Les deux élus déplorent, par voie de communiqué, l’absence de consultation publique dans le cadre de l’élaboration de la nouvelle politique. Ils soulignent en outre avoir réclamé, lors d’une séance préparatoire tenue le 22 mars dernier, un moratoire sur tout développement dans les boisés et les milieux naturels situés en zone blanche, jusqu’à la mise en place d’un plan de conservation des milieux naturels.
Pareille demande a été aussi formulée, lors de la récente séance du conseil municipal, par le regroupement de citoyens Les Ami.e.s du Boisé Quévillon. Celui-ci milite pour la protection du Boisé Quévillon, une propriété privée de 60 hectares qu’il souhaite voir devenir un parc nature accessible à la population.
La demande de moratoire a été refusée et la légalité d’une telle mesure pour une municipalité a été questionnée. Pourtant, «Magog, St-Jean-sur-Richelieu, Mirabel, Hudson, Carignan et Nicolet, entre autres, l’ont déjà fait», affirment Jean-Luc Nappert et Julie Bourdon. Cette dernière tentera de se faire élire à la mairie, lors de la prochaine élection, en novembre.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/5NGYTHYL2JB3RLKCAUDVVEJLKY.jpg)
Consultation écrite
Situé dans le prolongement de la rue Bourget Est, le Boisé Quévillon est l’un des six grands secteurs non construits sur le territoire, visés par les règles de préservation incluses dans la nouvelle Politique de conservation des milieux naturels. La Ville souhaite conserver 50% des milieux naturels de ces sites, plutôt que la traditionnelle portion de 10% prévue aux fins de parc. Elle vise en outre à préserver 29% des milieux naturels sur l’ensemble du territoire.
Une consultation écrite est par ailleurs en cours jusqu’au 11 avril, dans le cadre de la modification réglementaire entraînée par la nouvelle politique.
Jean-Luc Nappert et Julie Bourdon invitent ainsi les citoyens à saisir cette occasion pour se faire entendre dans le dossier.
«Souhaitez-vous que la ville soit densifiée aux extrémités et crée encore plus de problèmes de circulation dans le secteur sud-est? Souhaitez-vous que la ville permette le développement résidentiel à 50% du Boisé Quévillon ou le conserve en entier en parc nature? Souhaitez-vous que la ville évalue les milieux naturels avant de les développer?», évoquent-ils.
Tous commentaires, objections ou questions peuvent être déposés au service du greffe de la Ville. Le service de la planification et de la gestion du territoire peut aussi répondre aux différentes interrogations que pourraient avoir les citoyens, a pour sa part fait valoir le directeur général de la Ville, Michel Pinault, lors de la récente séance du conseil municipal.
«Il est louable de protéger 50% du territoire en zone blanche, par contre la Ville doit mieux documenter la valeur écologique de ses milieux naturels dans son périmètre urbain avant de statuer sur ce qu’elle devrait conserver ou développer, estiment en outre les conseillers Nappert et Bourdon. Que souhaitons-nous comme développement dans notre ville? Comment voyons-nous Granby dans 10, 20, 30 ans? Nous pensons que ces questions auraient dû être adressées autant au conseil qu’à la population avant de statuer de façon précipitée sur l’avenir de notre ville.»
[ Construction en milieu naturel : un moratoire réclamé par des citoyens ]