Plusieurs citoyens, dont des membres du comité de sauvegarde du bassin versant du lac Davignon, avaient rapporté à la Ville la présence de cette plante aquatique exotique envahissante dans le lac. Les élus ont donc mandaté l’organisme pour aller constater sa présence et, si celle-ci était révélée, l’étendue de l’infestation dans le plan d’eau.
On en a observé, [...] mais on remarque, de façon absolument préliminaire, qu’il y a beaucoup d’herbiers aquatiques qui sont autre chose que le myriophylle à épis
Deux journées ont été consacrées à cette évaluation, la semaine dernière, et deux autres journées, mardi et mercredi, permettront de poursuivre le travail.
«On se promène et on observe. On a fait toutes les berges du lac, indique Alexandre Joly, chargé de projet agricole pour l’organisme. On a regardé un peu partout, en continu, pour voir s’il y en avait ou pas. Cette semaine, on va traverser le lac de bord en bord à plusieurs endroits en faisant des observations ponctuelles pour voir du myriophylle.»
Selon lui, il serait étonnant qu’il y en ait dans les sections profondes du lac. Par contre, à l’est entre la rue Hillcrest et la rue Principale, où le lac est peu profond, il y a plus de risques d’y en avoir.
Présente
Jusqu’à présent, sur les berges, «on en a observé. De la façon dont les gens nous parlaient, on s’attendait quasiment à pouvoir marcher sur l’eau d’un bord à l’autre du lac tellement il y en avait, illustre M. Joly, mais on remarque, de façon absolument préliminaire, qu’il y a beaucoup d’herbiers aquatiques qui sont autre chose que le myriophylle à épis. Des fois, ça peut porter à confusion parce que des plantes peuvent y ressembler, parce qu’elles poussent en tale dense et aussi à peu près à la même profondeur. On remarque qu’il y a de beaux herbiers aquatiques qui sont constitués d’autre chose. Comme on n’est pas en train de faire un inventaire, on n’est pas en train de tout évaluer».
Un rapport doit être fourni à la Ville de Cowansville en décembre.
«Le lac est notre source d’eau potable, mais c’est aussi un joyau de la ville et notre centre récréotouristique, commente la conseillère municipale Marie-France Beaudry, notamment responsable du dossier environnement. On a la chance de ne pas avoir de bateaux à moteur sur notre lac et on n’a pas de grosses embarcations qui arrivent chez nous. Mais on a d’autres embarcations. Cette année, on voit un fort achalandage de kayaks et de planches à pagaie.»
Solutions
Ces embarcations, si elles arrivent de l’extérieur, pourraient transporter un spécimen de myriophylle à épis.
Cette algue, une fois sectionnée par des hélices de bateau ou par une pagaie, par exemple, tombe au fond de l’eau et forme une nouvelle bouture. D’où son surnom de «plante zombie». Elle a une grande capacité de reproduction et coupe alors l’apport de lumière aux plantes indigènes.
«Il faut répertorier où est la problématique, ajoute Mme Beaudry. L’OBV va nous aider à voir les mesures à prendre. Par exemple, est-ce qu’on va avoir besoin d’une station de lavage des coques ? [...] C’est un dossier qui nous tient à cœur.»
Sédimentation
Une fois sur l’eau, l’équipe de l’OBV en profite pour effectuer un nouveau relevé de bathymétrie — évaluation de la profondeur du lac — et comparer les données avec le dernier rapport réalisé en 2010.
La sédimentation est une préoccupation importante pour les environnementalistes et les riverains ainsi que pour les élus et les employés de la ville.
Les sédiments se retrouvant au fond du lac diminuent tranquillement, mais sûrement la profondeur du plan d’eau, creusé en 1967 par la Ville pour créer un réservoir d’eau potable.
L’équipe de l’OBV utilise des points de référence pour prendre leurs mesures, ce qui permet de s’ajuster selon le niveau de l’eau, actuellement très bas en raison des petites quantités de pluie reçue dans les derniers mois.
L’apparition de deux petites îles, près de l’île aux mouettes, située entre la rue Principale et la route 104, est préoccupante. Il pourrait cependant s’agir d’un haut fond déjà existant qui est devenu apparent en raison du bas niveau de l’eau, souligne M. Joly.