Celui qui parle, c’est Steve Charbonneau, le directeur général de la Fondation des sports adaptés. L’ancien des Alouettes était un brin émotif à la suite du décès de Robert B. Winsor, qui siégeait sur le conseil d’administration de l’organisme et qui a été un «donateur majeur», pour reprendre ses mots exacts.
Winsor est décédé des suites de complications liées à la COVID-19 à l’âge de 81 ans. Il combattait un cancer du sang depuis quelques années. Il vivait à Montréal, mais avait une résidence secondaire à Bolton-Ouest.
«Bob était déjà là lorsque je me suis joint à la fondation, en 2014, a repris Charbonneau. C’était un homme qui n’avait pas la langue dans sa poche, qui avait du caractère et qui s’exprimait clairement. Puisqu’il a joué au football pour l’Université McGill dans les années 1960, nous avions beaucoup de plaisir à parler de football ensemble.»
Winsor était un grand allié de la Fondation des sports adaptés et de son directeur général.
«On a pris beaucoup d’expansion au fil des ans, passant d’une cinquantaine d’athlètes à 700-800. Et Bob m’a toujours supporté dans mes projets parce qu’il croyait à la mission de l’organisme.»
L’homme était un grand philanthrope. Pour vous donner une idée, son épouse Susan et lui ont déjà fait un don de l’ordre de… 1,5 million $ au programme de football de l’Université McGill. Il a fait fortune dans le monde de l’équipement ferroviaire.
«Et il a été très généreux avec nous», a répété Charbonneau.
Ne soyez pas surpris si vous n’avez jamais entendu parler de Robert B. Winsor. Discret, le Montréalais n’a jamais fait les manchettes des journaux. «Mais il savait s’imposer quand c’était le temps, croyez-moi», a encore dit Charbonneau, sourire en coin.
Au neutre
Pour le reste, Steve Charbonneau avoue que la Fondation des sports adaptés, dont la mission demeure de permettre aux personnes handicapées de faire du sport, vit au rythme de la pandémie et du confinement présentement.
«La pandémie nous fait mal et nous travaillons davantage dans la paperasse que sur le terrain depuis trop longtemps, a souligné son directeur général. Comme tout le monde, nous espérons pouvoir reprendre nos activités bientôt. En attendant, on revoit nos différents protocoles et nous faisons des projets.»
Mais l’organisme n’est pas en danger, assure Charbonneau.
«Nous avons de bons partenaires, des gens qui sont désireux de continuer à nous appuyer. Nous serons là pour nos athlètes-handicapés quand on nous permettra de le faire.»
Charbonneau ajoutera cependant que les temps sont durs pour ceux et celles que l’organisme aide.
«Ce n’est pas facile pour personne présentement, mais ce l’est encore plus pour les handicapés, qui sont souvent isolés. C’est vraiment une folle période que nous traversons, mais il faut garder espoir.»