Le boisé est en quelque sorte le prolongement naturel du parc Terry-Fox et s’étire jusqu’au boulevard David-Bouchard. Réparti sur deux lots, il appartient actuellement à deux propriétaires, Gestion JAF Leduc et Les Boisés Haute-Ville, présidé par Pierre Choinière. Pour l’heure, aucun projet précis de développement n’a été rendu public.
Mais l’installation de rubans orange l’automne dernier autour du milieu humide du secteur, ainsi que du ruisseau Quévillon, a alerté des citoyens et amants de la nature qui fréquentent régulièrement l’endroit.
Ces rubans sont souvent la manifestation de travaux d’arpentage, explique l’un des six membres fondateurs des Ami.e.s du Boisé Quévillon, l’ingénieur Patrick Parent. «On n’arpente pas un terrain pour le fun d’arpenter. Il y a des coûts à ça. Habituellement, c’est signe qu’il y a un développement», a-t-il fait valoir lundi, en marge d’un point de presse organisé par le regroupement de citoyens. Une trentaine de personnes se sont réunies au parc Terry-Fox, situé près du Boisé Quévillon, pour manifester leur intérêt à cette cause.
Impact
Une cégépienne de 17 ans, Madeleine Gauthier, figure parmi les porte-paroles des Ami.e.s du Boisé Quévillon. «Je ne peux pas encore voter. On doit trouver d’autres façon de s’impliquer et de faire valoir nos valeurs. (...) C’est important pour moi de protéger l’environnement, de lutter contre les changements climatiques et de protéger les milieux naturels», a souligné la jeune femme.
La préservation de ce boisé permettrait à la Ville d’avoir un «impact concret» pour les générations à venir, estime Madeleine Gauthier.
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Dans un monde idéal, le regroupement de citoyens souhaite ainsi travailler avec les autorités municipales et les propriétaires des terrains afin de trouver la meilleure façon pour que l’endroit devienne un parc-nature accessible à tous les citoyens. Des programmes ou des organismes environnementaux pourraient sûrement être mis à profit, croient-ils.
Selon les Ami.e.s du Boisé Quévillon, l’endroit abrite une érablière et deux prucheraies centenaires, un milieu humide, de même que le ruisseau Quévillon, dernier «ruisseau sauvage qui se jette dans le lac Boivin», est-il souligné.
Environ 13 des 60 hectares de la forêt sont déjà «protégés», en vertu de la Loi sur les milieux humides, souligne Patrick Parent.
Membre fondateur des Ami.e.s du Boisé Quévillon, le président du Club d’observateurs d’oiseaux de la Haute-Yamaska (COOHY), Normand Fleury, affirme pour sa part que plus de 140 espèces d’oiseaux, dont 67 nicheuses, ont été observées à cet endroit au fil des ans. «C’est une biodiversité aviaire énorme. C’est parmi les meilleurs sites d’observation en Haute-Yamaska. C’est même supérieur aux Boisés Miner, qui sont protégés», note-t-il.
Des élus présents
Les préoccupations du regroupement de citoyens ont par ailleurs été entendues lundi par trois élus. Les conseillers municipaux Jean-Luc Nappert, Catherine Baudin et Julie Bourdon ont répondu à l’invitation des Ami.e.s du Boisé Quévillon et ont assisté au point de presse. «Je suis très contente de la mobilisation citoyenne et très sensible à ce qu’ils relèvent. Mon rôle, c’est d’écouter ce qu’ils ont à dire pour être capable de le ramener au conseil municipal», a dit Julie Bourdon.
«Il y a des milieux naturels à Granby qui sont d’une qualité exceptionnelle. Je pense qu’il faut qu’on y regarde de très près, ajoute pour sa part Catherine Baudin, responsable des dossiers environnementaux. On sait ce que ça apporte en termes de biens et services à la communauté. C’est irremplaçable.»
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Le représentant du district dans lequel se trouve le Boisé Quévillon, Jean-Luc Nappert, salue également l’initiative citoyenne. À ses yeux, «Granby doit protéger ce milieu naturel», lance-t-il en laissant savoir qu’il se prononcera davantage sur le dossier mercredi, à l’occasion d’un point de presse.
L’un des deux propriétaires des terrains, joint par La Voix de l’Est, a préféré ne pas commenter le dossier pour le moment.