Un automne long et chaud est bénéfique pour l’agriculture, car les producteurs ont le temps de récolter dans leur champ à leur rythme et dans les conditions optimales. L’année dernière, nous avons eu une tempête de vent et les premières bordées de neige sont arrivées très tôt. Cette année, la pluie tant attendue cet été est tombée en quantité impressionnante à l’automne, ne laissant pas beaucoup de répit aux producteurs.
Beaucoup d’eau
Que ce soit pour le soya ou le maïs, la pluie n’est pas la bienvenue lorsqu’il est temps de récolter. Pour le soya, la fève est une éponge qui se gonfle d’humidité lors d’une pluie et le producteur doit attendre qu’elle sèche à nouveau avant de la récolter. La récolter lorsqu’elle est trop humide nécessite du séchage pour une meilleure conservation, et cela représente du propane et de l’argent.
Un autre problème des pluies répétées, c’est que la fève se gorge et se dégorge plusieurs fois et finit par se craquer. Une fève craquée est de moins bonne qualité et la récolte du producteur peut alors être déclassée, ce qui signifie un moins bon revenu.
Pour le maïs, le grain reste stable au niveau de l’humidité, il ne se gorge pas comme le soya. Mais dans tous les cas, beaucoup de pluie gorge d’eau le sol, rendant le passage de la machinerie précaire. Une récolte optimale se fait sur un sol sec pour éviter la compaction des sols. Les cultures de couverture peuvent grandement aider la portance des lourdes machineries, ce que l’on voit de plus en plus dans la région. Malgré tous leurs bons efforts, les producteurs doivent user de patience et espérer les meilleures conditions possible.
Gels hâtifs
Les gels hâtifs sont une autre saute d’humeur de mère Nature. La conséquence, tant au niveau du soya que du maïs, peut être désastreuse. Un gel arrivant lorsque la culture n’est pas arrivée à pleine maturité entraîne un mûrissement précoce du grain, entraînant une qualité globale plus faible. Moins bonne qualité égale moins de revenu.
Les grands vents ne sont non plus pas une bonne nouvelle pour les cultures encore au champ. Les plants peuvent se coucher par terre dû à la force des vents. La récolte se faisant avec une moissonneuse-batteuse, les plants couchés sont difficiles à ramasser, sans parler des épis de maïs ou des fèves de soya tombés directement au sol. Encore une autre perte de revenu!
L’automne est la saison des incertitudes. Dansons pour appeler le soleil!
Laurianne Levert-Gauthier est agronome au Club conseil Gestrie-sol
Cette chronique est rendue possible grâce au soutien financier de l’UPA, celui du Réseau Agriconseils Montérégie et d’une aide financière du programme Prime-vert du MAPAQ.