Une première étude a été réalisée l’an dernier pour connaître les coûts des accidents avec la « grande faune » : chevreuils, orignaux et ours, entre autres. Un groupe investigue maintenant à propos des collisions avec des animaux de petite et moyenne tailles afin d’avoir un portrait global.
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Cette portion du projet d’ensemble, baptisé Corridors, s’échelonnera sur deux ans. Trois étudiantes en biologie à l’Université Concordia, Sabrina Mruczek, Steffy Velosa et Anna Krupa, sillonneront durant quatre mois, matin et soir à basse vitesse, les abords de l’autoroute des Cantons-de-l’Est, dans des secteurs ciblés dans le cadre de la première phase de l’initiative.
« Une personne conduit et les deux autres regardent pour détecter des carcasses d’animaux. Des renards, des ratons laveurs, des coyotes ou des lynx par exemple. Si elles en trouvent, elles s’arrêtent, notent l’espèce et marquent l’endroit sur un point GPS », a résumé la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre.
Il y a six ans, l’organisation a approché le ministère des Transports du Québec (MTQ) afin de lancer le premier jalon du projet, mené également en partenariat avec les ministères de la Faune, de l’Environnement ainsi que les universités Concordia et Sherbrooke.
Il s’agissait dans un premier temps d’identifier les principaux tracés naturels et les zones de collisions de part et d’autre de l’autoroute 10, qui « constitue une grande barrière aux déplacements fauniques sur le territoire », a mentionné Mélanie Lelièvre.
Les données colligées ont permis d’établir quatre secteurs prioritaires, situés entre les km 74 et 121. La première portion (zone A) est celle entre les monts Brome et Shefford, à proximité de Bromont. Le second (B) est situé entre Stukely-Sud et Saint-Étienne-de-Bolton. Le troisième (C) est le secteur d’Eastman. Le dernier (D) est près de Magog, entre les monts Orford et Chagnon.
L’étude en cours sur les collisions avec la « petite et moyenne » faune se déroulera dans les zones A, B et D.
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Budget
Le nouveau pan du projet Corridors devait être lancé l’an dernier. Or, faute de subvention, l’initiative, dont les coûts sont estimés à 220 000 $, a été mise sur la glace.
« On est toujours en attente d’une réponse pour du financement du ministère des MTQ. Ça devrait se préciser en août. Comme on a reçu tout récemment une partie de l’argent qui provient de la Fondation de la Faune, on a pu amorcer le projet », a fait valoir Mme Lelièvre.
Notons que Corridor appalachien doit aussi contribuer financièrement à l’initiative. De son côté, l’Université Concordia accorde plus de 60 000 $, principalement « en temps et en prêt de matériel. »
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Recommandations
Du projet Corridors doit émerger une série de recommandations d’aménagements et d’actions à poser pour faciliter les passages fauniques aux abords de l’autoroute.
La construction de nouveaux ponceaux spécifiques à chaque espèce animale, traversant l’artère routière, figure parmi la panoplie d’options possibles. L’installation de clôtures pour « canaliser » les bêtes dans un secteur précis en est une autre.
Selon Mélanie Lelièvre, ces aménagements devront toutefois être réalisés en même temps que des travaux sur les infrastructures routières. De telles réfections ne sont pas au calendrier à court terme, a indiqué la DG de Corridor appalachien.
« Il y a de l’ouverture [du MTQ] pour prendre en compte nos recommandations. Sur un horizon de trois à quatre ans, c’est possible qu’il y ait des travaux approuvés [sur l’A10], et que dans une des zones prioritaires, il y ait un plan avec des passages fauniques et des clôtures. »