François Bonnardel s’est dit « immensément fier » que l’Estrie puisse obtenir des centaines de places dans des maisons des aînés, qui doivent être construites sur le territoire. « C’est un peu Noël pour moi aujourd’hui », a-t-il imagé en point de presse.
Ainsi, le gouvernement Legault veut créer 156 places en maisons des aînés en Estrie. Ces établissements accueilleront une clientèle en perte d’autonomie modérée. À cela doivent se greffer 72 places en maisons alternatives, dédiées à « une clientèle adulte ayant des besoins spécifiques ».
Rappelons que le vaste chantier des maisons des aînés prévoit l’ajout de 2600 places à travers le Québec d’ici 2022. Or, envisage-t-on la construction d’une ou plusieurs de ces maisons dans les Réseaux locaux de services (RLS) La Pommeraie et de la Haute-Yamaska ? Marguerite Blais est demeurée évasive à ce sujet. « Je ne peux pas répondre à cette question. On est en train d’acquérir les terrains et à partir du mois de mars, on fera un appel de projets, a-t-elle indiqué, précisant que les premières pelletées de terre devraient avoir lieu l’automne prochain à plusieurs endroits dans la province. Mais, quand ce sera le temps, on le dira. »
À ce chapitre, le CIUSSS de l’Estrie a également joué de prudence. « On a acheminé des propositions, mais on n’a pas la certitude que ça va se concrétiser », a fait valoir en entrevue la directrice du programme Soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA), Sylvie Moreault.
Proches aidants
Marguerite Blais a été proche aidante. Se disant consciente de la détresse que vivent ces personnes, elle fait de ce dossier une des priorités de son mandat. « C’est fondamental que l’on prenne soin du 1,7 million de proches aidants au Québec. [...] C’est très difficile. On est en hyper vigilance. On ne veut pas demander d’aide. On est capable de passer seul à travers ça. C’est notre conjoint, notre mère et c’est notre responsabilité. Et là, on tombe en burnout », a-t-elle mentionné en point de presse.
La Voix de l’Est dévoilait en septembre dernier que le CIUSSS accroît ses services de répit pour les proches aidants dans le RLS de la Haute-Yamaska. La ministre des Aînés a confirmé lundi la subvention accordée à la Maison soutien aux aidants, seule organisation à avoir déposé sa candidature en réponse à l’appel d’offres. L’appui financier additionnel se décline en un montant récurrent sur trois ans de 500 000 $, pour un total de 2,7 millions $.
À terme, l’initiative doit permettre d’ajouter 8500 heures de répit à la maison en Haute-Yamaska.
Trois volets sont au programme. Le premier consiste en des blocs de quatre heures à domicile, selon les besoins des proches aidants. Environ 65 personnes, soit 22 supplémentaires, pourront recourir à ce service une à deux fois par semaine. La seconde option est une période de répit de 24 à 72 heures. Une cinquantaine d’usagers pourront choisir ce service, soit une douzaine de personnes de plus qu’en ce moment. Du personnel pourra alors se déplacer à la maison.
Le répit de groupe fera aussi partie de l’offre. Les aidants peuvent ainsi vaquer à leurs occupations pendant que « l’aidé » participe à des activités, notamment sous forme de jeux et d’exercices adaptés. Le CIUSSS prévoit approximativement 250 rencontres pour 45 usagers. La subvention permettra à cinq personnes supplémentaires d’obtenir ce service.
La directrice générale de la Maison soutien aux aidants, Marie-Pierre Hébert, a également spécifié que la subvention permettra d’embaucher l’équivalent d’une dizaine d’accompagnateurs à temps complet. « On n’a pas de critère au niveau de la diplomation des candidats. On mise beaucoup sur le savoir-être », a-t-elle mentionné. Le contrat de service bonifié avec le CIUSSS sera en branle dès le 1er avril.