Armés de haut-parleurs et de pancartes, ils ont fait sentir leur présence pendant une quarantaine de minutes. En entrevue, les responsables syndicaux ont évoqué la possibilité d’une grève prochaine.
Les professeurs en ont assez que « la négociation fasse du surplace », de la précarité de leurs emplois et du manque de ressources pour les élèves, indique Alina Laverrière, présidente du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY). Les offres salariales leur apparaissent également insuffisantes.
« On se mobilise pour dire que ça suffit, dit Mme Laverrière. On veut que ça bouge. Les profs veulent bien faire, mais ils sont épuisés. »
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La tâche des enseignants s’alourdit d’année en année, estiment les manifestants. « C’est très difficile d’avoir des services pour nos élèves », dit Chantal Beauchemin, enseignante au primaire et déléguée syndicale. J’ai déjà eu un élève avec un diagnostic de déficience intellectuelle légère. Ça a pris trois ans avant qu’il ait une classe adaptée à ses besoins. »
Elle ajoute que « c’est très difficile de s’occuper des enfants », et c’est pourquoi beaucoup de jeunes professeurs quittent après quelques années.
D’autres, comme Johanne Mark, prennent leur retraite plus tôt que prévu à cause de l’ampleur de la tâche. « Je n’avais plus le temps de rencontrer mes élèves, dit l’ancienne enseignante d’anglais. Même en ne comptant pas mes heures. Parce que s’il fallait les compter, on n’arriverait pas. »
Délestage
Pour la professeure Jocelyne Corbeil, « il faut arrêter de minimiser le travail fait essentiellement par des femmes », comme en éducation. « Tous les métiers à caractère féminin sont difficiles. On nous coupe dans les services. Le délestage en éducation, ça fait longtemps qu’on vit avec! »
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« Quand j’étais jeune, c’est 25 % des élèves qui avaient besoin de services, dit Chantal Beauchemin. Aujourd’hui, c’est 75 %. »
La présidente du SEHY n’écarte pas l’éventualité d’une grève dans les prochaines semaines. Ses membres doivent se prononcer la semaine prochaine sur ce moyen de pression. Le débrayage serait effectif à partir du 31 mai.
« C’est une avenue, précise Mme Laverrière. Mais on a surtout besoin de réveiller nos troupes et la population. »
Les enseignants appréhendent-ils les critiques qui pourraient surgir face à une grève ? À cela, la présidente du SEHY répond que « c’est au gouvernement à bouger ». « On dit que l’éducation est une priorité, mais rien ne s’améliore. »
« Si la population connaissait les conditions dans lesquelles on travaille, tout le monde serait de notre bord », dit Chantal Beauchemin.