{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6ee6de75-dac7-42c9-84bb-8ae156cc0f5c.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"marie-eve.martel@lavoixdelest.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2af0b559-dbf6-44aa-98f9-4e402b032ebd.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Granby","name":"Marie-Ève Martel","source":"La Voix de l'Est","twitter":"memartel87"}],"channel":"Actualités","chapters":[{"position":0,"text":"

Jeudi, plusieurs directeurs de centres de thérapie et représentants des associations qui les chapeautent ont rencontré leurs vis-à-vis du ministère de la Santé et des Services sociaux. Ils sont ressortis déçus de cette réunion où, une fois de plus, leurs attentes ont été déçues.

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«Mes confrères et consoeurs ne font pas de demandes déraisonnables ou exagérées, ils demandent simplement de l’aide pour se garder la tête hors de l’eau. Malheureusement, ces rencontres ne font qu’éteindre leurs revendications et les faire disparaître, déplore pour sa part Bruno Ferrari, directeur général du centre Vilavi qui est membre de l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCDI). Honnêtement, on se pose de sérieuses questions sur l’intérêt du gouvernement à maintenir un réseau de ressources en traitement des dépendances.»

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«C’est fantastique à quel point on nous dit toujours qu’on nous comprend et que tout suit son cours, mais que jamais rien ne se concrétise. On nous demande d’être compréhensif, que ça prend du temps et que c’est comme ça», renchérit-il.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Bruno Ferrari, directeur général du centre Vilavi, aimerait que le financement accordé aux centres de thérapie soit revu à la hausse pour qu’il égale celui des ressources en hébergement pour femmes victimes de violence, notamment.","contentType":"image","credits":"TIRÉE DU SITE DE VILAVI","position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F3ebfe09b-1bd3-44fe-ab79-6705ac044911.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"

Amélie Lemieux, directrice générale de la maison La Passerelle, à Saint-Simon-de-Bagot et présidente de la Coalition des organismes communautaires en dépendance (COCD), dit de son côté avoir ressenti «la grogne, la frustration et l’incompréhension» de ses collègues à la table, eux qui se sentent délaissés par Québec et qui craignent de devoir fermer leurs portes si une solution ne leur est pas présentée à très court terme.

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«Il n’y a rien qui aboutit ou qui semble avancer d’une rencontre à l’autre. Malgré tout, on demeure toujours dans l’espoir d’une bonne nouvelle à chaque fois», dit-elle.

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Paul Boissonneault, président de l’Association professionnelle des organismes en dépendance (APOD), est du nombre. «On s’est fait avoir, encore une fois. Je m’en veux d’y avoir cru encore, confie-t-il. On ne sait pas vraiment qui mène la barque, tout le monde se renvoie la balle. Je commence à penser sérieusement que le gouvernement se câlisse de nous.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Pendant la crise sanitaire, le gouvernement a décidé de laisser la SAQ et la SQDC ouvertes, mais il n’a pas investi dans le traitement des dépendances, qui dans certains cas ont été exacerbées par le stress engendré par la pandémie, lui reproche Paul Boissonneault.","contentType":"image","credits":"FOURNIE","position":7,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fce0b665d-4fd4-4cf1-94f5-6f810ec3f0bb.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":8,"text":"

Le directeur du Centre l’Envolée, à Shefford, Nicolas Bédard, abonde en ce sens. «On ne sent jamais d’appui ou de compassion, rien ne bouge», constate-t-il.

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«Ce qu’on comprend, c’est qu’on nous entend, mais que rien n’est fait, renchérit Danica Bourque, vice-présidente de la COCD et directrice des Centres Bonséjour. On ne se sent pas soutenus par notre ministre.»

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«On dirait que le ministre Carmant [ndlr: Lionel Carmant est ministre délégué aux Services sociaux] est surchargé ou qu’il ne s’intéresse pas à notre dossier», mentionne M. Bédard.

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«Je pense que le ministre Carmant est débordé ou dépassé par la situation, renchérit M. Boissonneault. S’il a besoin d’aide, je suis prêt à aller à Québec pour faire le ménage dans son bureau. Mais s’il est incapable de gérer le dossier, que François Legault s’en occupe!»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Amélie Lemieux, directrice générale de la maison La Passerelle, à Saint-Simon-de-Bagot et présidente de la Coaliation des organismes communautaires en dépendance (COCD).","contentType":"image","credits":"FOURNIE","position":12,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7e03158b-c557-446c-8d3a-84aaf11da372.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":13,"text":"

Un financement récurrent réclamé

Depuis qu’ils sont assujettis aux mêmes normes et aux mêmes impératifs en ce qui a trait à la qualité des services et la formation des employés, les centres de traitement des dépendances, qu’ils soient des entreprises privées ou des organismes communautaires, ont toujours eu du mal à joindre les deux bouts.

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Le centre Vilavi dont M. Ferrari est le directeur a dû accroître son offre de services pour arriver à financer les thérapies. «C’est impossible d’y parvenir avec le cadre financier actuel, spécifie-t-il. Ailleurs, le directeur général est aussi le cuisinier et le chauffeur, parce que c’est comme ça: ils n’ont pas le choix. Il y a du tricotage, mais ce n’est pas bon pour la qualité et la pérennité de nos services.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"author":"Paul Boissonneault, président de l’Association professionnelle des organismes en dépendance","position":15,"text":"Je commence à penser sérieusement que le gouvernement se câlisse de nous.","type":"quote","contents":[],"photos":[]},{"position":16,"text":"

Très peu bénéficient d’un coup de pouce du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), qui est octroyé par les Centres de santé et de services sociaux de chaque région. «Même les organismes qui touchent du financement public sont à bout de ressources. Si eux crient famine, on peut facilement imaginer comment ça se passe chez nous qui n’avons pas d’aide», indique Nicolas Bédard.

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Le contingentement imposé sans compensation est en train de venir à bout des centres, ajoute-t-il. Ce faisant, beaucoup de travailleurs abandonnent le navire. «Tout le monde pense à faire autre chose de sa vie. On n’a aucun soutien», note le directeur.

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«Dans le fond, la problématique de sous-financement existait avant la pandémie. On manquait d’argent pour financer les salaires et la formation des employés, mais aussi pour les retenir. Tout ça a été exacerbé par la pandémie, relève Mme Lemieux. C’est en grosse partie grâce à la subvention fédérale pour le salaire qu’on a pu tenir le fort au courant de la dernière année. Mais cette aide-là n’est pas éternelle. On a besoin d’un financement récurrent et pas d’un cadeau de pandémie.»

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L’an dernier, Québec a versé une aide d’un peu plus de trois millions de dollars aux centres de thérapie. Répartie, cette enveloppe représente une somme d’environ 30 000$ par ressource, un montant nettement insuffisant pour traverser la crise, d’autant plus qu’aucun autre argent n’a été ajouté depuis. «Ça ne suffit même pas à financer nos opérations pendant un mois», illustre Danica Bourque.

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«Je crois que le gouvernement ne réalise pas à quel point nos ressources sont nécessaires. Je ne pense pas qu’il apprécierait que des centaines, voire des milliers de gens se présentent aux urgences pour un problème de dépendance si on disparaissait», ajoute-t-elle.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":22,"text":"

M. Ferrari aimerait que le financement accordé aux centres de thérapie soit revu à la hausse pour qu’il égale celui des ressources en hébergement pour femmes victimes de violence, notamment.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":23,"text":"

«Le gouvernement a décidé de leur accorder l’équivalent de 200$ par nuitée. Les centres de thérapie touchent environ 62$ par nuitée pour offrir un service similaire. On aimerait savoir sur quelles informations on se base pour calculer nos per diem. Pourquoi un tel écart?», demande-t-il.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":24,"text":"

La vaccination réclamée

Pendant la crise sanitaire, le gouvernement a décidé de laisser la SAQ et la SQDC ouvertes, mais il n’a pas investi dans le traitement des dépendances, qui dans certains cas ont été exacerbées par le stress engendré par la pandémie, déplore Paul Boissonneault.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":25,"text":"

Les responsables des ressources en hébergement militent également pour que leurs pensionnaires soient vaccinés plus tôt que tard.

«La dépendance à l’alcool ou aux drogues, c’est une maladie chronique, estime M. Boissonneault. Si cette maladie était soignée et considérée comme ce qu’elle est vraiment, on verrait déjà des améliorations dans d’autres problématiques. Moins de suicides, moins de divorces, moins de violence conjugale, moins d’homicides... Quand on enlève la dépendance de l’équation, il y a beaucoup de choses qui changent. On n’est pas l’unique solution au problème, mais on en fait assurément partie.»

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«Nos pensionnaires ne peuvent pas sortir ni recevoir de visite. Déjà, une thérapie de six mois, c’est long. Mais dans ces conditions, c’est invivable. Ils ont le moral complètement à terre», relève M. Bédard.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":27,"text":"

Contactée à ce sujet, l’attachée politique du ministre Lionel Carmant nous a référé aux relations de presse du ministère de la Santé et des Services sociaux.

«Des travaux substantiels sont prévus au cours de la prochaine année afin de réviser les normes du programme Aide financière pour les ressources offrant de l’hébergement en dépendance (AFRHD) qui viennent à échéance le 31 mars 2022. Cette question a d’ailleurs été abordée lors de la rencontre d’hier, puisqu’il sera attendu que les associations représentants les RHD soient partie prenante de ces travaux», a-t-on fait savoir au ministère, vendredi.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"FREE","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6ee6de75-dac7-42c9-84bb-8ae156cc0f5c.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"marie-eve.martel@lavoixdelest.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2af0b559-dbf6-44aa-98f9-4e402b032ebd.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Granby","name":"Marie-Ève Martel","source":"La Voix de l'Est","twitter":"memartel87"}],"channel":"Actualités","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Lundi, dans la foulée de la tuerie ayant fait deux morts et au moins cinq blessés par arme blanche dans le Vieux-Québec, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux a devancé l’annonce d’un investissement unique de 100 millions de dollars pour permettre l’achat de services dans le secteur privé, pour rendre ceux-ci accessibles aux personnes inscrites sur une liste d’attente, pour maintenir et rehausser les services psychosociaux, pour soutenir les organismes communautaires, pour créer des équipes de sentinelles sur le terrain et pour soutenir d’autres interventions de première ligne auprès de clientèles vulnérables, entre autres.

"},"type":"paragraph"},{"position":1,"text":{"fr":"

Malheureusement, aucune somme ne sera allouée aux ressources en traitement des dépendances à l’alcool et aux drogues, pourtant partie prenante du phénomène, déplore Nicolas Bédard, directeur du Centre L’Envolée, à Shefford, et président sortant de la Coalition des organismes communautaires en dépendance. «On passe encore une fois notre tour, laisse-t-il tomber. On ne pense jamais à nous alors qu’on est pourtant essentiels.»

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Selon lui, environ 30% de la clientèle des ressources en hébergement et en traitement des dépendances est composée d’individus souffrant de troubles de la santé mentale. «Ça représente environ de 500 à 600 personnes hébergées dans nos établissements en ce moment-même, calcule-t-il. C’est énorme.»

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

L’oeuf et la poule

«On est très, très déçus, commente pour sa part Alexandre Ratté, directeur adjoint de l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCID). Le ministère traite ces deux enjeux comme s’ils étaient distincts alors que la science nous dit que c’est carrément le contraire.»

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Le directeur du Centre L’Envolée, Nicolas Bédard, rappelle qu’à l’image de l’oeuf et de la poule, les personnes souffrant de maladie mentale sont plus portées à consommer des drogues et que les consommateurs réguliers de drogues sont plus susceptibles de développer un trouble de la santé mentale."},"contentType":"image","credits":{"fr":"ARCHIVES LA VOIX DE L'EST"},"position":4,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F60f3e7f5-7449-46d7-a412-4748f31db565.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":5,"text":{"fr":"

À l’image de l’oeuf et de la poule, les personnes souffrant de maladie mentale sont plus portées à consommer des drogues et les consommateurs réguliers de drogues sont plus susceptibles de développer un trouble de la santé mentale. Les statistiques détenues par l’AQCID laissent pour leur part supposer que plus de 50% des gens traités pour un problème en dépendance vivent en parallèle avec un trouble de la santé mentale, ce que confirme Sandhia Vadlamudy, directrice de l’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ).

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

«Ce sont des troubles concomittants à forte prévalence, c’est-à-dire deux problématiques qui vont souvent ensemble, note-t-elle. Je comprends qu’il y ait une inquiétude d’être passé sous le radar en ce qui a trait à l’aide en santé mentale.»

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Les actes violents font partie des manifestations engendrées par l’une ou l’autre de ces problématiques.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

«Des incidents, des meurtres et d’autres drames causés par l’état d’intoxication d’une personne, c’est plus fréquent qu’on le pense», relate M. Bédard, qui remarque que la clientèle des établissements en désintoxication est de plus en plus «hypothéquée».

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

«L’arrivée de nouvelles substance dans les rues est un véritable désastre. La méthamphétamine a quintuplé les cas problématiques», estime-t-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

Aussitôt qu’un détenu présente une dépendance quelconque, les tribunaux ont le réflexe de l’envoyer dans un centre de thérapie après leur évaluation psychiatrique, soutient Nicolas Bédard. «On se fait aussi appeler par des hôpitaux pour prendre leurs patients qui sortent d’une psychose, ou par les policiers qui veulent savoir si on a de la place pour des gens dans la rue qui sont en crise. On est la seule ressource qui permet de les sortir de la rue pendant un certain temps», confie-t-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Un financement à revoir

Malheureusement, cela ne signifie pas que ces ressources sont en mesure d’offrir tous les services nécessaires, plaide le directeur du Centre L’Envolée. «Beaucoup n’ont pas eu de suivi avec un psychiatre depuis des années, ils n’ont pas renouvelé leur médication, élabore-t-il. Depuis des années, on n’a nous-mêmes pas de contact direct avec des psychiatres pour des suivis. On doit passer par l’urgence à chaque fois.»

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"«On comprend mal comment le ministre pense que son annonce va réellement aider sans apporter d’attention particulière aux dépendances», commente Alexandre Ratté, directeur adjoint de l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCID)."},"contentType":"image","credits":{"fr":"FOURNIE"},"position":12,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fb8b65e25-8555-4246-a734-b0d5e9dfa463.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":13,"text":{"fr":"

«C’est quelque chose qui ne devrait pas avoir à se produire, reconnaît Mme Vadlamudy, qui croit aussi que des liens plus étroits devraient être tissés entre ces instances. Si les différents services étaient mieux arrimés les uns aux autres, ce serait beaucoup plus facile d’aider.»

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

À l’heure actuelle, L’Envolée touche 60$ par jour par pensionnaire. Ce montant sert autant à lui offrir un toit qu’à le nourir, à le blanchir et à lui offrir les soins et interventions requis dans le cadre de sa thérapie. Un montant qui est indexé annuellement au coût de la vie, mais qui est largement insuffisant, déplore-t-il.

«On emploie des travailleurs sociaux et des criminologues au sein de notre équipe d’intervention. C’est sûr qu’on aimerait les former pour qu’ils soient mieux outillés pour intervenir avec une clientèle en état de psychose. On aurait aussi besoin d’embaucher plus d’agents de sécurité et de surveillants de nuit, mais on n’a pas le financement pour y parvenir», rage-t-il, ajoutant que le peu de marge de manoeuvre financière des établissement les prive de leurs intervenants les plus expérimentés, qui quittent pour oeuvrer dans le système public où ils seront mieux rémunérés.

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

Un sondage mené l’an dernier auprès des membres de l’AIDQ a démontré que la formation continue pour être en mesure de bien accompagner une personne souffrant à la fois d’un trouble mental et d’une dépendance était une priorité pour 80% des répondants.

«C’est reconnu partout: l’arrimage entre les différents services est essentiel et il y a un réel souci de développer les compétences des intervenants qui oeuvrent sur le terrain auprès de la clientèle, et pas seulement au sein des centres de thérapie, indique Mme Vadlamudy. Ce qui compte, c’est que peu importe à quelle porte la personne ira frapper, elle ne se trouve pas dans des portes tournantes et qu’elle soit accueillie et accompagnée adéquatement.»

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Sandhia Vadlamudy, directrice de l’Association des intervenants en dépendance du Québec."},"contentType":"image","credits":{"fr":"FOURNIE"},"position":16,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F308b2c41-00e4-485a-bb98-b21371a98da6.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":17,"text":{"fr":"

Si M. Bédard estime qu’il faudrait une somme d’environ six millions de dollars pour répondre aux besoins pressants des centres de thérapie, M. Ratté juge pour sa part qu’il est difficile de chiffrer les besoins des établissements puisqu’ils fonctionnent tous de manière différente.

Mais il est lui aussi d’avis qu’il est possible de revoir leur financement et d’en améliorer les services sans piger grandement dans le portefeuille collectif. Il calcule qu’il y aurait environ 300 lits alloués au traitement des dépendances répartis dans les établissements de santé du réseau public à travers la province, mais dont l’occupation avoisine les 50%.

"},"type":"paragraph"},{"position":18,"text":{"fr":"

Pas glamour, la dépendance

«Pourquoi ne pas mieux répartir les ressources en fonction des besoins actuels pour s’assurer que ces lits soient occupés? demande le directeur adjoint. Ça fait partie de notre liste de propositions, mais personne au ministère de la Santé ne souhaite nous rencontrer.»

"},"type":"paragraph"},{"position":19,"text":{"fr":"

«On cible des catégories de clientèle, mais celle des personnes aux prises avec une dépendance, elle est encore taboue, ajoute Nicolas Bédard. Ce n’est pas glamour, pour la classe politique, de parler de toxicomanie. Ça n’attire pas des votes.»

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

La Voix de l’Est a communiqué avec le cabinet du ministre Carmant afin de savoir si des mesures d’aide aux ressources en traitement des dépendances allait s’ajouter à l’aide de 100 millions$ annoncée lundi.

"},"type":"paragraph"},{"position":21,"text":{"fr":"

On nous a indiqué que cette enveloppe est destinée «spécifiquement pour des mesures en santé mentale pour aider la population à faire face à la deuxième vague de la pandémie».

"},"type":"paragraph"},{"position":22,"text":{"fr":"

On nous a également rappelé que les ressources communautaires ou privées offrant de l’hébergement en dépendance avaient obtenu une aide globale de trois millions de dollars le 30 avril dernier.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2020-11-03T23:28:17.608Z","externalIds":{"newscycle":"708EA5EF-1979-4489-86C5-658F81583449"},"firstPublicationDate":"2020-11-04T08:00:00.000Z","free":true,"id":"c99b05da55b94df1f0ef6fdaa4a9ce9c","lead":"Les centres de traitement des dépendances sont les grands oubliés de l’annonce du ministre Lionel Carmant, qui prévoit injecter 100 millions de dollars dans les services en santé mentale de la province, estiment plusieurs intervenants oeuvrant auprès de clientèles aux prises avec une problématique de toxicomanie.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2020-11-04T16:42:16.022Z","publications":[{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"zone"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites"}],"slug":"2020/11/04/traitement-des-dependances-on-passe-encore-une-fois-notre-tour-c99b05da55b94df1f0ef6fdaa4a9ce9c","tags":[],"templateName":"article1","title":"Traitement des dépendances: «On passe encore une fois notre tour»","type":"article","url":"global/contents/c99b05da55b94df1f0ef6fdaa4a9ce9c.json","visual":{"caption":{"fr":"Environ 30% de la clientèle des ressources en hébergement et en traitement des dépendances est composée d’individus souffrant de troubles de la santé mentale."},"contentType":"image","credits":{"fr":"PHOTOS ARCHIVES LA VOIX DE L’EST"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4b252ece-10d3-4d80-9edd-45c236511eec.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Environ 30% de la clientèle des ressources en hébergement et en traitement des dépendances est composée d’individus souffrant de troubles de la santé mentale.","contentType":"image","credits":"PHOTOS ARCHIVES LA VOIX DE L’EST","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4b252ece-10d3-4d80-9edd-45c236511eec.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4b252ece-10d3-4d80-9edd-45c236511eec.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}},{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6ee6de75-dac7-42c9-84bb-8ae156cc0f5c.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"marie-eve.martel@lavoixdelest.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2af0b559-dbf6-44aa-98f9-4e402b032ebd.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Granby","name":"Marie-Ève Martel","source":"La Voix de l'Est","twitter":"memartel87"}],"channel":"Actualités","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Depuis la fin décembre, plus d’une quinzaine de pensionnaires de la maison de thérapie Sentier du nouveau jour, dans les Laurentides, ont contracté le virus. La semaine dernière, la maladie s’est aussi invitée au Pavillon Louis-Cyr, dans Lanaudière.

"},"type":"paragraph"},{"position":1,"text":{"fr":"

«On s’est retrouvé avec un intervenant et une stagiaire d’infectés. À partir de deux cas, c’est considéré comme une éclosion», explique la directrice, Sandrine Lapointe, qui a pu compter sur le soutien et sur la «belle collaboration» du Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière, qui se sont présentés sur place à quelques reprises durant la fin de semaine pour venir en aide au personnel et pour rendre l’endroit le plus sécuritaire possible.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Un troisième centre de thérapie privé a aussi été happé par le virus. Comme les pensionnaires de ces centres de thérapie fermée vivent en bulle, l’agent propagateur arrive généralement de l’extérieur. C’est pourquoi tous les centres membres de l’APOD ont choisi, depuis vendredi dernier, de ne plus accueillir de nouveaux clients, se privant du même coup d’une part des revenus qui leur permettent d’opérer.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

«J’ai 60 lits ici, on est rendus à 30, calcule Mme Lapointe. À ce rythme-là, dans un mois, un mois et demi, je n’ai plus de clients, et je devrai tout repartir à zéro. Si on n’a pas de clients, on n’a pas d’argent, c’est aussi simple que ça.»

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Nicolas Bédard, directeur du Centre l’Envolée"},"position":4,"text":{"fr":"Nos centres ne devraient tout simplement pas admettre de pensionnaires présentement, mais pour certains d’entre nous, c’est choisir entre survivre et faire faillite."},"type":"quote"},{"position":5,"text":{"fr":"

«Un choix difficile»

C’est effectivement le dilemme auquel font face les centres de thérapie privés : risquer la santé des résidents et du personnel ou mettre en péril la survie de leur établissement.

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«C’était presque inévitable, lâche Paul Boissonneault, président de l’APOD. On se retrouve toujours à choisir entre notre job et notre santé.»

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«Nos centres ne devraient tout simplement pas admettre de pensionnaires présentement, mais pour certains d’entre nous, c’est choisir entre survivre et faire faillite, renchérit Nicolas Bédard, directeur du Centre l’Envolée à Shefford, en Montérégie. C’est un choix difficile : on n’avait pas vécu ça dans la première vague.»

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Au Centre Nouveau-Regard, à Joliette, où il est directeur général, M. Boissonneault a fait confiner tous les résidents dans leur chambre.

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«Ils ont leur propre ensemble vaisselle, qu’ils lavent un à la fois, on leur apporte leurs repas à la porte et des serviettes, mais c’est tout», énumère celui qui a recruté des bénévoles pour aider son personnel à accomplir l’ensemble de la tâche.

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Un vaccin et du financement réclamés

Pour l’APOD, il en va de la survie de ses membres, qui regroupent quelque 1250 places à travers la province, d’obtenir le vaccin pour les membres du personnel.

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«Si mon personnel tombe malade, on est mal pris, clame Paul Boissonneault. On n’est pas plus à l’abri que dans un CHSLD et on est aussi considérés comme un service essentiel : donnez-nous le vaccin, qu’on rentre travailler et qu’on fasse notre ouvrage. Pour nous, de poursuivre notre travail, c’est la seule option logique.»

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Dans un courriel adressé au ministre Lionel Carmant et au directeur de la Santé publique Horacio Arruda leur ayant été acheminé le 21 décembre dernier, M. Boissonneault se disait inquiet de voir les employés de centres de traitement des dépendances privés figurer au bas de la liste des clientèles prioritaires pour la vaccination.

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De plus, si les résidents ne se trouvent pas en centre de thérapie, ils seront disséminés ailleurs dans le système de santé, préviennent les directeurs des centres. «Notre clientèle provient des hôpitaux, des tribunaux, des prisons, de la rue et de milieux à risque, illustre Sandrine Lapointe. Ce sont des gens qui n’ont nulle part où aller dans certains cas.»

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M. Boissonneault martèle depuis plusieurs mois déjà que les centres de thérapie privés auraient besoin de davantage de financement public parce qu’ils n’arrivent plus à couvrir leurs frais.

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«Pendant la première vague, on nous avait octroyé une aide financière de 3 millions, dont on n’a reçu que les trois quarts, allègue-t-il. Non seulement on attend encore le reste, mais on n’a pas eu une cenne avec la deuxième vague.»

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Une aide qui tomberait à point alors que la santé publique exige des centres qu’ils dotent leur personnel de visières, de masques homologués et d’autres mesures sanitaires pour prévenir toute apparition du coronavirus entre leurs murs.

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«Dans nos centres où il n’y a pas encore de cas, on doit se préparer pour éviter le plus possible d’en avoir à notre tour, souligne le président de l’APOD. Mais pour mettre des choses en place, avec de l’argent ça va mieux. On les a les solutions, ce sont les moyens qu’on n’a pas.»

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«Pour ma part, je suis locataire de mon espace, indique Mme Lapointe. Si je dois créer une aile pour isoler les personnes infectées, je vais devoir louer un étage de plus et ce sont des coûts supplémentaires et imprévus.»

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«On n’est pas considérés comme étant prioritaires, renchérit la directrice. Je comprends que l’urgence nationale est sur autre chose, mais on ne doit pas tomber dans l’oubli.»

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Du côté de l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance, on indique que deux établissements ont déclaré avoir recensé des cas de COVID-19 entre leurs murs.

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