Ils étaient déjà quelques dizaines de participants, samedi matin, à s’être réunis pour la marche sur le site de l’exposition agricole de Bedford, rue Philippe-Côté.
« L’objectif est double, assure Liz Gendreau, présidente de la légion de Philipsburg. D’une part, il s’agit de souligner et de sensibiliser la population à l’importance de l’apport des vétérans, mais aussi de soutenir ces vétérans avec un événement convivial. »
Un événement qui se veut plus familial et moins solennel que le jour du Souvenir du 11 novembre tout en épousant le même objectif de mémoire.
Plutôt qu’une marche traditionnelle, la légion a convié les participants à marcher l’anneau équestre du site de l’exposition agricole.
Un choix motivé par la simplicité d’utiliser les lieux, mais qui a également permis aux participants de prendre un moment avant ou après leur marche pour discuter et savourer un café sous le soleil automnal.
Au niveau national, il s’agissait du second événement du genre puisqu’une première marche a eu lieu dans plusieurs villes canadiennes en juin 2018.
« Nous avions été interpellés l’an dernier, mais le délai était trop court pour que nous puissions tout mettre en place », précise Liz Gendreau.
Solidarité
La légion de Philipsburg pourra dire « mission accomplie » dans la mesure où la marche a su attirer des familles francophones et anglophones. « C’est parfois un défi du côté des vétérans francophones de parler de leur expérience », observait d’entrée de jeu la présidente de la légion.
Sur le site de l’expo, une bonne partie des participants échangeaient en anglais, mais quelques familles francophones tenaient également à être sur place.
C’était le cas de Simon Bergeron venu participer à la marche avec ses jeunes enfants et sa conjointe. « J’essaie de participer à toutes les activités comme celle d’aujourd’hui qui regroupent les vétérans. Pour moi, c’est important de se soutenir notamment pour la cause des chocs post-traumatiques et c’est intéressant de voir qu’il y a de nouveaux événements qui se créent », observe-t-il. Habitant Dunham, le vétéran a servi dans les forces armées canadiennes de 1998 à 2014.
Un peu plus loin sur l’anneau équestre, Jill Helgin tenait également à être présente, consciente de l’importance du personnel militaire. « Je crois que nous devrions en parler davantage et être plus fiers de nos soldats », lance celle qui s’implique également dans les activités de la légion.
Devoir
Pour Arnold Raymond, il est aussi extrêmement important de souligner les sacrifices des vétérans, mais le membre de la légion œuvre à un autre niveau. Depuis l’an dernier, il s’est lancé dans un vaste chantier qui vise à identifier les pierres tombales des vétérans décédés. « Lorsqu’on se promène dans un cimetière, on ne voit pas de tombes d’anciens combattants. Pourtant, nous en avons 40 000 au Québec », souligne M. Raymond, qui souhaite par le fait même honorer la mémoire de son grand-père qui a combattu lors de la Grande Guerre.
Le projet du membre de la légion est de permettre aux familles de marquer la tombe du défunt avec une plaque métallique plantée sur un petit pieu qui peut être installée devant la tombe d’un vétéran. Selon l’initiateur du projet, ces plaques envoyées contre un don de 25 $ ont déjà été installées au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick, en Alberta et même en Angleterre.
La légion de Philipsburg comprend une centaine de membres en règle et couvre un territoire allant de la municipalité de Saint-Armand jusqu’à Farnham, en passant par Bedford et les municipalités limitrophes.
L’organisme civil n’est pas attaché à un corps particulier de l’armée et rend service à tous les vétérans habitant sur son territoire.