Environnement: un groupe de citoyens lance un ultimatum à Bonnardel

Une dizaine de membres du comité Ultimatum 2020 de Granby ont rencontré l’équipe de François Bonnardel, mercredi après-midi.

Un groupe de citoyens demande au ministre des Transports François Bonnardel d’en faire plus pour l’environnement. Mercredi après-midi, le comité Ultimatum 2020 de Granby a rencontré l’équipe du député de Granby pour exposer une dizaine de demandes liées au domaine des transports dans la province.


« Au Québec, les transports représentent 47 % des CO2 émis et le transport routier en représente une bonne portion », rappelle le porte-parole officieux du comité, Jocelyn Guillemette.

Parmi les demandes auprès du ministère des Transports, le comité souhaite que le gouvernement caquiste mette sur pied un moratoire sur l’expansion du réseau routier et augmente les investissements en transport en commun. Le comité environnementaliste fait valoir que l’expansion du réseau routier « ne soulage pas la congestion à long terme » et favorise l’étalement urbain.



Le groupe milite également pour l’instauration d’une « écotaxe responsable » à l’achat d’un véhicule plus polluant comme un VUS tout en visant de mettre fin à la vente de voiture à combustion en 2030.

« L’effort en matière de réduction des gaz à effet de serre des gens qui se procurent des véhicules hybrides ou électriques a été effacé par l’augmentation des VUS sur nos routes », s’alarme Jocelyn Guillemette.

Le comité Ultimatum 2020 estime que la Coalition avenir Québec (CAQ) a perdu du temps dans la première année de son mandat en reprochant le bilan environnemental du gouvernement libéral sans proposer de plan concret.

« Ce qu’on demande à la CAQ, c’est un changement de philosophie et des actions concrètes. Ce n’est plus aux groupes environnementaux de prendre le leadership pour sensibiliser la population à la lutte aux changements climatiques, mais au gouvernement d’alerter la population », selon le porte-parole du comité.



Projets à Granby

En plus des orientations nationales, Ultimatum 2020 avait également quelques demandes pour le territoire de Granby. Ses membres demandent la création de deux terrains de stationnements incitatifs qui permettrait aux touristes estivaux de se rendre au Zoo de Granby ou aux événements ponctuels du centre-ville à bord de navette électrique.

Les environnementalistes souhaiteraient que des navettes électriques permettent aussi aux travailleurs du parc industriel de Bromont de se rendre à leur lieu de travail à partir de Bromont.

Plusieurs de ces idées avaient déjà été défendues par des groupes comme le Pacte pour la transition, Équiterre ou Québec solidaire, parti dont sont issus plusieurs membres d’Ultimatum 2020. Jocelyn Guillemette croit toutefois que le « commun des mortels » n’a pas été sensibilisé à ces propositions et aux arguments pour les défendre.

Échanges cordiaux

La rencontre avec les attachés politiques de François Bonnardel et les représentants du comité a débuté difficilement. Les premiers avaient accepté de rencontrer les militants sans savoir qu’ils y avaient convié les médias. La rencontre citoyenne s’est finalement déroulée à huis clos pendant plus d’une heure et demie.

« Ça s’est très bien déroulé, assure l’attaché politique de M. Bonnardel, François Lemay. Ce sont des gens sérieux qui ont produit un document sérieux et on fera un suivi sérieux. C’est une démarche citoyenne dans ce que cela a de plus sérieux. »

Même son de cloche de la part du comité. François Lemay assure que les demandes du groupe seront transmises au ministère des Transports qui pourra fournir des réponses plus techniques aux militants, comme il est coutume pour ce genre de demandes.



« La CAQ déposera un plan vert 2.0, ce sera à eux de voir s’ils sont d’accord avec les propositions ou non », rappelle François Lemay sans s’avancer sur l’échéancier de ce dépôt. François Bonnardel n’était pas présent à la rencontre.

Le comité Ultimatum 2020 de Granby promet de continuer à se faire entendre dans les prochains mois en prévoyant notamment interpeller les élus municipaux tout en travaillant à élargir ses appuis.

« Il faut le voir comme un crescendo d’actions. Ce n’est pas exclu qu’on en vienne à faire des manifestations », avertit Jocelyn Guillemette.