Meurtre d’Alain Bernard : Alain Béliveau plaide coupable

Une illustration d’Alain Béliveau lors de son premier procès en 2013.

Alain Béliveau a plaidé coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire et de complot, mardi, pour son implication dans le meurtre de l’homme d’affaires Alain Bernard survenu à Granby en 1987.


Le juge a condamné le quinquagénaire à 25 ans de prison après avoir entendu son plaidoyer de culpabilité. Considérant le temps qu’il a passé en détention préventive, il lui restera 8 ans à purger derrière les barreaux.

M. Béliveau avait initialement été condamné à la prison à perpétuité en 2013 pour le meurtre prémédité d’Alain Bernard, qui a été tué par balle il y a 30 ans dans sa résidence de la rue Noiseux.

Il avait cependant eu gain de cause devant la Cour d’appel qui a ordonné un nouveau procès en janvier 2017 en raison des circonstances de son arrestation et de directives inadéquates données au jury. Cette fois, M. Béliveau, qui est demeuré détenu pendant les procédures judiciaires, a plutôt plaidé coupable à une accusation réduite.

Deux de ses complices de l’époque avaient déjà été jugés pour le même crime lors de procès séparés. Anthony Tristan Bernard, le fils de la victime, a écopé d’une peine de prison à vie tandis que Patrice Bernard, son cousin, s’est vu imposer une peine de 10 ans de pénitencier. 

Le trio a été arrêté plus de deux décennies après le crime, en 2009, au terme d’une opération de type « Mister Big » menée par la Sûreté du Québec. Au cours de celle-ci, un agent double se faisant passer pour un criminel d’envergure avait réussi à gagner la confiance de M. Béliveau­ et à enregistrer ses aveux.

Un héritage d’un demi-million

Anthony Tristan Bernard — qui était à l’époque une femme et s’appelait Chantal avant de subir un changement de sexe —, son cousin Patrice Bernard et leur colocataire, Alain Béliveau, habitaient ensemble en 1987.

Selon ce qui est ressorti de la preuve lors des procès, les trois individus consommaient alors beaucoup de cocaïne. Pour sa part, Chantal entretenait beaucoup de ressentiment envers son père, lui reprochant notamment d’exercer un contrôle financier sur elle et de l’avoir battue lorsqu’elle était jeune.

Le soir du 30 août 1987, le trio s’était forgé un alibi en allant assister à une prestation de David Bowie au Stade olympique à Montréal. Ils ont quitté les lieux pendant le spectacle pour revenir à Granby où ils ont immobilisé leur voiture sur le boulevard Pierre-Laporte, près de la résidence­ d’Alain Bernard.

Pendant que Chantal patientait dans la voiture, Patrice Bernard se serait introduit dans la maison où il aurait fait feu sur la victime, un comptable de 44 ans, alors qu’elle dormait sur son divan devant le téléviseur allumé. Alain Béliveau, qui l’accompagnait, l’attendait alors dans le garage.

Les trois ont ensuite pris la fuite en voiture en direction de Montréal. L’arme utilisée, un Colt 45 qui appartenait à la victime, n’a jamais été retrouvée. Les auteurs du crime l’auraient lancée par la fenêtre aux abords de l’autoroute 10.

Chantal aurait hérité d’un demi-million de dollars à la suite de la mort de son père. Malgré plusieurs interrogatoires à l’époque, la police n’avait pas trouvé de preuve pour accuser les suspects. Leur arrestation n’est survenue que 22 ans plus tard grâce à la méthode policière appelée « Mister Big » parfois employée pour relancer des dossiers­ non résolus.