaughnessy.

Le lancement de l’entreprise a par ailleurs été possible grâce au support des deux paliers gouvernementaux. Québec a octroyé, via le Programme Exportation, une subvention de 54 300 $, tandis qu’Investissement Québec a accordé une garantie de prêt de 150 000 $. Ottawa a donné 150 000 $, via le Conseil national de recherches du Canada, pour le développement du prototype du véhicule. À cela s’ajoute un prêt de 219 000 $ de Développement économique Canada (DEC), notamment pour la commercialisation des produits de l’entreprise.

Par ailleurs, des pourparlers sont en cours pour que l’aide de DEC soit bonifiée afin de permettre à Zeal Motor de poursuivre son essor, a confirmé en mêlée de presse la ministre Joly, qui était également à Bromont pour discuter des enjeux économiques régionaux avec des gens d’affaires et des représentants d’organismes œuvrant dans ce créneau.

Réseau

Le volet logistique prend une place prépondérante dans les opérations de Zeal Motor. En fait, les quelque 1000 pièces à assembler pour construire un Fat Truck proviennent de 12 fournisseurs différents.



« Notre modèle d’affaires est basé sur le réseautage dans la grappe industrielle au Québec. Ce sont des partenariats qui contribuent à créer plusieurs emplois », a mentionné M. O’Shaughnessy.

D’ailleurs, les effectifs ont également connu un boom au sein de la compagnie. « Au départ, on était une dizaine et on est maintenant 30. En trois semaines, on a embauché 18 mécaniciens-assembleurs. »

Plusieurs points font en sorte que le Fat Truck est unique, entre autres sur le plan de la logeabilité, alors qu’il peut accueillir huit passagers.

Yves Letarte, qui fait partie de l’aventure depuis le jour un, a été témoin de cette croissance. On peut même dire qu’il a été un acteur privilégié de l’éclosion du projet, car il a construit la première maquette en bois à l’échelle, à l’aide d’un plan 3D. C’est avec fierté qu’il prend la mesure du chemin parcouru.

« C’est formidable de voir la progression de la compagnie depuis près d’un an et demi, a-t-il confié. C’est vraiment génial de travailler pour une belle entreprise comme celle-là. Tout est réuni pour avoir du succès. On va augmenter la cadence parce que les ventes sont là. Ça bouge vraiment très vite. »

À ce jour, Zeal Motor a conclu des ententes de distribution avec 16 concessionnaires. L’un d’eux est en Norvège. Une dizaine sont implantés aux États-Unis, le principal marché (80 %) de la compagnie. Puis le Canada est « couvert d’est en ouest », a indiqué le président de l’entreprise.

Selon Maxim O’Shaughnessy, Hydro-Québec « a une intention ferme » d’acquérir une flotte de Fat Truck. Par ailleurs, 80 % de la clientèle évolue dans le domaine industriel. L’engouement pour le flamboyant véhicule tout-terrain est aussi bien présent dans la sphère récréative, a-t-il fait valoir.



Projets

Plusieurs points font en sorte que le Fat Truck est unique. Tout d’abord, sur le plan de la logeabilité, il peut accueillir huit passagers. L’équipe de Zeal Motor a aussi intégré des portions coulissantes à même la grande surface vitrée, offrant ainsi une bonne visibilité à 360 degrés. De plus, on le dirige par le biais d’une manette lorsqu’on prend place à son bord. On peut également le télécommander.

Notons aussi que le véhicule, capable de gravir ou descendre des pentes de 35 degrés, est propulsé par un moteur quatre cylindres turbo diesel de 2,2 litres développant 67 chevaux. Ce dernier est couplé à une transmission hydrostatique, contrairement aux boîtes manuelles offertes sur le marché.

La décélération se fait par l’entremise du rouage d’entraînement. Des freins à disque immobilisent le véhicule. Autre fait saillant, le mastodonte de 4900 livres (à vide) offre une pression au sol extrêmement basse. On parle de 1,4 psi avec une charge de 2000 livres, précise l’entreprise.

Parmi les projets « d’ici deux à trois ans », Zeal Motor veut développer une gamme complète de véhicules. Une étude de marché a été lancée en ce sens. « On a aussi d’autres idées pour des produits différents du Fat Truck, a souligné Maxim O’Shaughnessy. On veut écouter nos clients industriels pour trouver des avenues inexplorées. »

Le maire de Bromont, Louis Villeneuve, la députée de Brome-Missisquoi, Lyne Bessette, la secrétaire parlementaire de la ministre du Développement économique Mélanie Joly, Élisabeth Brière et le vp ventes et marketing chez Zeal Motor, Amine Khimjee.

La compagnie pourrait également devoir déménager dans un avenir rapproché. « Aussitôt qu’on aura un nouveau produit, on devra trouver un plan B. » Or, pas question de quitter la région, a assuré le président. « On est aussi ici pour la qualité de vie. »