Plan de lutte à la pauvreté: le GASP mitigé

Nicolas Luppens, coordonnateur du GASP

Mi-figue, mi-raisin. Dans le troisième plan de lutte à la pauvreté québécois, le Groupe actions solutions pauvreté (GASP) voit du positif, mais également du négatif, surtout en ce qui concerne le programme Objectif- emploi.


Le Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023 comprend de sérieuses lacunes, dénonce le coordonnateur du GASP, Nicolas Luppens.

« La grande orientation avec laquelle on n’est pas d’accord, c’est qu’on vient créer un système d’aide sociale à différentes vitesses, résume M. Luppens. C’est vraiment ça qui nous heurte le plus. En même temps, il y a du positif parce qu’on veut augmenter le revenu de base de certaines personnes qui n’ont pas accès au marché de l’emploi. On aurait voulu que cette augmentation aille pour toutes les personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté et dans l’insécurité. »

Un programme critiqué

Le plan vient endosser le programme Objectif emploi du projet de loi 70, qui contraint financièrement les prestataires de l’aide sociale à chercher du travail. Ce programme est critiqué par des organismes communautaires de partout au Québec puisque les sanctions financières peuvent avoir des conséquences dramatiques.

« D’un autre côté, un bon point est que les personnes [qui ne sont pas aptes] à l’emploi vont voir leur revenu augmenter de 12 800 à 18 000 $ [annuellement]. » L’augmentation de revenu sera graduelle et s’adressera à ceux qui bénéficient de l’aide sociale depuis au moins 5 ans et demi.

M. Luppens se dit favorable au réinvestissement en matière de logements sociaux, même si les 13 000 unités supplémentaires promises d’ici six ans ne sont pas suffisantes pour répondre aux besoins. Les 38,8 M $ pour les logements abordables au Québec sont aussi un pas dans la bonne direction.

Il souligne l’ajout des stratégies en sécurité alimentaire — on promet 40 M $ — et en justice. Cependant, il dénonce qu’il n’y ait pas un encadrement plus strict de l’accès à la justice compensatoire ; un réel problème à Granby selon lui.