La région demeure l’épicentre de la maladie de Lyme

En 2020, 155 cas de maladie de Lyme, causés par des piqûres de tiques à pattes noires, ont été recensés en Estrie. Une légère baisse comparativement à l’année précédente.

Malgré une légère baisse du nombre de cas de maladie de Lyme en Estrie en 2020, la région est toujours la plus touchée au Québec. Et les réseaux locaux de services (RLS) de la Haute-Yamaska et La Pommeraie en demeurent l’épicentre.


Au cours de la dernière année, on a recensé 155 cas de maladie de Lyme en Estrie, alors qu’à l’échelle provinciale, on a enregistré 292 cas. De ce nombre, 71 personnes ont été infectées dans le RLS de la Haute-Yamaska, tandis que 68 individus ont contracté la maladie dans La Pommeraie.

La croissance du nombre de cas fut exponentielle en Estrie. « Alors qu’en 2010 il n’y avait qu’un seul cas, on en dénombrait 202 en 2019 », a indiqué la Santé publique. De 2016 à 2018, la région a enregistré 74, 126 et 91 cas. La baisse du nombre de personnes infectées répertoriées peut être attribuable à plusieurs facteurs: « baisse des consultations médicales en contexte pandémique, augmentation de la télémédecine, délestage de la surveillance dans certains secteurs, conditions climatiques et autres », résume la Santé publique.

Les tiques à pattes noires, qui ont une durée de vie moyenne de deux ans, sont infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi lorsqu’elles sont à l’état de larves en se nourrissant du sang de souris. Selon les données de la Santé publique, entre 25 % à 30 % des tiques sont porteuses de la maladie. Elles deviennent par la suite des nymphes, juste avant le stade adulte. C’est à ce moment qu’elles transmettent la bactérie à l’humain en le piquant, principalement quand elles commencent à être actives au printemps (entre 4 à 10 degrés Celsius). La personne infectée peut ensuite développer la maladie de Lyme si elle n’est pas traitée rapidement.

Évolution du nombre de cas en Estrie.

Traitement

Un traitement préventif est disponible dans les pharmacies en Haute-Yamaska et dans La Pommeraie depuis 2019. Le RLS du Val-Saint-François s’ajoute en Estrie cette année. Le traitement consiste à administrer une dose d’antibiotique, la doxycycline, aux individus que l’on suspecte d’avoir été piqués par une tique. Celui-ci peut être prescrit par un médecin ou un pharmacien.

Étude

Bromont a servi de laboratoire pour une étude à grand déploiement sur la maladie de Lyme au cours des deux dernières années. Il s’agissait en fait d’un projet pilote mené par une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal, avec à sa tête Dre Cécile Aenishaenshin. L’initiative a pour but principal de contrer l’infection à la source en immunisant les souris qui sont porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi.

Plusieurs ateliers de sensibilisation ont aussi été réalisés auprès de la population. Le dévoilement des résultats de l’investigation est prévu l’automne prochain.

Protection

Plusieurs mesures de protection simples peuvent protéger les individus contre les piqûres de tiques. La Santé publique conseille notamment d’utiliser un chasse-moustiques sur les parties du corps exposées. Il est aussi recommandé de porter des vêtements longs de couleurs claires et des souliers. On peut également entrer le bas du pantalon dans ses chaussettes et son chandail dans le pantalon et marcher dans les sentiers dégagés.

Un examen de tout le corps après une activité extérieure dans un environnement à risque est aussi préconisé pour s’assurer qu’aucune tique ne se soit accrochée. Une tique doit être retirée le plus rapidement possible de la peau, idéalement moins de 24 heures après la piqûre.

Pour de plus amples conseils concernant les mesures de protection et le retrait sécuritaire d’une tique, consulter le site santeestrie.qc.ca/lyme