Le directeur général du Centre national de cyclisme de Bromont (CNCB), Nicolas Legault, s’est montré à la fois fébrile et ému lorsqu’il a pris la parole en point de presse. « C’est vraiment un moment exceptionnel. On aura finalement notre maison pour les cyclistes, a-t-il dit. [...] Merci d’avoir choisi le CNCB pour faire la différence dans notre communauté. » « On a travaillé fort, très fort pour atteindre notre objectif. Aujourd’hui, je sens que les étoiles sont vraiment alignées », a-t-il confié en marge de l’annonce.
« Oh boy ! Il y a de l’émotion dans ça. C’est un projet qui dure depuis longtemps », a pour sa part lancé le maire de Bromont, Louis Villeneuve. En entrevue, il a insisté sur le dynamisme de la communauté comme vecteur de cette énième réussite. « Je n’en reviens pas. Je me pince de voir à quel point il y a une vibe positive dans la région. Un autre gros projet porté par les gens d’ici qui se réalise à Bromont. »
Le projet, estimé à près de 12 millions de dollars, prévoit une mise à niveau de l’ensemble des infrastructures du CNCB. La première étape consiste à poser un toit sur la piste des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996, rapatriée à Bromont au tournant des années 2000. Il s’agit du seul vélodrome au Québec actuellement.
En plus de l’ovale de 250 mètres, dont la surface sera remise à neuf, deux gymnases multisports (volleyball, tennis, trampoline et gymnastique, entre autres), une salle de formation et une piste d’athlétisme de 200 mètres doivent être aménagés dans le vaste immeuble. La tenue de foires commerciales et de congrès figure également dans le plan d’affaires.
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Boucler la boucle
Québec avait déjà attribué 4,5 millions de dollars au projet, via le ministère de l’Éducation. La somme dévoilée mardi monte donc la barre à environ 6,5 millions de dollars de subventions du gouvernement provincial. De plus, à l’instar de l’homme d’affaires Sylvan Adams, la municipalité de Bromont appuie le projet à hauteur de 2 millions. À cela s’ajoute le million de Desjardins, ce qui porte le total à près de 11,5 millions de dollars.
La campagne de sociofinancement a jusqu’ici permis de recueillir 250 000 $ auprès du public, soit la moitié du montant prévu. La présidente du conseil d’administration du CNCB, Chantale Boutin, est d’avis que le dévoilement des esquisses du futur vélodrome, au cours des prochaines semaines, agira comme catalyseur auprès des donateurs.
Bien que l’on se rapproche de l’objectif global, l’équipe qui chapeaute la vaste collecte de fonds souhaite recueillir 1,5 million supplémentaire. Cette somme servirait à mettre en place un fonds pour assurer la pérennité des opérations du vélodrome pour les années à venir. Ceux qui pilotent l’initiative entament donc la dernière ligne droite pour boucler la boucle.
Afin d’ajouter à la symbolique du projet, la pelletée de terre pour la construction du nouveau vélodrome intérieur est au programme pour octobre 2019, soit exactement 30 ans après la disparition de celui de Montréal. Les travaux doivent être exécutés à la mi-décembre 2020. L’ouverture est prévue au plus tard en 2021.
Rayonnement
Au-delà du rayonnement du futur vélodrome couvert sur le plan purement sportif, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a souligné qu’une telle infrastructure aura une incidence financière très positive. « Ce sera un plus pour la région, pour le Québec de bénéficier de ce nouveau vélodrome intérieur, a-t-elle indiqué. Un atout de taille qui permettra de générer d’importantes retombées économiques pour notre industrie touristique. »
De son côté, sa collègue déléguée à l’Éducation, responsable de la Condition féminine et députée de Brome-Missisquoi, Isabelle Charest, a insisté sur l’aspect rassembleur du projet. « Ce que je veux, c’est que les gens puissent bénéficier d’infrastructures de qualité pour faire de l’activité physique, a-t-elle mentionné. Il y aura des événements de grande envergure, mais il y aura aussi monsieur et madame Tout-le-Monde qui pourra venir essayer le vélo sur piste. »
Le président de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC), André Michaud, croit également que le nouveau vélodrome sera un véritable tremplin. « Avec la démolition du vélodrome de Montréal, on a perdu toute une génération d’athlètes, a-t-il dit en entrevue. Le futur vélodrome sera un tremplin pour former l’élite de demain. »
Selon M. Michaud, des pourparlers ont été entamés il y a près de six mois entre la FQSC et l’Union cycliste internationale pour que les infrastructures du CNCB soient reconnues comme un « centre satellite » d’entraînement à l’échelle mondiale dans plusieurs disciplines.