L'ex-président catalan Carles Puigdemont interdit d'entrée au Canada

Carles Puigdemont

MONTRÉAL - L'ex-président catalan Carles Puigdemont s'est vu refuser en mars l'entrée au Canada, où il avait été invité par une organisation indépendantiste québécoise, a indiqué lundi l'avocat canadien le représentant.


"On conteste cette décision, que l'on juge évidemment déraisonnable", a dit à l'AFP Me Stéphane Handfield, qui a déposé lundi une requête devant la Cour fédérale du Canada à Montréal.
Selon l'avocat, M. Puigdemont avait demandé et obtenu en février une "autorisation de voyage électronique" (AVE), permission pour voyager au Canada que doivent obtenir les ressortissants des pays dispensés de visa d'entrée.

Alors que "son voyage était prévu pour le 2 avril", "un agent du ministère (de l'immigration) lui a envoyé" le 31 mars, un dimanche, "un courriel l'informant que son AVE avait malheureusement été révoquée, sans plus d'explications", a précisé Me Handfield.

"Ce n'est pas une question politique" qui a mené à la décision de révoquer l'AVE de M. Puigdemont, a affirmé à l'AFP une source gouvernementale canadienne, sous couvert de l'anonymat.

Principale figure de la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017, M. Puigdemont a quitté l'Espagne pour échapper à des poursuites judiciaires et vit actuellement en Belgique.

La décision d'Ottawa a été dénoncée par la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB), organisation qui avait invité l'ancien président catalan à faire une tournée au Québec.

"Il est absolument honteux que le Canada se fasse encore une fois le complice de l'autoritarisme espagnol, pourtant dénoncé à l'unanimité par l'Assemblée nationale du Québec", a déclaré dans un communiqué Maxime Laporte, président de la SSJB.

Le ministère canadien de l'Immigration a refusé de "commenter les détails d'un cas particulier sans le consentement écrit de cette personne".

"Les raisons pour lesquelles une personne peut être jugée interdite de territoire comprennent la criminalité, un grave problème de santé, le fait d'avoir menti dans sa demande ou pendant une entrevue", a précisé le ministère dans un communiqué.