Concours architectural du Lab-École de Shefford: près d’un record de participation

Quelque 150 personnes ont assisté aux présentations des quatre firmes finalistes au concours architectural du Lab-École de Shefford.

Avec 61 candidatures, le concours architectural pour le Lab-École de Shefford a pratiquement battu un record québécois. Son site naturel et enchanteur a attiré le regard de plus d’architectes que les quatre autres projets de l’organisme ailleurs au Québec. Le public a pu à son tour poser le regard sur les idées innovantes des quatre finalistes, mardi soir, à l’auditorium de l’école secondaire J.-H.-Leclerc.


Les quatre firmes retenues, soit BGLA, Atelier TAG, Pelletier de Fontenay + Leclerc et Alexandre Landry Architecte, ont tout fait pour séduire le jury et répondre à leurs questions. Maquettes, coroplasts, plans et perspectives ont appuyé les architectes et experts sur scène pour faire rêver les 150 spectateurs présents sur place. Des détails qu’il faut garder secrets jusqu’au dévoilement du gagnant, en mars.

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« De tous les projets qui sont en concours au Lab-École, c’est celui qui a reçu le plus de propositions de la part des firmes d’architecte, mentionne en entrevue la directrice générale de l’organisme sans but lucratif Lab-École, Natacha Jean. Même, au-delà du Lab-École, en général les concours d’architecture ne suscitent pas autant de propositions qu’il y en a eu juste pour le projet de Shefford. On nous a dit qu’il y a déjà eu un projet qui a reçu 65 candidatures. On est près d’un record au Québec par rapport au nombre de soumissions. »



C’est également la première fois depuis les années 60 que des concours architecturaux concernent des écoles au Québec. Au milieu de cette décennie, il y a eu un concours architectural pour un modèle type d’école qui a été utilisé un peu partout depuis.

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Situé près du chemin Saxby, de la route 112 et de la rue Robert, le site du Lab-École de Shefford propose une plaine, une pinède, une forêt naturelle, une bétulaie — une forêt où prédomine le bouleau — un ruisseau et une vue imprenable sur le mont Shefford. Le potentiel du terrain, mais aussi la possibilité de partir de zéro, sont des facteurs qui ont soulevé les passions, croit Mme Jean.

Le talent avant le CV

Le processus utilisé par l’organisme pour lancer l’appel de soumission au concours permettait aussi à un plus grand nombre d’architectes d’y participer puisque la première phase était à l’aveugle. Les projets étaient déposés sans le nom de la firme ou de l’architecte.

Une façon de faire qui a permis à de nombreux architectes, dont le jeune finaliste Alexandre Landry, de se faire connaître, les idées allant au-devant du curriculum des firmes.



C’est une belle occasion pour la communauté architecturale de faire place à des nouveaux joueurs qui ne sont pas toujours les mêmes.

« Au Québec, en général, les règles ne permettent pas à des firmes qui n’ont pas déjà construit trois écoles de pouvoir soumissionner et d’être admissible. À un moment donné, ça prend une première fois, relève Mme Jean. À la première étape, ce n’était pas un critère d’avoir déjà construit ou d’avoir déjà été sélectionné dans un projet. On a des gens avec beaucoup d’expérience, d’autres qui sont nouveaux. »

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Faire équipe

« À l’étape 2, les gens devaient s’associer à des équipes complètes, poursuit la DG de Lab-École. Quelqu’un qui n’a pas déjà construit d’école va peut-être s’associer à une firme qui en a déjà fait ou à des gens qui ont plusieurs années d’expérience derrière eux. Ça donne un mélange de créativité, de nouveauté et d’expérience. »

M. Landry s’est par exemple associé à la firme Jodoin Lamarre Pratte. Pelletier de Fontenay a aussi formé un consortium avec la firme Leclerc. Les deux autres finalistes sont Atelier TAG et BGLA Architecture et design urbain.

« On attendait ce concours-là de pied ferme depuis que ça avait été annoncé, commente Hubert Pelletier, cofondateur de Pelletier de Fontenay. Je pense que c’est une belle occasion pour la communauté architecturale de faire place à des nouveaux joueurs qui ne sont pas toujours les mêmes. Il y a vraiment cette opportunité-là pour plein de jeunes qui ont de la difficulté à accéder à la commande publique de se mériter une place par la qualité de leur architecture. »

Sa firme a pu travailler sur l’Insectarium de Montréal et sur un projet d’école en République tchèque grâce à ce genre de concours.



« C’est impressionnant que Lab-École ait réussi à ouvrir ce marché-là, renchérit Katsuhiro Yamazaki, cofondateur de l’Atelier TAG, parce que c’est un marché très fermé. »

Programme architectural

Les firmes qui ont soumis un projet devaient non seulement respecter les normes du bâtiment, mais aussi travailler avec le cadre imposé par le programme architectural créé par un comité de la région, qui souhaitait que plusieurs pavillons entourent une cour centrale.

« Les gens ont identifié le fait que, vu que le terrain est assez vaste, ça offrait différentes possibilités, reprend Natacha Jean. Ce qui est intéressant avec le modèle pavillonnaire, c’est d’offrir des univers différents aux enfants. Et également, lorsque le centre communautaire de Shefford sera construit, si on veut le lier avec une passerelle, ça va être possible de le faire. Puis, c’était très important d’avoir une ouverture pour avoir une vue sur la nature ainsi que d’avoir une entrée et une sortie rapide entre les classes et l’extérieur. Quand tu as un beau site, faut pas que ce soit compliqué d’y accéder. C’est sur ces éléments-là que les architectes ont mis le plus d’énergie. »

Les membres du jury, formé d’experts et de représentants du milieu scolaire et municipal, ont délibéré mercredi pour déterminer le gagnant du concours. Leur décision sera dévoilée publiquement à Montréal, mais aussi en direct sur Internet, le 18 mars, en même temps que les projets gagnants des autres Lab-Écoles.

Il sera alors possible de voir les projets de tous les finalistes, mais aussi les soumissions de tous les candidats. Un total de 160 firmes ont déposé un projet pour un ou plusieurs des cinq projets scolaires. Des Lab-Écoles verront le jour à Shefford, Maskinongé, Saguenay, Gatineau et Rimouski.