Chronique|

Des œufs couleur curcuma

Les poules et moi, c’est une vraie histoire d’amour.

CHRONIQUE / Les poules et moi, c’est une vraie histoire d’amour. Les filles, comme je les appelle, nous offrent tant de cadeaux chaque jour : des œufs magnifiques et délicieux, un moyen tangible d’aller vers les autres, une présence apaisante et le résultat des choix sains que notre famille a fait pour tendre vers une certaine autosuffisance.


Depuis plus de huit ans, nous avons entre quatre et cinq poulettes. Notre exode de la ville vers la campagne rimait inévitablement, pour moi, avec le fait d’agrandir la famille avec ces gallinacés. Nos poulettes ont chacune un nom : Gaïa, Scoop, Piatti, (Frimousse) et Apéro. Nos enfants les reconnaissent par leurs crêtes et la couleur de leurs plumes.

Récemment, mon amoureux a surpris un petit renard avec notre Frimousse dans la gueule. Et oui! La loi de la nature demeure. Je me console en pensant que notre oiseau a vécu une super belle vie dehors, à se faire dorer au soleil, à prendre des bains de sable, à se régaler de vers de terre et de tiques dans le jardin. Et ce, loin des mégas industries où les poules ne voient pas le jour, simples objets à pondre, rien de plus. Moi, je ne cautionne pas ce genre d’élevage, je n’achète pas d’œufs industriels. Je préfère de loin les omelettes à saveur de poules heureuses. 



«Papa, as-tu mis du curcuma dans les œufs?» s’exclame ma fille en voyant la couleur orangée de nos cocos. En plus d’être délicieux, nos oeufs sont également bons pour notre environnement, puisque les poules se régalent de nos restes de table. Ainsi, on nourrit les filles plutôt que le bac brun.

Entremetteuses

Les cocos sont un moyen concret de faire plaisir aux voisins et amis. Ils sont pour nous une monnaie d’échange agréable pour divers services rendus. Nos poules, telle une clé magique, nous permettent de rentrer plus facilement en contact avec la communauté.

Ces animaux sont grégaires et sociables, ils nous suivent et accourent quand on les appelle. Quand je suis dehors et que je les observe, ça m’apaise énormément. 

Avoir des poules est beaucoup plus simple et facile que l’on croit. Bon, d’accord, c’est mon amoureux qui nettoie leur cabane. Mais elles ont avant tout besoin d’eau propre et de moulée. 

Ces volatiles picossent, gloussent toute la journée et rentrent seuls au bercail la nuit tombée. Il ne faut alors pas tarder pour fermer la porte de leur poulailler, afin de les protéger des prédateurs. 

J’espère pouvoir encore longtemps compter sur la présence zen de ces animaux dont je découvre de nouveaux bienfaits chaque jour. 

Si le sujet vous intéresse, je vous recommande vivement le livre Des poules dans ma cour, pour des œufs frais au quotidien de Louise Arbour, aux éditions Écosociété.

Anne Marie Comparot donne des conférences sur les thèmes de la consommation responsable et l’environnement. Programmation sur FB braconnieresvegetales.