Des robots avatars s’invitent au travail [VIDÉO]

Holo Robots offre une téléprésence dans de nombreux environnements, que ce soit une usine, une école ou une résidence pour personnes âgées.

Employeurs et travailleurs sont passés au télétravail à vitesse grand V en mars 2020. Un an plus tard, place à la téléprésence. Grâce à un robot équipé de capteurs, de caméras et de microphones, l’appareil peut se déplacer dans l’usine, dans les bureaux de l’entreprise, à l’école et même dans une résidence pour aînés pour devenir vos yeux et vos oreilles. C’est ce que propose Holo Robots, une entreprise de Farnham qui lance la commercialisation et la location de cette technologie californienne.


«Le but n’est pas de remplacer le présentiel, mais de se donner un nouvel outil pour le télétravail. Des fois, tu dois être là physiquement, explique Julien Depelteau, copropriétaire de la nouvelle entreprise. Ça permet de sortir d’un lieu fixe, de la salle de conférence par exemple. Ça te permet d’avoir de la mobilité, d’avoir un sentiment de présence.»

Le robot est équipé d’une longue tige au bout de laquelle est fixé un écran comparable à une tablette. Caméras et microphones permettent d’échanger entre la personne qui «conduit» le robot et ceux qui se trouvent dans l’environnement où l’appareil se déplace. «En réalité, ça ressemble à un FaceTimesur roues», décrit M. Depelteau, qui est également à la tête des entreprises Flexpipe et TinkTube.

L’appareil, dont le coût d’achat avoisine les 6000 $, est aussi équipé de capteurs pour éviter les obstacles qui pourraient se dresser sur sa route, comme des boîtes, du mobilier ou des escaliers. Car le robot peut circuler dans tous les environnements intérieurs et même utiliser une rampe d’accès. Il ne peut toutefois pas utiliser les escaliers ni ouvrir les portes.

Se déplacer au bout des doigts

Son fonctionnement est fort simple. Les utilisateurs du robot auront un code d’accès et un mot de passe pour se connecter via leur navigateur ou une application qui leur permettra de circuler librement. Une connexion internet de bonne qualité est requise.

C’est d’ailleurs avec le Holo Robots que La Voix de l’Est a réalisé une entrevue avec M. Depelteau, qui lui était présent à son usine tandis que l’auteure de ces lignes se trouvait dans son bureau à la maison. Grâce à un accès de visiteur valide pendant une période restreinte, le journal s’est connecté au robot en utilisant son cellulaire.

Le copropriétaire de la nouvelle entreprise Holo Robots, Julien Depelteau.

Il suffit ensuite de pointer sur l’écran l’endroit où on veut se rendre et le robot se met en mouvement. Des flèches permettent de pivoter à gauche ou droite, et de haut en bas. Après une journée de travail, le robot, qui possède une autonomie d’environ six heures, doit être dirigé par conducteur vers son «stationnement», une borne de recharge.

Démocratiser la téléprésence

Un premier appareil a été acquis par Flexpipe en 2020. «On est tous partis chez nous en télétravail, mais certains travailleurs, comme les chargés de projets, avaient besoin de voir les produits sur le plancher, la qualité. C’est là que j’ai trouvé la téléprésence. Je n’avais jamais entendu parler de ça avant», explique M. Depelteau.

Le robot permet aussi aux clients, qui vivent parfois à des heures de route, voire même dans un autre pays, de visiter l’usine et d’observer en temps réel l’avancement de leur projet. «On ne se sent pas observé. Au contraire, affirme Gabriel, un employé de Flexpipe. Au lieu de nous appeler, il vient à côté de moi pour me parler du projet sur lequel je travaille. Au début, c’était bizarre, mais on s’habitue et maintenant c’est normal.»

«Pour une entreprise, ça offre un accès à ses clients, poursuit M. Depelteau. Pour d’autres, comme les résidences pour personnes âgées, ça brise l’isolement et c’est un service de plus», estime le copropriétaire.

L’entreprise farnhamienne a donc lancé Holo Robots. Elle devient ainsi le premier distributeur exclusif au Québec pour Double Robotics, un manufacturier de robots de téléprésence situé à Burlingame, en Californie. Durant sa première année d’exploitation, la nouvelle entreprise veut vendre 100 robots. Elle sera également la première entreprise en Amérique du Nord à offrir la location de ces robots.

«Notre mission est vraiment de démocratiser ce produit-là et de le faire connaître au Québec pour faciliter le télétravail post-pandémie. C’est notre objectif pour 2021», indique le copropriétaire.

Deux emplois ont été créés et deux à trois autres pourraient l’être pour assurer la vente, la location et l’entretien des robots.