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Les membres du Parti conservateur du Québec ont choisi leur nouveau chef. Éric Duhaime a défait le candidat Daniel Brisson dans un duel presque à sens unique, alors que tout près 96% des votes lui ont été accordés.

Militants, bénévoles et partisans de la formation politique étaient réunis samedi à l’Hôtel Château Laurier, à Québec.

Des problèmes techniques ont compromis le dévoilement des résultats, qui devait initialement avoir lieu sur le coup de 17h15. La soirée électorale était aussi suivie par plus d’un millier et demi de personnes en direct sur la page Facebook de la formation politique. Ils se sont réglés à temps pour l’annonce officielle.

Sur près de 13 000 membres en droit de voter, presque 10 000 se sont fait entendre par la poste ou par voie électronique. Le PCQ enregistre un taux de participation «historique» de 78,3%.

«Plus jamais»

Le nombre de membres a d’ailleurs bondi au cours des derniers mois, passant de 700 à environ 14 000, soit plus que la Coalition avenir Québec (CAQ), se targue l’organisation.

Un signal «significatif», selon Éric Duhaime qui succède à Adrien Pouliot, chef de la formation de droite depuis 2013. Son poste était à combler depuis octobre dernier. Dans la circonscription de Chauveau, Pouliot avait récolté 8,6 % des votes, dans une bataille remportée par le caquiste Sylvain Lévesque à la dernière élection générale de 2018.

Dans un message virtuel, le chef sortant a mentionné passer «le flambeau à un nouveau porteur [des] valeurs» du PCQ. «L’heureux élu aura le mandat de nous faire entrer à l’Assemblée nationale», a-t-il déclaré.

Dans un long discours, l’ex-animateur Éric Duhaime a ainsi «donné rendez-vous» au premier ministre du Québec, François Legault, pour les prochaines élections provinciales de 2022.

«Plus jamais», «assez c’est assez», a-t-il lancé en s’adressant au gouvernement de la Coalition avenir Québec. Depuis le début de la crise sanitaire, Éric Duhaime se fait très critique des mesures sanitaires imposées en ces temps de pandémie de la COVID-19.

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Déjà lors de l’annonce de sa candidature à la course à la chefferie, Duhaime entendait se prononcer en faveur d’une approche sanitaire «beaucoup plus ciblée, moins restrictive et plus respectueuse des droits et libertés». Il souhaite en faire sa priorité.

«D’ici la prochaine campagne électorale, la situation va sûrement avoir évolué, mais ça a tellement affecté la vie des gens. On ne peut pas faire abstraction de ça», a-t-il réitéré dans une entrevue avec Le Soleil, quelques minutes après sa victoire. Qualifiant la stratégie actuelle du gouvernement d’«extrémisme sanitaire», Duhaime dit vouloir se faire porte-parole de ceux qu’il appelle «les sacrifiés de la COVID», soit les étudiants, les entrepreneurs, les artistes et les familles, a-t-il énuméré.

Malgré le «succès modeste» du PCQ – il n’avait rallié qu’un maigre 1,46% des voix lors de l’élection provinciale il y a deux ans - le chroniqueur politique a expliqué sa volonté de s’impliquer dans ce qu’il avait déjà appelé un «tiers parti» et non dans un parti d’opposition officielle. Il dénonce un «unanimisme» des formations politiques élues et un «déficit démocratique».

La réforme «en profondeur» du système de santé sera aussi l’un de ses chevaux de bataille «majeur», tout comme l’enjeu des finances publiques et la promotion de la culture québécoise.

«Ce n’est pas le système de santé qui soigne les gens, ce sont les Québécois qui soignent le système de santé, il faut que ça change», a-t-il critiqué, écorchant au passage le premier ministre Legault comme étant un «ardent défenseur du monopole public».

Avec le déficit record, «il va falloir qu’on pense à retrouver l’équilibre en adoptant un discours plus responsable au sujet des finances publiques et pas en pelletant ça sur le dos des prochaines générations», s’engage-t-il à défendre.

Deuxième saut en politique

Les rangs conservateurs connaissent bien Éric Duhaime. Après son départ en juillet 2020 des ondes du FM93 comme animateur de l’émission Duhaime le midi, cumulant plus de cinq ans derrière le micro, le chroniqueur et ancien conseiller politique avait annoncé le 22 novembre son retour en politique active.

L’homme de 52 ans, cofondateur du Réseau liberté Québec, un mouvement conservateur prônant la droite économique, s’était déjà impliqué dans l’arène par le passé. Notamment, aux élections provinciales de 2003, il était candidat pour l’Action démocratique du Québec (ADQ) dans la circonscription de Deux-Montagnes. Il avait alors dû se contenter de la troisième place, n’ayant amassé que 21,7% des voix.

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