Partager l'expérience de la vie en van

Ses nombreux voyages ont donné la piqûre à Olivier Marcoux, qui a décidé de fonder sa compagnie de location de vans à Bromont.

À l’âge de six mois, Hugo a été initié au voyage en van. Trois ans plus tard, le 24 février dernier, son père Olivier Marcoux a parti sa compagnie de location de vans, Bromont Campervan, pour partager son expérience et offrir la possibilité de goûter à ce mode de vie alternatif.


Ce n’est pas parce que tu voyages à bord d’un campervan, que tu dois parcourir des milliers de kilomètres, fait savoir le jeune entrepreneur. Surtout si tu n’as que deux semaines de vacances. « Ce n’est pas nécessaire de faire autant de distance. C’est un point que j’ai appris avec le temps. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, mais juste les Cantons-de-l’Est ont tellement à offrir ! »

Par exemple, lui qui est originaire de Montréal n’avait jamais visité Dunham, ou Frelighsburg, avant de venir habiter à Bromont, il y a un an. « Des gens ont parfois des désirs d’aller dans le nord, ou en Gaspésie. Souvent, ils ne sont pas au courant de ce que d’autres régions ont à offrir plus près d’eux. »



Éduquer, accompagner et informer sa clientèle sont à la base la nouvelle entreprise, cette forme de voyage comportant un « code non écrit » et des particularités. « Par exemple, tu ne pars pas ta génératrice la nuit quand tu dors à côté d’autres personnes ! »

Ce n’est pas parce que tu voyages à bord d’un campervan, que tu dois parcourir des milliers de kilomètres, fait savoir Olivier Marcoux.

Quand tu es concentré sur ton travail, sur ta vie de famille, tu n’as pas l’occasion de t’arrêter, de te demander ce que tu veux vraiment faire. J’ai pu avoir ce luxe.

Olivier, âgé de 34 ans, ne fait pas que donner les clés, et voilà, tu peux partir. Un vidéo explicatif, un tour du propriétaire permettant d’expliquer les fonctionnements de la génératrice, des réservoirs d’eau, etc., et des discussions sur les souhaits spécifiques du client sont de mises pour toute location.

Profiter avec ou sans enfant

Ayant été mis à pied le printemps dernier par la compagnie touristique dans laquelle il travaillait, Olivier a eu beaucoup de temps pour réfléchir. « Quand tu es concentré sur ton travail, sur ta vie de famille, tu n’as pas l’occasion de t’arrêter, de te demander ce que tu veux vraiment faire. J’ai pu avoir ce luxe. Ça faisait longtemps que je voulais faire quelque chose du genre. »



Avec Bromont Campervan, Olivier mise sur le partage de son expérience, de son savoir et de son bagage, lui qui a découvert ce mode de vie en acquérant sa première van en 2016. « Elle a pris en feu. Ça m’avait marqué. Une chance qu’on a pu récupérer nos vélos et notre matériel... Mais ça m’a éduqué sur l’importance de faire une bonne maintenance sur le véhicule. »

Il se fait ainsi un devoir d’entretenir régulièrement ses huit vans par des garages du coin.

Ce n’est pas parce que tu voyages à bord d’un campervan, que tu dois parcourir des milliers de kilomètres, fait savoir Olivier Marcoux. Surtout si tu n’as que deux semaines de vacances.

Lui et sa conjointe, Katerine Sdicu, ensemble depuis sept ans, ont toutefois retenté le coup, et sont partis de novembre 2016 à juin 2017 en van, ont habité dans l’Ouest, pour ensuite descendre à San Diego pour « profiter de la route 1 ». À la fin du périple, Katerine était enceinte.

Avoir un enfant ne les a pas arrêtés dans leur élan. « Souvent, les gens pensent que ce n’est plus possible de voyager avec un enfant, ou de vivre notre vie de la même manière. C’est faux, de plus en plus de monde voyagent en van avec leur enfant. C’est juste une autre réalité. »

Par exemple, en 2019, Katerine, Olivier et Hugo sont partis en road trip du Mexique au Québec, en deux mois. « On avait acheté un VR à distance. Mais après coup, on serait peut-être partis six mois... »

Sans l’aide du CLD Brome-Missisquoi, qui l’a accompagné et épaulé tout au long de la mise sur pied de sa compagnie, Olivier « n’en serait pas où [il] en est », laisse-t-il entendre, reconnaissant.

Olivier conseille, avec un enfant, de prévoir plus de temps. « Il faut suivre le cycle du sommeil de l’enfant », notamment.



Avoir plus de temps, donc, pour bien profiter, et ne pas être constamment sur la route — même si celle-ci est belle.

« Partager mon bagage, ça me fait triper »

Déjà, en date du 8 mars, 12 jours après son ouverture, Olivier Marcoux avait 10 réservations de complétées sur son site pour l’été. « L’an prochain, on voudrait miser aussi sur la location en hiver. » Les coûts pour une semaine de location débutent à 1000 $. Les réservations se font via le site bromontcampervan.com, qui fonctionne un peu « comme un airbnb pour les vans ».

Sans l’aide du CLD Brome-Missisquoi, qui l’a accompagné et épaulé tout au long de la mise sur pied de sa compagnie, Olivier « n’en serait pas où [il] en est », laisse-t-il entendre, reconnaissant.

Éduquer, accompagner et informer sa clientèle sont à la base la nouvelle entreprise.

Selon les recherches de La Voix de l’Est, Bromont Campervan semble la seule compagnie offrant la location de vans et de campers dans la région.

« Donner des conseils, partager mon bagage, ça me fait triper. Je le sens vraiment. Voir les sourires des gens qui reviennent de leur voyage en van, c’est merveilleux. »

Nul doute que le prochain membre de la famille à naître au début avril y goûtera aussi.

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UNE MODE QUI PREND DE L'AMPLEUR

Selon Olivier Marcoux, fondateur de Bromont Campervan, la mode de la vie et du voyage en van « ne fait que commencer ». « Tous ces modes de vie alternatifs, en yourte, en van, en mini-maisons, ça a pris beaucoup d’ampleur dans les dernières années, et ça va continuer. Auparavant, ce genre de voyage était inimaginable ! »

D’ailleurs, le prix des vans a « explosé » depuis l’an passé, affirme-t-il. 

« Ça te donne un sentiment de liberté incroyable. Tu sors de ton quotidien, de tes habitudes. Tu es totalement autonome. »

Par exemple, un adepte de kite surf, ou de surf, pourrait trouver des « spots » spécifiques pour pratiquer son sport, où il n’y a pas d’hôtels à proximité. Ainsi le mode de vie en van est tout indiqué. Ou encore, ceux qui aiment le fat bike, le vélo de montagne, le ski.

« Mais c’est aussi pour monsieur et madame Tout-le-Monde. » Par exemple, de plus en plus de fermes accueillent les vans sur leur site, en échange de quelques services. 

Par contre, qui dit popularité dit parfois surcharge. « L’an passé, tout le monde se dirigeait vers la Gaspésie, ça a créé des frictions avec les locaux, et des endroits intéressants auparavant ouverts ont dû fermer. »

Olivier suggère de s’informer sur les endroits où il est permis de stationner avant le départ, qui dépendent de chaque municipalité. Billie-Anne Leduc