L’ouvrage lui a été commandé il y a trois ans par la direction de la Fondation en horticulture ornementale de l’ITA (Institut de technologie agroalimentaire) de Saint-Hyacinthe, qui administre l’endroit, afin de célébrer le 25e anniversaire de son ouverture.
C’est toutefois en 2020 que cet important jalon aurait dû être souligné. Le tout a été reporté d’un an, puisque l’établissement n’a pas pu ouvrir ses portes au public en raison de la pandémie.
Ce long délai de production n’a pas été de trop pour l’historien, qui multiplie les projets et qui savoure pleinement la vie. « Il y a eu énormément de recherche pour en arriver à ce résultat », indique M. Bachand, qui s’est immergé dans les archives de l’établissement pour documenter son ouvrage, où de nombreuses photographies, toutes en couleurs, incarnent le propos.
Beaucoup d’informations sont par ailleurs tirées des articles du défunt journaliste du Courrier de Saint-Hyacinthe Jean-Marie Fontaine, qui a couvert les activités du jardin pendant une dizaine d’années, à compter du début des années 1990. « Tout ce qui se passait au jardin, il l’a documenté en temps réel », souligne M. Bachand.
Hommage à des bâtisseurs
« L’objectif derrière le livre était de rendre un hommage à tous ceux qui ont souhaité, rêvé et créé ce beau jardin qui émerveille encore ses visiteurs aujourd’hui », souligne M. Bachand, qui, du temps où il était bibliothécaire à l’ITA, pouvait contempler chaque jour les splendeurs du jardin.
D’ailleurs, l’historien a vécu une première : jamais, auparavant, il n’avait rédigé un livre d’histoire dont les principaux protagonistes sont encore aujourd’hui majoritairement en vie.
Si le Jardin Daniel A. Séguin a déjà un quart de siècle, la route a été ardue pour y donner naissance, rappelle l’historien et auteur. « On remonte aussi loin qu’à l’époque de l’école de laiterie, où se situe aujourd’hui le jardin, note-t-il. On se rappellera des refus initiaux des ministres d’y aménager les jardins, qui devaient servir de laboratoire aux étudiants en horticulture ornementale, une discipline qui commençait à peine à être enseignée, dans les années 1960, alors que les gens commençaient à avoir davantage les moyens d’investir pour aménager leur environnement extérieur.
Lancement virtuel
Le recueil de quelque 220 pages a été officiellement lancé jeudi, en début de soirée, dans le cadre d’une émission spéciale dédiée au 25e anniversaire du Jardin Daniel A. Séguin, diffusée sur les ondes de NousTV (Cogeco) Saint-Hyacinthe, sur Zoom et sur les pages Facebook de la station et du Jardin simultanément.
La présidente de la fondation, Nathalie Deschênes, a présenté le livre avant que le professeur en horticulture ornementale, environnementale nourricière et biophilique Claude Vallée ne réponde aux questions des journalistes et des participants assistant à ce lancement virtuel.
Des vidéos préenregistrées de Louise Leblanc, sous-ministre adjointe à la formation bioalimentaire et responsable de l’ITA, et de Claude Corbeil, maire de Saint-Hyacinthe, ont également été diffusées durant l’événement.
Disponible au coût de 51,45 $ taxes incluses, le volume est en vente depuis le 2 avril sur la boutique en ligne du Jardin, auprès de la Librairie L’Intrigue de Saint-Hyacinthe et sur le site boutiquemaskoutaine.com. Les profits de la vente serviront à financer la mission de la Fondation en horticulture ornementale de l’ITA de Saint-Hyacinthe.
J’ai eu le plaisir d’aller le rencontrer à plusieurs reprises dans sa maison de briques roses au pied du mont Yamaska, à Saint-Paul-d’Abbotsford.
Presque toujours, son épouse, Nicole Desautels, était là. Ensemble, ils forment un couple fort sympathique et de très agréable compagnie, si bien qu’à chacune de mes visites, généralement pour réaliser un reportage sur un pan d’histoire de la région ou sur un nouvel ouvrage publié par Monsieur, j’ai toujours aussi hâte de placoter avec un comme avec l’autre et de m’extasier des innombrables souvenirs de voyage qui donnent une couleur à leur espace de vie.
Deux esprits libres et aussi bourlingueurs un que l’autre, Gilles et Nicole ont, entre quelques voyages autour du monde, eu une fille, Magalie.
Celle-ci leur a fait don de trois petits-enfants, qui sont aujourd’hui âgés de 12, 9 et 5 ans.
Mais bien que la petite famille demeure à quelques kilomètres à peine de chez eux, voilà un an que les grands-parents n’ont pas pu serrer les leurs dans leurs bras, pandémie oblige.
Une histoire comme des centaines de milliers d’autres, me direz-vous.
Certes, mais ça ne rend pas leur ennui plus supportable.
Cette distance imposée est d’autant plus difficile à vivre que, le 9 mai 2020, tout près de deux mois après le grand confinement printanier, Nicole a appris la pire des nouvelles qui soit.
Le cancer du sein, chassé par de puissants traitements des années auparavant, s’était à nouveau invité en son être.
Un verdict ayant eu « l’effet d’un coup de massue », aux dires de la principale intéressée, qui a toutefois choisi de vivre ce diagnostic en toute sérénité.
Elle répond bien aux traitements, si bien qu’elle a déjoué les sombres prévisions qui lui laissaient peu de temps à vivre.
L’élégante retraitée, qui garde contact avec un réseau d’amis bien étoffé et qui s’emploie à demeurer active malgré la maladie, entend bien faire en sorte qu’il en reste ainsi, d’ailleurs.
Toujours est-il que cette récidive lui fait ressentir une urgence de vivre, et surtout, un besoin de laisser une trace pour ses petits-enfants, qu’elle n’allait peut-être pas voir grandir, du moins pendant la pandémie. « Je pensais surtout à Laure, la plus jeune, qui avait moins de souvenirs physiques que ses aînés et que j’aurais peut-être moins la chance de connaître », souligne la pétillante dame.
La fillette, habituée à la lecture depuis le berceau, aime particulièrement se faire raconter des histoires.
Un intérêt commun pour la grand-mère et sa petite-fille; c’est donc tout naturellement que Mme Desautels a eu l’idée de créer un rendez-vous bihebdomadaire avec elle pour une heure du conte qui lui permettrait aussi de voir l’enfant sur une base régulière et de tromper son esseulement.
Les mois ont passé pour se transformer bientôt en une année, mais l’habitude est demeurée; chaque lundi et vendredi soir, ça peut être déplacé au besoin, Laure a rendez-vous avec ses grands-parents via une plateforme de visioconférence.
Tous attendent avec impatience chacune de ces retrouvailles d’une demi-heure où, après avoir enfilé son pyjama, Laure s’assoit bien tranquillement avec sa maman pour écouter grand-papa Gilles lui lire le récit que grand-maman Nicole tient devant la caméra, pour lui montrer les images.
Le couple, qui fréquente assidûment la bibliothèque Paul-O.-Trépanier de Granby, y déniche les nombreux livres et albums qui alimentent cette demi-heure du conte dont ils ne sauraient désormais se passer.
« Ça nous permet de voir notre fille, notre petite-fille, et nos autres petits-enfants sur une base régulière, mentionne M. Bachand. Et on voit ainsi la petite qui s’épanouit et qui développe son vocabulaire. Nicole intervient beaucoup pendant la lecture, elle établit un dialogue avec Laure et rend le tout très interactif. »
« Je crois bien que c’est une aventure qui va perdurer, même après la pandémie, tellement c’est un succès », souligne son épouse.
Le couple abbotsfordien a été vacciné il y a tout près de trois semaines.
La deuxième dose leur sera administrée au début de l’été.
Ainsi germe l’espoir que l’heure du conte finisse par avoir lieu autrement qu’à travers l’écran de deux tablettes.
On le leur souhaite, et on se le souhaite également.